Le Puy du Fou exclu du pass Culture : Nicolas de Villiers exige un audit !

« Je demande officiellement par la voix de Boulevard Voltaire que le pass Culture vienne faire un audit au Puy du Fou. » L'’exclusion du parc vendéen de la liste des spectacles et activités éligibles au pass Culture provoque une polémique.

Le Puy du fou écarté du Pass culture…

A l’occasion de l’audition du président de la société du Pass culture, Sébastien Cavalier, j’ai demandé pourquoi le Puy du fou et la cité de l’histoire avaient été exclus du pass culture.

Silence dans la salle… pic.twitter.com/3hk2EwWsCP

— Anne Sicard (@AnneSicard1) January 15, 2025

Interrogé par nos soins, Nicolas de Villiers fustige une « logique classique de bureau parisien qui regarde la province avec un certain nombre d’a priori » et invite tout simplement « l’un des 180 membres de la société à se détacher le temps d’une journée, auquel cas j’aurai l’impression d’être traité de manière équitable », nous répond-il. Le président du Puy du Fou s'était vu refuser l'intégration au passe en avril 2024. « Ce refus n’a jamais été motivé, assure-t-il. Ce qui est difficile à comprendre, c’est que nous sommes absolument dans le cadre précis défini par la loi pour prétendre au pass Culture : le Puy du Fou présente des spectacles vivants, et non pas des manèges de parcs de loisirs. Et au regard des conditions administratives, nous remplissons toutes les conditions pour que les jeunes puissent accéder au Puy du Fou par le pass Culture. »

Un pass Culture à surveiller

Pour mieux comprendre les tenants de cette affaire, retour quelques heures en arrière avec ces questions posées à Sébastien Cavalier. Le président exécutif de la société pass Culture était auditionné à la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, ce 15 janvier, suite à un rapport de la Cour des comptes qui invitait le dispositif à être « consolidé et amélioré ». Certaines questions posées lors de cette audition ont permis de mettre en lumière de nombreuses limites. Ainsi, Anne Sicard, députée (Identité-Libertés, affiliée au RN) du Val-d’Oise, de s’étonner que le Puy du Fou et la Cité de l’Histoire soient exclus du fameux sésame, tout en soulignant que l’offre individuelle, « loin de valoriser la littérature, les arts et le cinéma français, a fait la part belle aux blockbusters américains et a alloué près de 16 millions d’euros à des activités d’escape game ».

Bottant en touche, Sébastien Cavalier s’est contenté de répondre qu’« aujourd’hui, le Puy du Fou n’est pas effectivement sur le pass Culture, parce que c’est considéré comme un parc d’attractions, et les parc d’attractions ne sont pas éligibles au pass Culture ». Un argument insuffisant aux yeux de l’oratrice, qui s’est permis d’insister : « Vous ne pouvez pas comparer le Puy du Fou avec le parc Disney, ce n’est pas un parc d’attractions, il n’y a pas de manèges, au Puy du Fou. C’est au contraire un parc à thèmes, un parc qui repose sur le spectacle vivant, il a même eu des prix de meilleur spectacle au monde. » Invité à répondre par Fatiha Keloua Hachi, la présidente de la commission, l’intéressé s’est contenté d’un pauvre « Non non, j’en prends bonne note, et on en reparlera avec le ministère. » Nous avons contacté le ministère pour en savoir plus : il nous a renvoyés vers... le service communication du pass Culture, lequel nous a redirigés à son tour vers le service communication du ministère de la Culture ! Parfaite illustration, en somme, de ce que dénonce Nicolas de Villiers, soit une bureaucratie parisienne peu intéressée et qui se renvoie la balle...

Rachida Dati invitée au Puy du Fou

Quant à Nicolas de Villiers, il a déjà invité Rachida Dati à découvrir le Puy du Fou et nous le répète : « J’invite la ministre de la Culture, qui est une bonne ministre, à réagir et à rectifier le tir. Je l’ai invitée à plusieurs reprises, et comme c’est une excellente femme politique, elle m’a dit bien sûr ! Mais elle n’est jamais venue… » Pour revoir le référencement du Puy du Fou, Rachida Dati devrait être saisie prochainement par la députée RN Anne Sicard, membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée, qui a d'ores et déjà annoncé que la réponse de Sébastien Cavalier lors de cette audition ne lui convenait pas.

Tiffany Joncour, députée RN du Rhône, également membre de la commission des affaires culturelles, ne compte pas lâcher le dossier : « Nous avons ouvert une brèche et il va falloir continuer à travailler le sujet, et à alerter pour que les jeunes aient vraiment un meilleur accès à la culture. Nous serons vraiment très attentifs, dans les mois qui arrivent, pour voir ce que l'on peut faire avec cet argent. » Lors de cette audition, la députée avait interrogé Sébastien Cavalier concernant la possibilité de réserver via le passe des activités aussi hautement culturelles que des concerts de Médine ou la Fête de l’Huma :

Le pass Culture n’a pas vocation à financer la Fête de l’Humanité ni un concert de Médine, un artiste ayant menacé mes collègues @jrechagneux et @diaz_edwige. #DirectAN pic.twitter.com/dZOa41VLiy

— Tiffany Joncour (@Tiffany_Joncour) January 15, 2025

Le Puy du Fou, non, mais Médine et la Fête de l'Huma, c'est oui

« Le pass culture est financé à 90 % par des fonds publics, par l’impôt des Français, et, de facto, l’impôt des Français sert à envoyer nos jeunes à aller voir Médine, au profil sulfureux. Où est la culture ? », interroge-t-elle, convaincue que l’exclusion du parc vendéen repose sur des motifs politiques : « C’est par idéologie, ce n’est évidemment pas un parc d’attractions mais justement une porte d’entrée pour l’Histoire, encore mieux adaptée aux jeunes à travers ses spectacles. Le Puy du Fou fait un travail extraordinaire et cela me semble assez évident qu'il soit inclus dans le pass Culture », abonde-t-elle.

Face à cette polémique, Nicolas de Villiers demeure confiant : « Le Puy du Fou n’étant pas membre de la culture subventionnée, il nous est apparu que nous n’étions pas désirables dans ce passe. Notre parc n’a pas la culture de l’argent public car, à aucun moment dans notre histoire, nous n’avons dépendu des subventions. Ce sont les visiteurs qui nous font confiance, de plus en plus nombreux, qui nous ont permis de rêver de plus en plus grand. »

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