Le poisson pourrit par la tête : quand la culture woke gangrène l’université
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L’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires publiera, vendredi, un rapport inquiétant. Il a été remis jeudi à l’entourage de Jean-Michel Blanquer, « à la demande de ses auteurs », tient à préciser le ministère de l’Éducation nationale. Eh oui, le ministère aurait sans doute préféré l’enterrer dans la fosse où sombrent tous les rapports qui fâchent…
Le Figaro rappelle en effet qu’il y a quelques mois, le ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a demandé au CNRS de « dresser un bilan de l’ensemble des recherches » afin de débusquer ce qui relève de la recherche académique ou du militantisme. Le travail se poursuit, dit le ministère, mais, plus rapide ou moins confiant quant au résultat, l’Observatoire du décolonialisme, « qui réunit une centaine d’universitaires », a mené l’enquête de son côté.
Le bilan est sans appel : des concepts militants, importés des États-Unis, s’imposent « au détriment d’une majorité silencieuse ». Sujets de cours, séminaires, programmes de recherche, thèses plus fumeuses les unes que les autres, voire conditions de recrutement du corps enseignant, les exemples prouvent que « l’université est aujourd’hui le théâtre d’un affrontement idéologique mené par les tenants de la déconstruction contre l’institution elle-même ».
Nul besoin de commentaires, le rapport livre des faits bruts. Ainsi, à Paris-VIII, une brochure de cours en licence de lettres modernes propose de « tirer les leçons pratiques des apports théoriques des gender, racial et des colonial studies dont les travaux ont montré la domination du champ épistémologique et artistique par les hommes blancs hétérosexuels ». C’est dans cette même université qu’en 2020, une enseignante, accusée de complicité avec les crimes sexuels du réalisateur, « a été empêchée de faire cours après avoir proposé le visionnage du J’accuse de Polanski dans le cadre d’une séance consacrée aux représentations de l’affaire Dreyfus ».
Une thèse de doctorat en sociologie intitulée « (Dé)construire la race chez les diplômé.e.s » a été soutenue, en février dernier, à l’Université Côte d’Azur. À Toulouse 2, c’est une thèse de philosophie sur le thème « Décoloniser la Vénus : Le mythe de la naissance de l’Aphrodite, sa réception classique à la Renaissance et la constitution d’un corps théorique esthétique-décolonial ».
Xavier-Laurent Salvador, l’un des fondateurs de l’Observatoire du décolonialisme et qui a dirigé le rapport, dénonce « les universitaires militants [qui] se cachent derrière leur liberté académique ». Ensuite, dit-il au Figaro, à l’université, que l’on soit précaire ou titulaire, « on vote pour un chef de service qui décide des primes, du recrutement ». D’où « des présidences clientélistes, certaines personnes étant élues parce qu’elles ont accepté de répondre aux demandes des militants du décolonialisme ». Ceux qui « ne suivent pas la meute » sont ostracisés. En résulte « un alignement idéologique surtout chez les universitaires dont la carrière vient de commencer ».
Dès lors, le recrutement se fait dans ce sens. L’université de Strasbourg qui cherchait un professeur en « sociologie de la santé » précise : « Nous porterons une attention particulière aux recherches capables de développer ces thématiques sur le versant de l’intersectionnalité (croisant les dimensions du "genre", de la "classe" et de la "race"). » Les petites annonces de l’université de Paris sont encore plus précises : « Les recherches de la/du candidat(e) pourront ainsi porter sur l'histoire et les pratiques, cultures et violences décoloniales, sur l'histoire de la construction nationale et l'expansion impériale, sur la question du genre et des colonies, sur la complexité sociale et culturelle de la décolonisation et la période postcoloniale, sur l'histoire et la santé environnementale en lien avec la décolonisation. » Etc.
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