Le Monde s’inquiète : va-t-il falloir prendre en charge les prostituées ?
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S’agissant des travailleurs qui opèrent en extérieur, on connaissait jusqu’ici le chômage obligé pour cause d’intempéries. Il va, maintenant, falloir compter avec le confinement… De ce fait, le gouvernement a annoncé des mesures financières astronomiques, promettant de couvrir tous les précaires dans leur manque à gagner, mais il a oublié une catégorie : les « travailleuses du sexe ». Autrement dit les prostichoses et, parmi elles, plus précisément, les arpenteuses dites aussi asphalteuses. Bref, les marcheuses…
Heureusement, le journal Le Monde a mis le doigt sur cette affreuse injustice et consacré un long papier à cette dure réalité : « Face au coronavirus, la précarité aggravée des prostituées. »
Avant d’aller plus loin, je me permettrai, toutefois, quelques remarques à l’attention du confrère. Tout d’abord, ce féminin me semble particulièrement sexiste, sachant qu’il existe sans doute presque autant de prostitués que de prostituées, sans compter les bi-, trans- et autres solutions alternatives, qu’elles soient naturelles, artificielles, mécanisées ou pas. Secondement, déplorer l’absence des clients après avoir porté aux nues la loi qui les criminalise est d’une logique qui, pour le moins, m’échappe… Mais passons.
L’heure est grave. Plus question de randonner sur les trottoirs, et difficile de mettre sous le nez inquisiteur de la maréchaussée une « attestation de déplacement dérogatoire » en bonne et due forme. En effet, quelle case cocher : activité physique individuelle des personnes ? Déplacement entre le domicile et l’activité professionnelle ? Assistance aux personnes vulnérables ?
Eh oui, si nos travailleuses-travailleurs du sexe ont aisément recours à la Toile pour gérer la clientèle, il ne leur est pas possible de recourir au télétravail. Quoique… Certaines offrent des prestations en ligne mais elles n’ont pas confiance dans le paiement du même métal. La cybercriminalité frappe aussi à l’entrejambe.
Sarah-Marie Maffesoli, coordinatrice à Médecins du monde, s’inquiète grandement : « La situation est dramatique », « Il n’y a quasiment plus de clients. Combien de temps vont-elles pouvoir arrêter de travailler ? Être en bonne santé sans pouvoir manger, ni nourrir ses enfants, c’est compliqué », dit-elle au Monde. On se demande ce que fait le moustachu Martinez… C’est vrai, quoi, on ne l’entend plus, celui-là !
Heureusement, CGT ou pas, la solidarité s’organise. Des cagnottes ont été créées. Déjà « celle relayée par la page Instagram “Tapotepute”, suivie par plus de 13.000 abonnés, s’élève à plus de 10.000 euros ». On comprend, Tapotepute est un joli nom qui fait rêver… D’un grand secours également, le STRASS, Syndicat du travail sexuel (en Louboutin à cabochons, sans doute) diffuse de précieux conseils à ses adhérents afin que celles et ceux qui continuent d’exercer puissent le faire si possible en toute sécurité. Au nombre des recommandations : « éviter tout contact de la salive » ou « toute position sexuelle en face-à-face ». Adeptes du missionnaire, passez votre chemin…
Si les pauvres arpenteuses sont à la rue, les « escorts » plus fortunées sont à l’étage. Hélas, ça ne va pas mieux, nous dit Le Monde. Une dénommée Charlie, « Parisienne de 28 ans [qui] pouvait gagner 2.000 euros par mois “sans beaucoup travailler” », se confie : « Mes clients sont assez fortunés, ils sont conscients des risques, ils ne me sollicitent plus. » Les salauds !
Le Monde ne conclut pas. Laisse au lecteur le soin d’envisager des solutions : faire un don à Tapotepute ? Envoyer papa faire une bonne œuvre à l’hôtel d’à côté ? Mais non, suis-je bête : « Avec le confinement, beaucoup d’hôtels ont fermé et des travailleuses du sexe se sont retrouvées à la rue. » Aaaaarrrghhh ! Damned ! Que faire ?
Allô, Philippe Martinez, tu m’entends ?
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