Le « quoi qu’il en coûte » a encore quelques beaux jours devant lui
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Même si le « quoi qu'il en coûte » aura permis aux entreprises de traverser la crise, « un entrepreneur est fait pour vivre de ses clients, pas des aides », rappelait, à juste titre, François Asselin, directeur de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), à l’AFP, ajoutant: « Mais s'il y a des décisions prises que vous ne maîtrisez pas et qui impactent directement l'activité de votre entreprise, il est tout à fait normal que vous soyez soutenu. »
Ainsi, Bruno Le Maire annonçait, lundi 30 août, « passer d'un dispositif général et forfaitaire, le fonds de solidarité, à un dispositif sur mesure [...] pour aider réellement chaque entreprise en difficulté ». Il faut désormais sortir du fameux « quoi qu’il en coûte » tout en promettant de « continuer à soutenir ceux qui en ont besoin ». Une ligne de crête ténue. Au total, la crise du Covid a coûté à l’Etat 240 milliards d’euros, répartis entre les 80 milliards d'euros distribués sous forme de subventions et 160 milliards d’euros sous forme de prêts.
À situation disparate, réponse adaptée ; désormais, les aides seront affinées selon chaque secteur voire chaque région. Or, la mise en place du passe sanitaire, quoi que le gouvernement en dise, a provoqué, selon les représentants des cafés, restaurants, hôtels et discothèques, une baisse de 80 % d’activité chez certains d’entre eux, quand d’autres ont connu une belle saison. Et l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) déclare « une baisse de l'ordre de 80 à 85 % des activités de l'occasionnel et du tourisme par autocar en comparaison avec la période pré-Covid ». Si le « quoi qu’il en coûte » et ses aides généralisées ne peuvent plus durer, chaque situation sera donc étudiée au cas par cas, une mesure que soutiennent le MEDEF et la CPME.
En revanche, les organisations syndicales affûtent leurs arguments et leurs banderoles. Jean Castex recevait, toute la semaine, les partenaires sociaux afin de « brasser les sujets d'actualité, en affichant une "posture d'écoute" qui laisse dans le flou les intentions de l'exécutif, notamment en matière de retraites », indique l’AFP. Avec une manifestation, chaque samedi, dans toute les grandes villes de France depuis l’instauration du passe sanitaire, et les deux dossiers explosifs que représentent la réforme des retraites et celle de l'assurance chômage (une mobilisation syndicale est déjà prévue le 5 octobre), la rentrée sociale s’annonce plus que tendue.
À quelques mois de la présidentielle, et malgré, donc, une facture Covid sans doute plus lourde que prévue, l’État devrait continuer à injecter de l’argent pour apaiser les tensions et soutenir un plan de relance et d’investissement, tout en esquivant aussi habilement que possible la fameuse question « Qui va payer ? »
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