Le professeur Raoult et les très chères factures des hôpitaux de Marseille : contre-enquête
Il était pratiquement sorti des écrans et des radars, le Pr Raoult, mais voici que Libération et FranceInfo - sur fond de la musique du Parrain – ne pouvaient pas rater l’occasion d’en dire du mal, avec « les très chères factures des hôpitaux de Marseille »…
On se souvient qu’au début de l’épidémie, des milliers de malades se ruèrent à l'institut marseillais pour se faire traiter à l'hydroxychloroquine (HCQ). L’hôpital, c’est pratique : si on a une mutuelle, on ne débourse rien, et si on n’en a pas, on vous avise seulement que « vous aurez peut-être un petit truc à payer »… Et grâce à notre génie bureaucratique, le « petit truc » met des mois à arriver, mais il finit bien par arriver : 252 euros pour un seul passage à l’hôpital, 758 euros pour l’anxieux qui y est allé trois fois. Ce qui ne représente encore que 20 % du tarif officiel de 1.264 euros, les 80 % étant réglés invisiblement par la sécu.
Comment expliquer qu’une consultation, une prise de sang et un électrocardiogramme puissent valoir 1.264 euros ? On n’est pas aux États-Unis ?
Eh bien, c’est simple. Aux temps où la médecine jouissait encore d’une certaine liberté, ces patients se seraient rendus chez leur généraliste (25 €), qui leur aurait prescrit ce qui leur semblait bon, par exemple une boîte d’HCQ (4 €). Certains la tiennent pour active contre le virus, pas plus toxique sauf contre-indication que le paracétamol, lui officiellement recommandé, quoique reconnu inefficace.
Notons que même si certains considèrent cette molécule inefficace contre le virus, elle ne l’est pas plus que le paracétamol officiellement recommandé, quoique plus toxique. Et tant qu’à prescrire quelque chose qui ne sert à rien, autant donner le moins dangereux, non ? Mais c’est un autre dossier…
Hélas, nous sommes en 2021, et depuis Juppé et successeurs, l’État central a décidé qu’il était seul compétent - avec la médecine hospitalière publique sur laquelle il a la main - pour soigner sérieusement les gens. Exit, donc, la liberté de prescription de l’HCQ par les médecins de ville. Conséquemment, si vous vouliez qu’on vous en prescrive, il fallait être hospitalisé.
En langage vernaculaire, cela voulait, jadis, dire que l’on passait au moins une nuit les fesses à l’air dans une blouse trop courte, sur une alèze caoutchoutée surmontée de draps râpeux. Mais depuis Juppé et successeurs (air connu…), le système a voulu, pour des motifs totalement désintéressés, vous éviter ce désagrément nocturne.
Pour la chirurgie, ça s’appelle l’ambulatoire, qui vous remet à moitié réveillé sur le trottoir de l’hôpital, sous la froide bruine de la nuit tombée, avec un ou deux tuyaux qui vous sortent du corps et, dans les bons cas", un commensal grâce au bras duquel vous arrivez à louvoyer jusqu’au parking (payant), l’autre maintenant dans les airs votre poche à perfusion.
Et pour la médecine, c’est l’hospitalisation de jour, sorte d’open buffet à prix unique de 1.264 euros, comme dans les restaurants « à volonté », sauf que c’est le médecin qui choisit les plats.
L’Institut hospitalier universitaire semble donc avoir simplement respecté les règles de… (voir plus haut).
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