Le propriétaire, ce galeux : Hidalgo vise 40 % de logements publics en 2035

La Ville subventionne les acquisitions à tour de bras ou achète en direct aux prix parisiens, donc ruineux.
@Jacques Paquier/Wikimedia commons
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On le sait, Macron déteste les propriétaires. Trop enracinés, trop traditionnels, pas assez « fluides ». Un point d'accord avec la gauche LFI et l'égérie parisienne bobo, Anne Hidalgo. Les propriétaires français ont décidément beaucoup d'ennemis… Pour eux, l'immobilier doit appartenir à l'État ou aux collectivités publiques. Pas à vous ou moi, non mais ! Ainsi, à Paris, Anne Hidalgo éclaire la marche : le socialisme avance à pas de géant dans le secteur du logement.

En novembre dernier, le média spécialisé Business Immo avait déjà tiré la sonnette d’alarme en révélant que le premier investisseur immobilier parisien n’était autre que… la ville de Paris ! Le propos se fondait sur une étude du cabinet de conseil en immobilier Newmark, reprise ce 12 décembre par Le Parisien.

84 opvrations immobilières depuis 2023 pour un milliard d'euros !

En clair, la Ville d’Anne Hidalgo, déficitaire, financée par les impôts de ses administrés et des entreprises qu’elle abrite, utilise une part considérable de ses moyens pour… acheter des logements ! Des milliers de logements. « La ville de Paris, avec le concours de ses bailleurs sociaux, est devenue le premier investisseur en immobilier résidentiel de la capitale », écrit Business Immo. Le cabinet Newmark a fait le compte : 84 opérations immobilières depuis le début de l’année 2023, soit presque une transaction sur deux, ont fait l’objet de préemption de la part de la municipalité. Ces opérations ont englouti au total... 1,1 milliard d’euros ! Et permis de créer plus de 2.000 logements. « Ce qui fait des acteurs publics les principaux intervenants du marché, devant les privés et les institutionnels », souligne David Bourla, le directeur Études et Recherche de Newmark, cité par Business Immo.

La tragique loi SRU impose à toutes les villes de France de plus de 1.500 habitants l'obligation de réserver 25 % de son parc immobilier aux logements sociaux, ce qui déstabilise le marché. Macron et Hidalgo peuvent se frotter les mains. Cette loi impose aussi aux Français, qui ont acquis leur logement parfois au prix du travail d'une vie, le voisinage de populations exogènes, à l'occasion dangereuses. Mais cela ne suffit pas à Anne Hidalgo. Paris entend aller beaucoup plus loin avec un objectif affiché de… 40 % de logements publics dits « abordables », à échéance 2035. La ville subventionne les acquisitions à tour de bras ou achète en direct, aux prix parisiens, donc ruineux. C’est nécessaire, explique la gauche, pour que Paris ne soit plus réservé aux riches, « ces pelés, ces galeux de qui vient tout le mal », comme disait La Fontaine.

 

 

Ainsi, Paris bascule doucement dans une politique plus proche de l'Union soviétique des belles années de Staline que de la stratégie libérale mise en place avec succès par le président Xavier Milei, en Argentine. « Les permis de construire s’accompagnent systématiquement d’une obligation de construction de logements sociaux, explique, à BV, un dirigeant de sociétés immobilières, professionnel du logement social. Le système français atteint son paroxysme à Paris. » Avec cette conséquence, deux populations cohabitent, explique-t-il : des très riches qui peuvent suivre l’envolée des prix du marché d’un immobilier privé de plus en plus rare sur le marché, et des plus pauvres, locataires à vie, abrités dans des logements sociaux. En clair, le socialisme appliqué décourage les bonnes volontés, pousse à l'assistanat et creuse vigoureusement les fameuses inégalités qui ulcèrent officiellement la gauche... On applaudit très fort.

La dette de Paris frôle les dix milliards d'euros

Question : mais comment font les professionnels de l'immobilier pour financer ces logements sociaux peu rémunérateurs ? « C’est simple, explique notre professionnel. Les acteurs de l’immobilier revendent plus cher la partie privée de leurs opérations immobilières pour financer les logements sociaux dont le prix est administré. » Ils élèvent donc encore un peu plus haut le mur qui empêche les classes moyennes d'accéder à la propriété. La gauche Hidalgo a du génie.

Ce n’est pas tout. Car une telle folie d'acquisitions dans la ville la plus chère de France au mètre carré coûte tout de même un peu d'argent… Alors ? Alors, on creuse… la dette. La dette « était de 4 milliards d'euros en 2014 », lors de la première élection d'Anne Hidalgo, avait rappelé Pierre-Yves Bournazel (Horizons), lors du débat sur le budget 2024, en ouverture du Conseil de Paris en décembre 2023. Elle frôle, aujourd'hui, les 10 milliards d'euros. Et la leader de l’opposition parisienne, le ministre Rachida Dati, estime qu'elle atteindra 12 milliards en 2026, soit une augmentation de 200 % depuis 2013. Résultat : la charge de la dette bondit pour la ville, qui vient d'augmenter la taxe foncière de 52 % dans ce qui ressemble à une course en avant.

Car Hidalgo accélère. Dans le budget de Paris de 11,3 milliards d’euros, Anne Hidalgo a prévu 1,8 milliard d'investissements pour financer deux priorités toutes affaires cessantes :  la transition écologique, évidemment, et… le logement ! Autrement dit, Paris n’a pas fini d’acheter… « La dette de la ville est déjà de 10 milliards d’euros, expliquait Jean-Baptiste Olivier, élu LR du groupe Changer Paris, cité par Le Parisien. Il s’agit maintenant d’endetter d’autres structures. À force de tout préempter, on va raréfier encore plus le logement privé et augmenter encore plus les loyers. » Il en faudrait plus pour arrêter une municipalité aveuglée par l’idéologie qui trouve tout de même les moyens de subventionner SOS Méditerranée à hauteur de 100.000 euros. La gauche aime tant les pauvres qu'elle en veut plus !

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

40 commentaires

  1. …40% dont le sien, et comme Macron, elle hébergera des migrants pour montrer l’exemple!
    Le problème des bobos, c’est l’exemplarité!

  2. Que c’est beau le socialisme , le prototype dirige la capitale , pour venir à bout de cette idéologie , il en faudra des années car elle est partout .

  3. Si Anne Hidalgo était vraiment pour le social, elle donnerait aux plus démunis tout ce qu’elle possède et quitterait l’hôtel de ville et tout ses avantages pour vivre comme les pauvres. Ce serait une bonne expérience, mais cela lui coûterait trop et son honneur serait plus bas que terre, pourtant cela lui ferait du bien.

  4. C’est une bonne idée, comme toutes les autres de la part d’Hidalgo, que d’installer des logement sociaux aux abords des Champs Élysée. Mais je ne suis pas certain que les riches arabes qui détiennent cette avenue soient du même avis.
    Allez madame Hidalgo, encore un « petit » effort et Paris sera bientôt un ghetto que plus personne ne nous enviera

  5. La finalité de cette idéologie, c’est que Paris sera trop endetté à terme pour assurer l’entretien minimum de ses avoirs, et c’est l’état qui sera sollicité pour combler les déficits. Rien de nouveau donc.

  6. Comme tout le monde le sait, les nationalisations accroissent l’efficacité des biens acquis (LOL!) … Mitterrand et Maurois avaient mis 2 ans à comprendre le contraire et faire machine arrière. Quand la ville achète, il s’agit bien d’une sorte de nationalisation, et Paris se retrouvera avec un tas de biens hétéroclites à gérer, d’où embauche d’une nouvelle couche de fonctionnaires qui seront chargés de (mal) gérer ce parc immobilier. Je me demande comment on peut laisser cette dame dilapider l’argent public avec 3100 milliards de dettes. Mais dans le fond, elle a raison, tous ces habitants a loyers modérés voteront à gauche … Les élus ont encore de beaux jours devant eux dans ce pauvre pays, bien au chaud dans des appartements remis aux normes DPE (+ le reste) par le contribuable.

    • « Mitterrand et Maurois avaient mis 2 ans à comprendre le contraire et faire machine arrière. » Pas du tout. Ils n’avaient rien compris, pas plus que leurs successeurs. Un socialiste, par définition, ne peut pas intégrer la réalité, puisqu’il est source du bien. Les deux compères n’avaient fait qu’obéir au FMI avant la mise sous tutelle de la France.

  7. Les parisiens devront bientôt passer à la caisse pour régler l’ardoise que va laisser Mme Hidalgo. Les bobos eux pactiseront à grands frais avec les nouveaux arrivants ou plus simplement quitteront la ville.

    • Les parisiens passent déjà à la caisse avec des impôts fonciers qui ont été augmentés de 75% en 5 ans. Le problème c’est à qui vont profiter ces logements sociaux ? Aux immigrés ou aux français qui travaillent à Paris et ne peuvent pas s’y loger ? Je pense qu’il y aura un bon nombre pour abriter les sans papiers et pas pour nos sans abris ou pour ceux qui travaillent et vivent dans leurs voitures…

  8. La ou le socialisme passe l économie trépasse Hidalgo c est l idéologie stalinienne et on connaît le résultat de l union soviétique

  9. Ah bon ?
    Parce qu’elle sera toujours maire de Paris en 2035 ?
    Je pensais qu’elle avait décidé de ne pas se représenter ?

  10. On en vient à regretter Bertrand Delanoë (l’homme du tramway et des toilettes) devant le saccage de Paris. Qui aurait cru que Paris devidendrait sa propre périphérie ? Mais pas folle la guêpe : je loge des électeurs reconnaissants, je subventionne des associations amies, je fais le bonheur de mes camarades avec l’argent et la sueur de Parisiens qui ont trimé toute leur vie pour devenir propriétaires. Et que cela roule ! Tous en selle ! les pistes cyclables mènent aux lendemains (désenchanteurs) qui chantent…

  11. Parc social qui se délabre vite. Faudra m’expliquer la forme pronominale pour que je comprenne bien pourquoi les interrupteurs et les ascenseurs des logements sociaux « se dégradent «  10X plus vite que dans le privé.

    • Parce que les sales gosses jouent avec. Dans un immeuble privé le gardien vous « tombe » dessus à la vitesse de l’éclair. Comme tout dans la société française c’est géré n’importe comment

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