Le New York Times taxé « d’antisémitisme » ? Les maîtres censeurs pris à leur propre jeu !
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Après une énième polémique aux relents de moraline dopée aux réseaux sociaux,le New York Times l’institution journalistique qu’on sait, renonce à publier des dessins satiriques et autres caricatures à caractère politique pour cause de crabouillis jugé « antisémite ».
De quoi s’agit-il exactement ? De la seule illustration d’un classique du genre : le traditionnel attelage israélo-américain, duquel on ne saura jamais véritablement la répartition des rôles, entre jockey et cheval de trait. On y voit donc un Benyamin Netanyahou en basset, arborant une étoile de David, chien d’aveugle guidant les pas d’un Donald Trump affublé d’une kippa.
Ce dessin est-il de bon goût ? On a vu mieux. Mais pire, aussi. Après, c’est une question de goût : ils sont tous dans la nature et il est assez légitime qu’il puisse y en avoir pour tout le monde, du défunt Wolinski au Konk à la retraite. Il fut, d’ailleurs, un temps où les rédactions n’avaient que faire des humeurs du temps, faisant confiance au discernement de leurs lecteurs – ceux qui les faisaient vivre, avant que les annonceurs publicitaires ne se mêlent de la partie.
Ce n’est manifestement plus le cas, Le Figaro nous annonçant que son auguste confrère new-yorkais « ne publierait plus de dessins politiques dans son édition internationale », préférant s’aligner sur sa seule édition américaine, laquelle « ne comprend plus de dessins politiques depuis de nombreuses années ».
Quelle belle leçon de démocratie ! Et, surtout, quelle belle victoire de la liberté d’expression ! On notera que ces mêmes humanistes ne manquent jamais de stigmatiser les journaux du « tiers-monde », quand leurs confrères se trouvent en proie au glaive de l’arbitraire d’État, qu’il soit politique ou religieux.
En la matière, l’avantage des USA est d’avoir à la fois sens pratique et celui d’efficacité : on préfère devancer l’appel et laisser l’autocensure s’imposer toute seule. C’est plus simple : pas d’objet du délit, et donc plus de délit. L’autre avantage, c’est encore que les lions, ou les chômeurs en sursis - souvent les mêmes -, font seuls le sale boulot, n’hésitant pas à se balancer les uns les autres. Dans le village médiatique global, chaque détenu est son propre gardien. Gains de temps et de productivité, tel qu’enseigné dans les écoles internationales de commerce…
Ainsi, Patrick Chapatte, star du New York Times, se laisse-t-il aller à cet aveu en demi-teinte : « Toutes ces années de travail restent inachevées à cause d’un seul dessin qui n’était pas de moi, et qui n’aurait jamais dû être publié dans le meilleur journal du monde. » Bref, c’est pas moi, c’est lui. Et bravo pour la brosse à reluire vis-à-vis de son possible ex-employeur !
Le gag, c’est que cette mésaventure frappe l’un des médias mondiaux les plus intouchables : le New York Times… Et c’est là que la révolution sociétale montre enfin son véritable visage – ou, pour être plus précis, révèle ses vieux oripeaux, son ancestrale mécanique. Laquelle veut que toute révolution ne puisse aboutir qu’à ce processus exigeant que certains « purs » soient à leur tour épurés, car suspectés d’impureté, par d’autres plus « purs » qu’eux.
Le revers a pourtant sa médaille, relevant finalement de l’arroseur arrosé ou du Tartuffe, coincé la main dans le caleçon en pleine séance de peep-show ou, bien sûr, du roi nu dont on ose enfin dire que, finalement, il est aussi un peu à poil.
Les leçons par l’absurde et, surtout, celles inlassablement administrées par le passé en valent bien d’autres. Ce sont même souvent les meilleures.
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