Le Planning familial des Bouches-du-Rhône accro à la théorie du genre ?

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Et si le politiquement correct rendait c... ? Confiteor, c’est sans doute peu politiquement correct de l’envisager.

Une publication par le Planning familial des Bouches-du-Rhône sur le réseau Facebook pourrait conforter dans cette hypothèse. L’objectif de cette publication (retirée depuis) est sans doute louable : donner accès en ligne à quelques informations essentielles sur la survenance des premières règles à des jeunes filles. Il y a certainement des familles où elles ne reçoivent pas ces informations, il faut aussi envisager qu’elles peuvent être incomplètes ou encore erronées.

Mais cette publication ne désigne pas comme femmes ou comme jeune filles les personnes à qui ces règles arrivent. Non, ce sont des « personnes qui ont un utérus ». Il faut en déduire que pour le Planning familial doivent exister des femmes qui n’ont pas d’utérus. Et pas de règles, par conséquent. Voilà. Par exemple des transsexuelles ayant effectué une transition avec, éventuellement, un traitement hormonal, la pose d’implants mammaires, l’ablation du pénis et son remplacement par un vagin. La médecine s’est jusqu’à présent bornée à greffer des utérus seulement à des femmes biologiques. Donc, pas de règles pour les femmes transsexuelles, mais ce sont des femmes, puisque la doxa bien-pensante l’affirme.

Bien sûr, ce document est rédigé en écriture inclusive. Ainsi est-il indiqué à ces personnes qui ont un utérus qu’à partir de leurs règles, elles peuvent devenir « enceint.e ». Donc, au choix, enceint ou enceinte. C’est à dire que rien ne s’oppose à ce que ces personnes avec un utérus soient, en fait, de sexe masculin et que l’on puisse en toute orthodoxie grammaticale accorder en genre un adjectif qui les qualifierait avec le masculin. C’est subtil, mais c’est très respectueux des désirs profonds de chacun, le politiquement correct.

Enfin, respectueux, il y a aussi des ratés. Souvenez-vous du lynchage par médias et réseaux sociaux interposés de J. K. Rowling. En juin dernier, celle qui a créé l’univers magique de Harry Potter postait un commentaire ironique à un article qui parlait de « personnes qui ont leurs règles » : « Je suis sûre qu’il y avait un mot pour ces personnes. Aidez-moi. Wumben ? Wimpund ? Woomud ? » C’est tout de même paradoxal d’être aussi inventive dans l’imaginaire et de rester aussi accro aux réalités tangibles et, de ce fait, fascistes. Son procès en transphobie est encore en cours chez les zélateurs LGBT.

C’est dommage que Noël soit passé. J’aurais dû demander sous le sapin une baguette magique qui puisse me transformer d’irréductible mal-pensant en personne politiquement correcte, gagnant ainsi chez les bobos une considération qui m’est sans doute refusée. Ou plutôt, si J. K. Rowling a parmi ses connaissances un sorcier assez puissant pour jeter un sort d’amnésie collective qui éradiquerait toute les lubies nées de la « théorie du genre qui-n’existe-pas-et-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. »

Addendum : le texte posté par le Planning familial des Bouches-du-Rhône a finalement été supprimé, suite aux protestations de bon nombre d'internautes, parmi lesquels la militante féministe Fatiha Agag-Boudjahlat ou encore  Alain Jakubowicz, ancien avocat de la LICRA.

 

 

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