Le marché immobilier français est bloqué : merci qui ? Merci les Verts !

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On peut lire aujourd’hui, sur X (ex-Twitter), ce post de David Lisnard, le maire de Cannes : « Comme prévu quand on contraint l’offre. Les professionnels sont mis sous tutelle. Emprunter est un chemin de croix. Les textes raréfient le foncier disponible. Les propriétaires ne peuvent plus vendre, les acquéreurs ne peuvent plus acheter. Le locataire reste sur le palier. »

C’est un bon résumé de la crise dans laquelle s’enfonce le marché de l’immobilier. Le résumé est incomplet, cependant, car, après « le locataire reste sur le palier », on pourrait ajouter « et les squatteurs dans l'appartement ».

Capitulation du gouvernement et chantage des écologistes

Septembre arrive. La rentrée est synonyme de recherche de logement pour des centaines de milliers d’étudiants, enseignants, jeunes entrants sur le marché du travail, etc. La plupart auront passé l’été à chercher les quelques mètres carrés où poser leurs valises. Sans succès. Dans la plupart des grandes villes, c’est devenu mission quasi impossible. Pour les plus âgés, familles, retraités, c’est le rêve d’accéder à la propriété qui s’envole.

Les raisons de tout cela ? Elles sont multiples : une hausse importante des taux d’intérêt bancaires, l’inflation qui plombe tout, l’envol des prix de l’énergie et de la construction et… la capitulation du gouvernement devant le chantage des écologistes.

Dans un contexte d’inflation forte, les taux d’emprunt culminent au-delà de 3 % depuis mars pour des prêts sur vingt ans ou plus. Et si le gouvernement a annoncé, en juin, la prolongation jusqu’en 2027 du prêt à taux zéro (PTZ) – il devait s’arrêter à la fin de cette année –, celui-ci sera recentré sur l'« achat de logements neufs collectifs en zones tendues et de logements anciens sous conditions de rénovation ».

Flambée du foncier

Aux dires des professionnels, c’est en effet le neuf qui est le plus à la peine. Les coûts de la construction se sont envolés en même temps que le foncier se raréfiait : après une hausse de 15 % en 2021 due à la pandémie, dit la Fédération française du bâtiment (FFB), les prix des matériaux ont augmenté de 15 % en 2022 à cause de la guerre en Ukraine. Est venue s’ajouter la nouvelle règlementation entrée en vigueur début 2022, obligeant à mieux isoler les bâtiments contre le froid et la chaleur, ce qui représente un surcoût de 7 à 8 %.

La délivrance des permis de construire s’est, elle, effondrée, les maires étant plus réticents en raison de la suppression de la taxe d’habitation. Ce qui entraîne en revanche, pour l’existant, des hausses exorbitantes de la taxe foncière… Avec un minimum de 7,1 % correspondant à l’augmentation des valeurs cadastrales, elle sera de +52 % à Paris, +25 % à Grenoble, etc. Pas franchement incitatif !

Raréfaction du locatif

Selon le site d’annonces immobilières Bien’ici, « l’offre de biens à louer a baissé de moitié en quatre ans, dans des proportions similaires pour les maisons et les appartements. Par rapport au 1er trimestre 2022, on note [au 1er trimestre 2023] une baisse de 17 % de l’offre de biens à louer au niveau national. »

En cause, notamment sinon principalement, la mise en application du nouveau DPE [diagnostic de performance énergétique, NDLR]. À brève échéance ne seront plus louables ni vendables les biens dont les « performances énergétiques » sont jugées insuffisantes, selon des critères à peu près aussi objectifs que ceux du Nutriscore… Mesure qui a eu pour conséquence directe de « transfére(r) vers le marché de la transaction des passoires thermiques, contribuant, mécaniquement, à la raréfaction de l’offre locative ». Mais que ne ferait-on pas pour plaire aux écolos ?

Pour sortir de la crise, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement, a une idée : « réguler le marché et surtout les loyers, grâce à une politique plus vigoureuse pour protéger les locataires ». Ce qu’il ne sait pas, sans doute, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux à ne pas payer leur loyer…

Picture of Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

32 commentaires

  1. L’état dans tous ses états. Et bien qu’il s’y mette avec son nouveau ministre du logement. Il a décidé et dit qu’il n’allait pas faire n’importe quoi.
    La haute fonction publique n’ de cesse que de « blinder » le code de l’urbanisme avec les ZIF, les ZAP, les ZAN et des centaines d’autres régles et contîntes. Pire que le code du travail et code civil réunis.
    Allons messieurs les gouvernants nettoyez chez vous; simplifiez la vie des français. Comme le disait Mr Pompidou: cessez de les emmerdez….Un ancien directeur des HLM.

  2. Quand je disais hier ou avant hier mais je n’ai pas été enregistré……peut-être mes mots étaient-ils trop crus…..
    Il faudrait réaliser un film qui traiterait de la c….rie avec la solution afin de l’eradiquer ; je parlais de ces vérues qui foisonnement à l’ Assemblée Nationale qu’il faudrait éjecter et non éradiquer de cet hémicycle si les électeurs comprenaient enfin les errances de ces écolos totalement hors sujet concernant le climat.
    Les scientifiques honnêtes dans ce domaine sont ceptiques, écrivent, s’expriment et finalement sont moins pris au sérieux que nos guignols cités plus haut,.
    Ces individus sont dangereux, de véritables dictateurs irresponsables, inconséquents, adeptes d’un retour à l’époque Médiévale, on rêve!
    On ne peut rien contre les cycles terrestres au regard des périodes glacières et celles de réchauffement, rien.

  3. Être libre, c’est être propriétaire de son logement et de son affaire.
    « We’re tryin’ to make it », « We half made it »ou « We made it » disent les couples américains quand ils ont enfin réussi à s’affranchir de la servitude.
    En France et tout particulièrement à Paris, les riches ne produisent rien mais ils vivent de la servitude des autres, ils n’ont donc aucun intérêt à ce qu’ils puissent s’affranchir.
    Ainsi naît la gauche : l’égalité dans la servitude pour tous, SAUF pour une petite oligarchie.
    La veuve Chombier du Puy de Dôme ne peut pas mettre son logement locatif aux normes? Tant mieux! Elle ne pourra pas le céder à ses enfants car elle devra le vendre une bouchée de pain afin de compenser sa trop maigre retraite.
    L’acheteur chanceux sera un nanti qui possède déjà tout et il pourra ainsi fixer le montant de ses loyers à la hausse.
    Les enfants de madame Chombier seront donc locataires toute leurs vies et le socialisme triomphe.

  4. J’ai mesuré depuis une dizaine d’année ( depuis la dictature Duflot ) la complexité croissante à bâtir un contrat de location et la forte diminution de la « rentabilité » de l’opération. Sans compter que le risque à louer pèse sur le propriétaire et si vous tombez sur un locataire qui sait profiter de la mansuétude de la loi à leur égard vous n’avez pas fini d’être emm..

  5. Depuis que la Duflot est passée aux affaires, elle a dégouté tous les futurs propriétaires-bailleurs d’investir leur argent dans la pierre et donc le marché va s’écrouler (je suis moi-même en train d’annuler certaines constructions que j’avais prévu pour les reporter …. aux calendes grecques?!)

  6. Le gvt n a pas capitulé face aux écolos mais c est bien sa volonté de rendre difficile voire impossible l accession à la propriété pour beaucoup de français notamment en appliquant des taux d emprunt prohibitifs fixés par la BCE il faut se souvenir des propos tenus par la piètre wargon disant qu il y avait trop de pavillons individuels et que ce modèle d urbanisation n était pas soutenable. Ce gvt aux ordres de Bruxelles poursuit son plan d appauvrissement de notre pays et de sa population. Notre paupérisation assurera leur richesse.

  7. Il existe bien une solution : cesser d’importer via/ONG des demandeurs de HLM qui prolifèrent déjà bien sans nous

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