Le projet d’Élisabeth Borne sur l’immigration ? Régulariser des clandestins !

borne

Alors que le gouvernement tente, vaille que vaille, de se refaire une santé avec son futur projet de loi sur l’immigration, Élisabeth Borne a tenté d’en présenter les grandes lignes à l’occasion d’un entretien accordé au Figaro, ce mercredi 14 juin. Exercice des plus délicats, quand on sait que « 74 % des Français considèrent qu’il y a trop d’immigrés en France », à en croire un sondage Odoxa-Blackbone Consulting, rendu public le 24 mai.

Et il n’est pas sûr que l’une de ses mesures majeures consistant à régulariser les immigrés clandestins travaillant dans ces fameux « métiers en tension », tels le BTP ou la restauration, soit de nature à redorer le blason de Matignon. Mais pour le Premier ministre, là n’est pas la question : « L’objectif est clair : permettre à des personnes présentes depuis plusieurs années, qui ont montré qu’elles sont bien intégrées et qui travaillent depuis longtemps, d’accéder à un titre de séjour. C’est un objectif qu’on doit pouvoir partager. » Pas de chance, les députés RN sont contre et mêmes leurs collègues LR ; c’est dire...

C’est d’autant plus problématique que le gouvernement entendait s’appuyer sur ces mêmes députés afin de faire adopter le texte en question. D’où, peut-être, ce petit coup de rétropédalage : « Dans un pays qui a un taux de chômage certes en baisse, mais autour de 7 %, on doit d’abord accompagner vers l’emploi ceux qui sont sur notre territoire, d’autant que le taux de chômage des étrangers en situation régulière est plus important que pour le reste de la population. »

Seulement voilà, ceux qui « sont sur notre territoire », entrés de manière illégale, n’ont pas vocation à y être, et encore moins à y rester. Pour justifier cette mesure, les « experts » brandissent immanquablement le fait que ces entreprises « sous tension » peinent à recruter. Des décennies que cette antienne est ressassée jusqu’à plus soif. C’était déjà vrai dans les années 60, quand le grand patronat importait des dizaines de milliers de Maghrébins, histoire de faire tourner l’industrie, tout en les sous-payant et les parquant dans des bidonvilles. « L’immigration ? L’armée de réserve du grand capital », affirmait, jadis, Karl Marx. Il n’est pas besoin d’être communiste pour lui donner raison.

On imagine que tout cela sera évidemment mis en œuvre avec « fermeté » et « humanité ». Comme d’habitude. En revanche, Élisabeth Borne s’annonce plus « ferme » encore, mais probablement moins « humaine », dans son combat principal : la lutte contre Marine Le Pen et le Rassemblement national. La preuve : « Le meilleur rempart contre le RN, cela reste de porter des politiques publiques qui répondent aux attentes de nos concitoyens, particulièrement dans les territoires ruraux. Lors de la dernière présidentielle, Marine Le Pen a obtenu plus de 50 % au deuxième tour parmi les votants dans ces territoires. » On savait les gens des campagnes assez rétifs au progressisme ambiant – ces ahuris persistent à rouler au diesel plutôt que s’acheter des Tesla à cent mille euros pièce –, Matignon leur reproche désormais de mal voter.

Il n’est d’ailleurs pas sûr que ces propositions soient à même de satisfaire les gueux plus haut évoqués, tant le compte est loin d’y être, dirons-nous, pour demeurer polis. Pis : les journalistes du Figaro se font taquins lorsque posant cette question : « À ceux qui à droite en douteraient, êtes-vous la bonne personne pour faire avancer ce dossier de l’immigration ? » La réponse vaut son pesant d’or fin : « Je ne sais pas de quoi ils doutent ! J’ai été préfète ! » Aux champs, probablement. Et aujourd’hui aux fraises, sûrement.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Ben voyons, supposons que tout clandestin soit naturalisé d’office à l’instant où il pose le pied sur notre sol, on ne pourra plus dire, chez les fachos, que la délinquance et la criminalité sont le fait des étrangers. Et toc !

  2. Régulariser des clandestins pour réduire le pourcentage de votes RN, c’est ça son projet ?
    Les Français, elle est comme Macron, elle s’en fout

    • Régulariser ne veut pas dire naturalisé, mais c’est une étape sur le chemin.
      Qu’ils se foutent des français c’est une vérité, mais la réciproque est-elle vraie ? Nous verrons aux prochaines échéances électorales.

  3. Un coup de barre à droite, un coup de barre à gauche, le bateau ivre gouverné par la locataire de Matignon tente de diviser en créant des tensions politiques. L’intérêt de la France et des Français elle s’en fou comme de son premier 49.3.

  4. Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites !
    Chatgpt va nous arranger tout cela, Macron l’a dit hier, puisque l’immigration est « très peu un problème de principe », mais un problème de traitement des migrants !!!!!

  5. La première et des plus efficace, c’est de ne plus rendre l’accès à notre pays tant attractif, çà tombe bien, on a plus les moyens. Les sauveteurs, tant humanistes, d’embarcations en perditions partiraient d’Afrique du Nord et impossible de les refuser, en plus c’est de leur natifs.

  6. Une fois régularisés , ils feront venir toute la famille , combien ça coutera à la C.A.F , à la Sécu ? Non à la régularisation, car après ceux qui seront régularisés , il en viendra d’autres pour faire le boulot à moindre coût .

    • Et ils feront comme la majorité de leur congénères, une fois les papiers obtenus ils feront « social » le travail étant pas assez rémunérateur ou trop fatigant vu les horaires. et nous ferons venir d’autres immigrés pour remplacer ceux-ci.

  7. Quelque soit le sujet, immigration ou autre, on peut faire confiance à Élisabeth Borne pour proposer des solutions qui vont à l’opposé de ce que souhaitent les français.
    Socialo un jour, socialo toujours, hein Élisabeth ?

  8. Et curieusement cette femme annonce un plan de redynamisation de la ruralité. Des municipalités vont se voir allouer des financements pour ouvrir ou réouvrir des commerces de proximité des centres médicaux ect… Et comme à l accoutumé le gvt macron allonge des millions d euros comme un croupier de casino il y a t’il une cause à effet les communes retenues pour recevoir ces financements ne sont elles pas celles qui accueillent des migrants? Je trouve cela bizarre d un coup que borne se soucie de nos campagnes alors que celles ci sont en détresse depuis tant d années

  9. La première des politiques publiques pour répondre aux attentes des citoyens, c’est de stopper l’immigration illico, puis renvoyer chez eux tous les clandestins… tous. Qu’est-ce qu’elle ne comprend pas, Élisabeth Borne, quand on lui explique qu’on ne veut plus, définitivement plus, de ces envahisseurs sauvages qui détruisent la France ? Ou alors c’est son baroud d’honneur. Ou alors elle s’en fout.

  10. La solution envisagée par Elisabeth Borne est sans doute de régulariser les immigrants illégaux, de les répartir dans les zones rurales puis de leur octroyer ensuite la nationalité française et donc le droit de vote. Ainsi ferait-elle d’une pierre deux coups : tarir l’immigration illégale puis réduire le vote RN dans ces contrées rétives au progressisme.

    • Bien vu, cela a commencé sous Mitterand, qui a régularisé sans vergogne des milliers de clandestins, cela était publié chaque jour au Journal Officiel ! On en voit le résultat aujourd’hui !

  11. Ca fait longtemps qu’elle dépasse les bornes partout où elle passe … Et si elle est « postée » à Matignon c’est qu’elle a le profil qui convient à la politique de macron … Elle nous coûtera « un pognon de dingue » … son allégeance à la macronie sera une bombe de destruction massive supplémentaire ! …
    Il n’y a rien à attendre de ces coucous politicards ! …

  12. Les Français se disent favorable à la restriction du droit d’asile, madame Borne trouve la solution, régularisons. Cette suggestion, même Jacques de Chabannes, marquis de La Palice n’y aurait surement pas pensé. Pourrions nous suggérer à nos aimables dirigeants qu’en favorisant le nombre de naissance de français de sang, la dilution du nombre d’immigrés permettraient alors leur assimilation. A condition, toutefois, de fermer les vannes d’immigration. Alors, au lieu de mentir aux Français, osez avouer qu’il y a trop de Français de souche en ce pays de France.

  13. Mais qui était dupe de ce gouvernement de faussaires? Déjà qu’ils votent toutes les lois pro immigration à l’UE, aidés en cela par LR; pourquoi se gêner? D’autant qu’ils prendront soin de ne pas les envoyer à Annecy-La-Qui-Vote-Bien

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