Le mégakrach n’aura pas lieu : dormez tranquille, c’est le patron de Goldman Sachs qui le dit !

dormez en paix

Dans une récente interview pour le journal Les Échos, David Solomon, nouveau patron de Goldman Sachs, nous annonce qu'il ne craint pas de crise financière pour au moins un an et demi à venir. Et insiste surtout sur les tensions politiques en Europe (comprendre Brexit et populismes) et la guerre commerciale Chine/US comme facteurs de ralentissement de la croissance mondiale (suivez mon regard). Si risque de récession il y a, cette fois, les banques sont innocentes, ce sont les populistes les coupables.

Or, le monde n'a jamais été aussi endetté, avec 225 % de taux d'endettement général par rapport au PIB. Plusieurs grandes banques (Deutsche Bank, Monte Paschi…) sont au bord de la faillite. L'émission de liquidités par les banques centrales (avec, entre autres, la politique de quantitative easing de la BCE) soutient artificiellement la croissance depuis des années. Les taux d'intérêt historiquement bas devraient, en outre, provoquer un sursaut de la croissance, mais on ne voit rien venir. Notre croissance européenne, assez pitoyable, est pourtant soutenue à bout de bras. Cette pléthore de liquidités ne peut créer que des bulles, qui sont d'ailleurs largement connues (immobilier en général, et en particulier chinois, art, actions, etc.). Les théories de Solomon ne tiennent pas la route à moyen terme. Même Mme Christine Lagarde le dit : un ouragan se prépare, on ne sait exactement quand il s'abattra sur le monde, mais la situation générale de l'économie mondiale, inondée de capitaux qui alimentent une spéculation échevelée, rend cette hypothèse quasi inévitable.

Mais peut-on faire confiance à Goldman Sachs quand son PDG nous dit de ne pas nous inquiéter ? La Grèce, et les autres pays occidentaux d'ailleurs, avaient fait confiance à cette banque il y a quelques années. On a vu avec quel cynisme elle a remercié tout le monde de l'avoir sauvée de la faillite.

Et peut-on, d'ailleurs, faire confiance au journal Les Échos, qui semble prendre ces propos pour argent comptant et en fait son gros titre, comme si c'était parole d'évangile ? À titre indicatif, vous retrouverez facilement, sur Internet, une une de ce journal, datée du 27 juillet 2007. Son titre ? « Le mégakrach n'aura pas lieu. » On sait ce qu'il advint, un mois après...

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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