Le scoutisme, un atout pour les entreprises françaises 

Pour l’instant, une grosse campagne de communication est mise en place pour attirer les entreprises à publier leurs offres de stage, tout en acceptant que les jeunes puissent s’absenter 1 ou 2 semaines pour leur camp d’été.
©JeanDesplats
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Les entreprises constatent, depuis plusieurs années, qu’il est de plus en plus difficile de recruter des jeunes sur qui l’on peut compter. Manque de sérieux, peu d'autonomie : les constats des employeurs sont cruels. Mais ces dernières années, de nombreuses entreprises ont constaté une plus-value en recrutant un chef ou une cheftaine scoute. Le scoutisme apporte à la fois des qualités humaines et techniques telles que la gestion de projet, le management ou la communication. « Les entreprises recherchent des personnes qui ont le désir d’avoir un impact dans la société, pour une économie au service de l’Homme. C’est important d’avoir des collaborateurs qui ont ces valeurs. Effectivement, quand on recrute des personnes ayant été marquées par le scoutisme, on a de fortes chances de retrouver ces valeurs », assure Cyril de Queral, vice-président des entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC).

Ces jeunes, qui sont un apport non négligeable au monde de l’entreprise, doivent allier leur mission de chef et cheftaine scouts ainsi que leur implantation dans le milieu professionnel. Pour les aider dans leurs recherches de stage, l’association le Rasso - rattachée aux Guides et Scouts d’Europe - a mis en place la plate-forme « 1 chef, 1 stage, 1 camp ». Depuis la création, il y a deux ans, de l’association, les membres ont vu croître les demandes d’entreprises recherchant des jeunes stagiaires. Le Rasso s’est donné pour mission de développer le scoutisme. Pour cela, les mouvements scouts ont besoin de chefs, mais ces derniers ont également une vie professionnelle avec des stages à réaliser. Une idée a alors germé progressivement dans la tête de Delphine Brosseaud, directrice déléguée de l’association : créer une plate-forme qui réunit les offres de stages ainsi que les demandes. Le 1er février a été lancée l’opération « 1 chef, 1 stage, 1 camp » avec l’appui des entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), « pour aider les jeunes, étudiants à la ville et chefs dans les bois, à trouver un stage compatible avec leur camp d’été », explique le communiqué de l’association. Cette initiative veut également donner plus confiance aux jeunes pour qu’ils osent mettre en avant leur engagement de chef et cheftaine lors d’un entretien. « Beaucoup de jeunes n’ont pas conscience des atouts que peut apporter le scoutisme sur un CV », confie Delphine Brosseaud.

Pour l’instant, une grosse campagne de communication est mise en place pour attirer les entreprises à publier leurs offres de stage, tout en acceptant que les jeunes puissent s’absenter 1 à 2 semaines pour leur camp d’été. Généralement, les jeunes commencent leur recherche de stage au mois de mars, l’association espère alors que les chefs pourront trouver chaussure à leur pied. Pas de panique pour ceux qui souhaiteraient trouver un stage en dehors de la période estivale, la plate-forme sera accessible tout au long de l’année.

Actuellement, le dispositif « 1 chef, 1 stage, 1 camp » est accessible uniquement pour les membres des Scouts et Guides d’Europe. « On espère que ça s’étendra aux autres mouvements car nous partageons la même promesse », conclut Delphine Brosseaud.

Il est important de comprendre que cette initiative fait partie d’une dynamique qui a commencé il y a bien longtemps. En 1960, on recensait 46.000 scouts en France, 110.000 en l’an 2000 et plus de 180.000 aujourd’hui, soit une multiplication par quatre en l’espace de soixante ans. 63 % des Français interrogés en 2014 pour La Croix avaient une bonne image du scoutisme. Il se pourrait bien que le scoutisme ait de belles années devant lui.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/03/2022 à 22:11.
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Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Attention ! Cet article va sans doute affoler les « jeunes avec Macron ».
    Ils redoutent les hordes de catholiques extrémistes (en avez-vous déjà vu ?).
    Les jeunes-gens éduqués et sachant vivre en société sont un plus pour les entreprises.
    Les décérébrés (que semble attirer la REM) sont un plaisir pour les tyrans.

  2. En banlieue, il y a des stage de djihadisme, les stages de scoutisme ne les toucheront jamais, et ils n’apprendront jamais le vivre ensemble. Si le vivre ensemble avec le coran.

  3. Pour avoir bien observé pendant des décennies le système: qui ont été les « gouroux » des méthodes novatrices et décalées de recrutement sinon que les patrons et DRH avec les résultats catatstrophiques que l’on connait ! Maintenant le scoutisme , pourquoi pas la boule de cristal ! J’ai connu un jeune chef d’entreprise qui réalisait ses entretetien d’embauche le samedi après-midi et faisait faire des tests simples aux candidats et un entretien; Il a réussi dans son entreprise car il savait lui-même

    • Les capacités « réflexion/décision/responsabilité » ne sont pas innées, elles s’apprennent, se développent et se forgent par l’exemple, l’expérience et la transmission. Des tests peuvent détecter une aptitude mais en aucun cas remplacer l’apprentissage pour les développer.

  4. Cela correspond à l’un des premiers objectifs de Lord Baden-Powell, lorsqu’il fonda le Scoutisme à son retour de la Guerre des Boers et de son expérience acquise lors du siège de Mafeking.

  5. J’ai été scout « après guerre  » et participé à beaucoup de camps d été ou l’on nous a pprenait à nous débrouiller seuls par exemple en nous lâchant en pleine nuit dans la nature avec une boussole . Cela ferait beaucoup de bien aux jeunes qui restent dépendants de leurs Parents jusqu’à un âge adulte. Et les valeurs de Baden Powel « franchise dévouement pureté  » ne leur feraient pas de mal non plus.

  6. Le scoutisme devra être complété par une préparation militaire volontaire puis une garde nationale tout aussi volontaire. Voyez comment l’Ukraine résiste.

    • le « militaire » est bel nécessaire dès lors que l’esprit scout a été assimilé? Je ne suis pas convaincu par votre suggestion.

      • Il me semble qu’il y a une différence de taille entre le scoutisme et le militaire (à part la vie en commun et la débrouillardise qu’ils partagent, et un certain vernis sur l’honneur et les traditions) : c’est le sens du bon/bien/don et du sacré d’une part, tandis que de l’autre, c’est plutôt la violence institutionnalisée et la vulgarité en emblème.. ( une témoin des 2 ..)

    • Cela existe déjà. Les préparations militaires de base et supérieures sont très bien dotées de scouts…

      • Oui il y a le sinistre Bataillon Azov (4 ou 5000) mais aussi 1 million de mobilisés et de volontaires, descendants des Cosaques

  7. Les qualités pédagogiques du scoutisme en font une école unique de responsabilité, engagement, solidarité, initiative, débrouillardise, progression, ouverture aux autres, découverte de la nature. Merci à tous ceux qui en assument le développement, dignes héritiers de son fondateur et de tous ceux qui ont contribué à son développement – malgré les a-coups que connaît toute institution éducative.

  8. Pourquoi vous ne parlez pas du scoutisme français qui est reconnu par l’organisation du scoutisme mondial et du guidisme mondial. Et des scouts d’Europe et Scouts Unitaires de France qui ne sont reconnus que par jeunesse et sport. Qui ont déclarés que la « loi » était trop rigide et pas assez moderne.

  9. Excellente initiative qui a en outre l’avantage de montrer que par la discipline, l’exemple et le travail la jeunesse d’aujourd’hui pourra se réaliser et accomplir de belles choses. Une belle lueur d’espoir.

  10. Les jeunes sont de moins en moins motivés et passent des heures scotchés à leur téléphone au lieu de se former en vue de leur vie active, le travail n’est pas leur premier soucis mais ils seront les premiers à se plaindre lorsqu’ils ne trouveront pas le job de leur rêve. Les jeunes scouts apprennent la vie en commun, le partage et l’entraide dans une association qui leur donne le goût de l’effort et le sens des responsabilités…. c’est ce que recherche les entreprises pour leur développement.

  11. Magnifique époque ou je fus moi-même scout et chef scout d’Europe. Au delà de cette formidable vie d’aventures, il y a la, un réservoir de jeunes gens aux qualités humaines et techniques indéniables.
    « Toujours prêts »

  12. Notre SOCIETE part en miettes, en revanche la décadence avance. Il n’y a plus d’Education MORALE, CIVIQUE et RELIGIEUSE. Aucune censure dans l’audio-visuel, le pire passe sous les yeux et les oreilles des jeunes. Que de mauvais exemples. De ce fait, comment peuvent-ils faire le distinguo entre le bien et le mal ? Même l’Education PARENTALE disparaît. Le SCOUTISME devrait être obligatoire, l’éducation y est parfaite et prépare les jeunes à un BON AVENIR.

    • Malheureusement vrai! quand je vois l’invasion du porno sur le Net et autres….cette violence omniprésente et banalisée….quel espoir pour nos jeunes??

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