Le RN est d’extrême droite : si ça les amuse !

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Le Conseil d’État a rendu sa décision : le Rassemblement national est un parti d’extrême droite. Sur le thème « On vous l’avait bien dit », Mediapart jubile : « Quoi qu’il en dise, le Rassemblement national (RN) est bel et bien un parti d’extrême droite. » Libé exulte : « Une fois de plus, le Rassemblement national échoue à cacher qu’il est un parti d’extrême droite. » Le HuffPost se régale : « Les juges administratifs infligent un échec au parti de Marine Le Pen dans sa stratégie de pousser la dédiabolisation du RN partout. »

Dimanche 24 septembre, élections sénatoriales

De quoi s’agit-il ? Ce dimanche, dans la quasi-indifférence des Français, sans doute trop occupés entre Coupe du monde de rugby, visite du roi Charles et passage du pape François, ont lieu les élections sénatoriales dans la moitié des départements de l’Indre-et-Loire (37) aux Pyrénées-Orientales (66), les huit départements d’Île-de-France, les départements et collectivités ultramarins de la Guadeloupe, de la Martinique, de Mayotte, de La Réunion, de Saint-Pierre-et-Miquelon et de la Nouvelle-Calédonie. Enfin, six des sénateurs représentant les Français établis hors de France seront renouvelés. Les enjeux de cette élection au suffrage indirect (les sénateurs sont élus par les grands électeurs : parlementaires, conseillers régionaux, départementaux, maires, une partie des conseillers municipaux) n’apparaissent pas comme une évidence à première vue pour le citoyen lambda. Et pourtant…

Le RN débouté par le Conseil d'État

Mais revenons à notre affaire. Le RN a donc attaqué la circulaire portant « attribution des nuances aux candidats des élections sénatoriales de 2023 », datant du 16 août 2023 et signée par Gérald Darmanin. Une circulaire qui attribue d’autorité aux partis politiques une nuance politique. C’est ainsi que La France insoumise et Europe Écologie Les Verts font partie du « bloc gauche »... comme le Parti socialiste ou le Parti radical de gauche. On se pince. Dans le « bloc extrême gauche », on trouve le Parti ouvrier indépendant (vous connaissez ?), Lutte ouvrière, le Nouveau Parti anticapitaliste : bref, des groupuscules qui rêvent jour et nuit du Grand Soir. Renaissance, Horizons et MoDem se voient attribuer le très confortable « bloc centre ». L’UDI, les LR et… Debout la France sont classés dans le « bloc droite ». Enfin, dans le « bloc extrême droite », on trouve le RN, Reconquête ainsi qu’un troisième sous-bloc qualifié aussi « d'extrême droite » dans lequel, pêle-mêle, on a placé le Bloc identitaire, la Ligue du Sud du clan Bompard dans le Vaucluse, le Parti de la France, etc. Critères d’élaboration de ce nuancier ? Mystère et boule de gomme. Stricto sensu, si l’on s’en tenait à la place, dans l’Hémicycle, des partis représentés au Parlement, notamment à l’Assemblée nationale, il n’y aurait rien de choquant que le RN soit qualifié d’extrême droite, car c’est bien là qu’il siège. Mais dans ce cas, il serait alors logique que LFI et même EELV soient qualifiés d’extrême gauche : cela s’appelle le parallélisme des formes. Visiblement, l’établissement de ce nuancier répond à d’autres critères. Darmanin, qui trouvait Marine Le Pen bien « molle » en 2021, fait feu de tout bois, même du plus petit, pour combattre le RN.

Le bâton pour se faire battre ?

Maintenant, entre nous, fallait-il que le RN conteste cette circulaire, sachant qu'elle reste relativement confidentielle, n'intéresse pas grand monde et que ce classement dans le nuancier, effectué par les préfectures en application de cette circulaire renouvelée à chaque élection, n’a jamais changé le cours d’un scrutin ? N’a-t-il pas donné le bâton pour se faire battre et l’occasion, à ses adversaires, de relancer un débat sémantique et donc politique ? On peut raisonnablement se poser la question. Preuve en est la présentation des faits par les journaux cités plus haut. Entre nous, aussi, il y a tout de même de quoi se poser des questions lorsqu'on lit les arguments du Conseil d’État pour rejeter la requête du RN : « En l'état de l'instruction, aucun de ces moyens n'est de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la circulaire contestée. »

Au fait, c’est quoi, dans le nuancier du marchand de couleurs Darmanin, la différence entre l’extrême droite molle et la droite dure ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Au delà de toute autre considération, la démarche du RN se révèle en fin de compte positive car le verdict démontre que le Conseil d’État est lui aussi gangréné par le « politiquement correct ».

  2. La gauche manipule traditionnellement et avec adresse la sémantique. L’hégémonie culturelle théorisée par Gramsci fonctionne à plein régime. La droite honteuse se laisse manipuler depuis des décennies.

  3. Par QUOI ont été désignés les membres de ce « conseil d’état »?
    Peut-être se sentent-il investis d’une autorité divine?
    On voit bien que leurs avis ne sont que purement politique, dénués de tout sens de l’état de droit, dictés par la peur du résultat des prochaines échéances électorales.
    Pauvre démocratie républicaine.

  4. Ces notions de Gauche, d’Extrême Gauche, de Droite est d’extrême Droite sont totalement obsolètes. Il n’y a plus que deux camps en France : Ceux qui veulent la sauver, les patriotes, ceux qui veulent l’anéantir et la dissoudre dans le mondialisme, le wokisme. Comme l’a dit le Général COUSTOU à la conférence de Place d’Armes après l’interdiction de manifester à Paris : »Je ne suis pas d’extrême gauche, je ne suis pas d’extrême droite, je suis d’extrême France »…

  5. Le Conseil d’Etat pourrait-il définir ce qu’est exactement l’extrême -droite ? Et , partant , l’extrême gauche ? A quelles idéologie se rattachent les extrêmes ? Si l’extrême-droite , c’est le fascisme , les camps de concentration , 10 millions de morts ; , l’extrême gauche , c’est le stalinisme , le goulag , Mao , Pol Pot et leurs cohortes de 100 à 200 millions de morts . C’est à ça que pense le CE ? Qu’il le dise !

  6. Il faut bien avouer aussi, que le Rassemblement National lui, n’a pas eu la chance de se trouver un défenseur en la personne de Nicolas Sarkozy quand il a fait rentrer Éric Zemmour dans « la droite républicaine ».

  7. Et le parti des « Collaborateur de l’Omniprésence Nupes », à quel extrême est-il placé ? Nous savons qu’ils le sont, et en ont dépassé les limites. N’ont-il pas autre chose à faire ?

  8. Résumons : les chiens aboient, la caravane passe. Une petite leçon à Médiapart. Le RN n’a jamais renié sa position à l’extrême droite de l’échiquier. Il assume. Ses fibres porteuses, le patriotisme, les valeurs chrétiennes, les fondamentaux d’un bon républicain. Ce qui dérange énormément une certaine bien-pensance qui se croit le nombril du monde, la guimauve de la France, disposée à toutes les bassesses pour satisfaire sa joie de vivre : mon corps m’appartient. Au delà de ces considérations, que LFI ne soit pas d’extrême gauche ne peut tromper que les extra-terrestres qui « débarqueraient ».

  9. Je pense que l’idéologie du syndicat de la magistrature, s’est étendue au conseil d’état, qui est aussi « aux ordres ». A dissoudre, ça fera de belles économies!

  10. Il n’y a pas si longtemps, un des critères permettant de définir l’extrême droite était l’antiparlementarisme. Apparemment les choses ont changé ou bien si l’on se réfère à cette définition, il n’y a pas d’extrême droite en France.

    • D’autant qu’a force « d’arrondir les angles »MLP,afin d’etre politiquement correcte et présidentiable,va finir par etre….. d’extreme centre ».

    • En se référent à cette définition, il n’y a pas d’extrême droite mais il y a bien une extrême gauche très active…

  11. Tout comme, les personnes de petite taille, trouvent que les gens « normaux » sont des géants, les lâches, trouvent que les gens patriotes sont d’extrême droite. Et la lâcheté, est la chose la mieux partagée au monde, puisque lâcheté= mélange de bêtise et de crainte. Il faut les ignorer.

  12. Que le Conseil d’Etat accepte de se prononcer sur cette question est une honte. Il montre ainsi combien il est politisé, partial, si loin de sa mission. – – – – – – – Maintenant, il reste au RN à demander au CE la confirmation que l’extrême gauche est bien fasciste, tel par exemple le communisme – ce qui est la réalité historique comme factuelle.

    • C’est là où on se rend compte que notre pays à grand besoin d’une réforme en profondeur des institutions qui nous coute une fortunes avec des résultats néfastes tel ce conseil d’état, machine à retraité pour les bien pensants, jusque à la justice et l’éducation national.

  13. Illustration, s’il en fallait une, que le Conseil d’État est complètement imbibé d’idées d’extrême gauche. Considérer un parti dont les membres appellent au soulèvement, à la désobéissance civique et qui accuse la police de tuer, comme faisant parti du bloc de gauche, il faut le faire !

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