Le maire de Grenoble relance le débat sur le burkini : le feuilleton rebondit depuis 2016

Le débat sur le burkini ressurgit, ces derniers jours, à Grenoble. Le maire vert de la ville Éric Piolle évoque de nouveau la possibilité d’autoriser le port de ce vêtement polémique dans les piscines municipales. La question devra être abordée au conseil municipal du 16 mai. Ce à quoi s’oppose fermement Laurent Wauquiez, (LR), le président de la région Auvergne-Rhônes-Alpes qui menace de priver de subventions la ville de Grenoble.

Un épisode de plus dans la saga du burkini en France. C'est en 2016 que le burkini arrive sur les plages françaises. Ce terme alliant « burqa » et « bikini » a été choisi par sa créatrice Aheda Zanetti (la burqa étant un habit couvrant l’intégralité de la tête et du corps avec une grille de tissu devant le visage, imposée par les talibans afghans). Cette Australienne d’origine libanaise a créé ce concept en 2004 : un maillot de bain couvrant la totalité du corps sauf la tête, couverte d'une capuche si besoin. Objectif : permettre aux femmes musulmanes de se baigner en respectant les principes de l’islam. Car il est inscrit dans le livre Fatâwâ al-Ladjna ad-Dâïma que « lorsque la fille a atteint la puberté, il est obligé pour elle de se vêtir avec ce qui cache ses parties ». Aheda Zanetti a déposé la marque « burkini » et a réalisé plus de 500.000 ventes en douze ans. En 2016, les ventes ont augmenté de 40 %, mais l'habit commence alors à faire parler de lui en France et à inquiéter responsables politiques et Justice.

Faut-il considérer le burkini comme un signe religieux contraire au principe de laïcité ? Laissant le visage ouvert, il n’est pas interdit par la loi sur le voile intégral de 2011, ni par la loi sur la laïcité et la neutralité de l’État de 1958. De grandes marques de vêtements telles que Mark & Spencer, H&M et Uniqlo ont suivi la mode islamiste et mis tous trois en vente des burkinis, des foulards islamiques et des hijabs, en se justifiant - « Il n’y a pas de règles dans la mode » (Mark & Spencer) - ou encore en affirmant que « c’est un signe d’ouverture » (H&M). Grâce à ces marques, les femmes musulmanes ont enfin accès à des vêtements « pudiques », expliquent ces enseignes, puisque ces femmes considèrent les vêtement non islamiques comme « impudiques ».

La question a pris un tour juridique à Marseille, en août 2016. Un événement où les femmes étaient invitées à porter le burkina a été annulé à cause de critiques : atteinte à la laïcité et à l’ordre public. De nombreuses villes ont suivi cette polémique et certains maires, notamment dans les villes du sud, ont choisi de faire passer un arrêté pour interdire totalement le port du burkini à la plage. À Cannes, par exemple, la même année, le maire l'interdit, estimant que le burkini constitue un « trouble à l’ordre public ». Il stigmatise « une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes ». Cet arrêté a été, certes, validé par le tribunal administratif, mais n’a pas signé la fin du débat juridique. Car au mois d'aout, le Conseil d'État a suspendu les arrêtés d'interdictions pris par d'autres mairies (Nice et Villeneuve-Loubet).

Jusqu'au 30 mars 2021, où un amendement a été voté au Sénat. L’Hémicycle, à majorité de droite et du centre, a adopté un amendement de Michel Savin (LR) visant à faire reculer le port du burkini : « Le règlement d’utilisation d’une piscine ou baignade artificielle publique à usage collectif garantit le respect des principes de neutralité des services publics et de laïcité. »

Le vêtement est donc aujourd’hui interdit dans les piscines municipales pour des raisons d’hygiène. Les shorts de bain le sont déjà, il paraît normal pour les municipalités d’interdire le vêtement intégral. Mais les 21 et 22 juillet 2021, des militantes se baignent habillées de burkini, pour « dénoncer les règlements discriminants » qui interdisent le port de maillots de bain couvrants dans les piscines. Ceci dans le but de demander à Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, de « laisser les femmes choisir leur maillot de bain ». Depuis cette action d’il y a presque un an, le débat demeure dans la politique française, partageant les responsables politiques entre deux visions qui reprennent l'éternel débat entre la liberté et l'identité. Mais qui repose ce débat en ces termes ? En attendant, le burkini n'a pas fini d'agiter le débat.

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Capucine Gidoin
Etudiante en sciences politiques

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Un règlement interdit les bermudas aux hommes donc, il n’y a pas à ratiociner, le burkini doit être forcément interdit. Si ça ne suffit pas, je préconise des « commandos » de baigneurs en jean et tee shirt (l’idée n’est pas de moi ) à l’assaut des piscines de Monsieur Piolle qui n’en loupe pas une dans le style « mauvaise foi ».

  2. Piolle est toutefois logique, il autorise le burkini et en même temps le monokini dans les piscines municipales. J’attends de voir si ce «  vivre ensemble «  sera possible.

  3. Éric Piolle, comme tous les bons Verts-de-gris, et autres gauchistes allant du rose pâle au rouge vif, ne savent que faire, et systématiquement ne font que dans la provocation clientèliste.
    Inutile de tourner autour du plat afin de trouver une autre explication, chez ces gens-là tout tourne autour de la provoc pure et dure.
    Aussi, Laurent Wauqiez a bien raison de le titiller Piolle là où ça le démange… Le fric !
    Circulez, y’a rien à voir !

  4. A part quelques naîfs , qui peut croire que le burkini n’est pas le symbole d’une appartenance à une communauté revendicative , qui veut affirmer sa différence et sa religion rigoriste . Gamin , on m’interdisait de me baigner avec un bermuda, au nom de l’hygiène. Maintenant, des maires comme ce Piolle sont prêts à tout pour amadouer une communauté. Terminé le mode de vie à la française, il nous faut accepter , le hijab , le birkini , et demain quoi la djellaba pour tous ? Français réveillez vous

  5. Du point de vue de l’esthétique, je suis partisan de ce vêtement pour ces femmes .

  6. Quand vous déciderez- vous à lire le Coran? verset 33-33 (femmes) restez dans vos foyers ; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l’islam […] Donc les bonnes musulmanes n’ont rien à faire dans une piscine! Soit elles sont bonnes croyantes et elle restent chez elles, soit ce sont de mécréantes s’exhibant, et elle n’ont aucune raison de mettre un symbole religieux!

    • les français ne lisent déjà pas beaucoup alors lire le coran……….pas de vagues surtout, c’est ce que l’on appel la décadence

    • Il est inutile d’essayer de les convaincre….. Le voile comme le burkini, c’est juste de la provoc…..

  7. Bientôt les piscines ne seront accessibles qu’aux femmes portant le burkini, les autres n »auront qu’à se contenter de leur baignoire, c’est comme ça en France, encore une fois Soumission.

  8. 40 ans de laxisme de soumission de lâcheté de nos élite et voila le résultat. pauvre France.

  9. Allez vous promener tête découverte et en minijupe à Djedda, vous comprendrez tout de suite ce qu’est le respect des règles établies par un état.

    •  » règles établies par un Etat » : mais où est l’Etat , en France ?  » incarné par un ado pervers , dilué dans une administration européenne en roue libre , il n’y a plus d’Etat chez nous depuis Charlemagne, louis le saint , louis 14 , napoléon

  10. Si certaines ne sont pas propres , le Burkini serait un véritable nid à microbes , pas très hygiénique !
    De plus , il y a un règlement intérieur dans les piscines , respectons le !
    Par l’ invisibilité des catholiques, ils ont favorisé la visibilité de l’islam !

    • les traitres au pays surtout ont favorisé l’islam surtout depuis 5 ans, mais les français en redemande 5 de plus!!!!!

  11. Piolle est un islamiste vert prêt à tout pour détruire la civilisation française. Le burkini, emblême d’une religion mortifère qui éfface les femmes est non hygiénique et doit être totalement interdit dans les piscines et sur les plages. Pourquoi interdire le short de bain et accepter cet oripeau disgracieux et non salubre ?

  12. C’est avant tout un signe d’opposition à la communauté nationale française et sa civilisation, et d’appartenance à une autre communauté, hostile. Dans le khalifats la tenue islamique obligatoire est aussi celle des dictatures génocidaires.

  13. Visiblement, ce maire est encore « vert ». ‘La liberté individuelle est un concept occidental’.
    Croit-il vraiment qu’après que ces piscines seront fréquentées que par des femmes portant le burkini, sa femme et sa fille vont pouvoir se baigner comme elle le vaudront?… l’ascenseur sera à ce moment là certainement en panne.

  14. Ce genre de provocation va se développer très vite, résultat de le réélection de Macron: l’état Macron ayant prouvé son abdication devant l’immigration et l’islamisme ainsi que l’islamo-gauchisme ouvre béante la voie à ces coups d’éclat.

  15. Le short de bain est interdit et tout le monde respecte cette loi .Donc il n’y a pas à discuter pour le burkini , c’est hors la loi point .

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