Le pape au Panama insiste sur l’importance des racines

pape François

Le pape François est suffisamment contesté quand il prend, sur l'accueil des immigrés, des positions irréalistes pour qu'on signale les propos où il rappelle des principes qui restent dans son domaine de compétences. « Celui qui croyait au ciel/Celui qui n'y croyait pas », comme l'écrivait Aragon – remarquable dans son art, mais critiquable dans ses engagements politiques –, peuvent y trouver matière à réflexion. À l'occasion de la XXXIVe Journée mondiale de la jeunesse qui s'est déroulée au Panama, du 23 au 28 janvier 2019, il a prononcé devant les jeunes un discours qui va à l'encontre de la pensée unique.

Se référant au témoignage d'un couple qui risquait d'avoir un enfant handicapé, il a eu ces mots : "Ils ont été courageux, ces deux-là ! […]. Vous avez partagé vos craintes, vos difficultés et le risque vécu avant la naissance d’Inès", approuvant leur réaction : "À nous parents, en diverses circonstances, il en coûte d’accepter l’arrivée d’un bébé qui a une maladie ou un handicap […]. À la naissance de notre fille, nous avons décidé de l’aimer de tout notre cœur."

Voilà qui suscite la réprobation de la bien-pensance, pour qui la vie n'est précieuse que si l'on est dans la norme ou socialement utile. Alors que le Parlement doit examiner, à la fin du premier semestre, un projet de révision des lois de bioéthique, le principe du respect de la vie à tous les âges pourrait inspirer sa réflexion. À la question « Une personne n’est-elle pas digne d’amour parce qu’elle est handicapée ou fragile ? », les jeunes répondirent « Oui ! » Apparemment, la jeunesse a du cœur, mais peu de parlementaires ont gardé cet esprit.

Le pape cite aussi un saint latino-américain qui se posait la question suivante : « Le progrès de la société consistera-t-il seulement à parvenir à posséder la dernière voiture ou acquérir la dernière technique du marché ? Est-ce en cela que se résume la grandeur de l’homme ? » Il interroge l'assistance : "Je vous demande à vous les jeunes : est-ce que vous voulez cette grandeur ?" De nouveau, ils répondent en chœur : « Non ! ». Voilà qui change de la représentation que se fait un Macron de la vie, dont la devise semble se résumer à « tout ce qui n'est pas rentable est sans valeur ».

Mais il faut retenir surtout ce que dit le pape sur l'importance de l'enracinement :"Il est impossible que quelqu’un grandisse s’il n’a pas de racines fortes qui aident à être bien debout et enraciné dans la terre […]. Cela, c’est une question que nous, adultes, sommes obligés de nous poser, nous adultes qui sommes ici, et plus encore, c’est une question que vous aurez à nous poser, que vous, jeunes, devrez nous faire à nous adultes, et à laquelle nous aurons le devoir de répondre : quelles racines nous donnons-vous ? Quels fondements, pour vous construire comme personnes, nous fournissons-vous ?"

Notre élite bien-pensante, mondialiste avant d'être française, devrait garder à l'esprit qu'en se coupant de nos racines chrétiennes, de notre patrimoine culturel et historique, on ne peut donner de sens à la vie. "Parce que rêver l’avenir, c’est apprendre non seulement pour quoi je vis, mais aussi pour qui je vis, pour qui il vaut la peine de dépenser ma vie. Et cela nous devons le favoriser, nous adultes, en vous donnant travail, instruction, communauté, opportunité". Cela s'applique aussi aux migrants qu'il faut aider à avoir un avenir dans leur pays d'origine.

Quand on compare cet idéal au programme de nos gouvernants, on se dit que notre Jupiter fait vraiment pâle figure !

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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