Le Seigneur des anneaux de retour en salles !

seigneur des anneaux

Pour les cinéphiles, c’est la bonne nouvelle de la rentrée : la trilogie de Peter Jackson, adaptée du Seigneur des anneaux, l’œuvre culte de J.R.R. Tolkien, est à nouveau visible sur grand écran le 4 septembre. Et en version longue, s’il vous plaît. Soit, selon nos calculs, comme disent les technocrates, une durée totale de 11 heures et 41 minutes d’intense bonheur.

Tel qu’il se doit, les trois films seront projetés l’un après l’autre en une seule séance. Il est donc conseillé de prévoir Thermos™ de café, croissants et autres petits remontants.

Au siècle dernier, de tels événements étaient monnaie courante ; pour la trilogie de La Guerre des étoiles, par exemple, avant qu’elle ne soit défigurée par des « prequels », des « sequels » et autres séries télévisées pas toujours bien inspirées, c’est le moins qu’on puisse dire. Le même sort est arrivé au monde de la Terre du Milieu, revisité façon woke. Inutile de préciser que les fans du livre n’ont pas suivi. Des elfes en dreadlocks ? Et pourquoi pas le roi Aragorn en drag-queen ?

Tolkien, un Anglais pas tout à fait comme les autres

Se replonger dans les textes fondateurs s'apparente donc aujourd’hui à une entreprise de salubrité publique et, surtout, mentale. Car ces trois livres ne sont pas le fait de n’importe qui et ne racontent pas non plus n’importe quoi. L’auteur, John Ronald Reuel Tolkien de son vrai nom, est né Anglais ; il en faut bien, dit-on. Mais, contrairement à nombre de ses congénères, il est catholique et non point anglican. Certes, il chérit sa campagne, mais n’a que peu de goût pour l’impérialisme de la Grande-Bretagne qui a pour lui celui de la révolution industrielle : Bref, il est plus l’homme de la terre que celui du fer.

Les Hobbits, inspirés des héros anonymes de 14-18

La Grande Guerre achève de le confirmer dans ses convictions. Cet orage d’acier s’étant abattu sur la vieille Europe, cette jeunesse fauchée dans les tranchées ? On les retrouve dans les trois livres en question, quand il tente de retranscrire le courage sans faille des hommes ordinaires, ces gens de peu qui sont souvent des gens de bien. Ce sera donc ses chers Hobbits.

Hormis ces souvenirs déchirants, issus d’une époque de feu et de sang, il fera du Seigneur des anneaux une retranscription littéraire des mythes anciens, des légendes anté-chrétiennes, celles que l’on retrouve dans les religions naturelles. Soit l’affrontement des titans, des démons contre les anges, avant que ne survienne le règne de l’homme. Sous sa plume, les orques ne sont rien d’autre que des anges déchus. Saroumane, le plus grand des magiciens ? Il a tourné le dos aux forces du bien afin de rejoindre celles du mal. Lucifer n’est pas loin. À la fin, les elfes angéliques s’en vont rejoindre Les Havres gris, le Paradis, comme d’autres ; à en croire la tradition ancienne, se retirèrent vers les cieux de l’Olympe ou du Wahala. Quant aux forces maléfiques de Sauron, elles sont rejetées dans les enfers.

Un film supérieur au livre ?

Le Retour du roi, le dernier volume du triptyque, voit arriver le règne d’Aragorn, l’homme qui ne veut pas être roi, mais qui finit par le devenir ; par sa force intérieure et son sens du devoir, certes, mais surtout parce que quatre Hobbits lui montrent le chemin et le poussent à enfin épouser son destin. À la fin, il est une scène aussi poignante que bouleversante. Le roi s’apprête à recevoir sa couronne. La foule va s’agenouiller, au même titre que ses quatre petits compagnons. Mais Aragorn dit : « Non, mes amis, pas vous. » Et c’est lui qui se met à genoux, suivi par la foule en liesse. Pour la première fois de cet épique récit, les quatre demi-hommes sont plus grands que les humains. Comme quoi, la hauteur d’âme se rit parfois de la toise.

C’est cela, l’œuvre de Tolkien, magistrale sur le papier et magnifiée par Peter Jackson qui, ironie du sort, a physiquement tout d’un Hobbit : rondeur, appétit de troll et petite taille à l’appui. Il est rare que les films soient à la hauteur des livres adaptés. Il est encore plus rare qu’ils les surpassent, ce que les héritiers de Tolkien, tout d’abord sceptiques, ont fini par admettre.

Alors, rien que pour ça, pourquoi ne pas tenter une nuit blanche, histoire de chasser les idées noires ?

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Je ne peux qu’appuyer cette profonde analyse de M. Gauthier. En plus d’une réalisation fabuleuse, la mise en scène magnifie les acteurs. Jouer dans cette trilogie est un honneur mais aussi vous oblige. Un autre film, quant à sa réalisation et inspiré de l’œuvre de l’écrivain Eco Umberto ‘Le nom de la rose’ a rendu avec un grand réalisme l’atmosphère de l’époque médiévale avec pour rôle principal Sean Connery donnant à ce dernier la possibilité d’user de toute sa palette en tant qu’acteur et comédien. Même si ces deux réalisations sont d’intensités différentes, il n’en demeure pas moins, que ces deux créations filmographiques sont toutes les deux superbes et respectent les textes d’origine.

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