Le service militaire volontaire, la réinsertion par l’armée

Capture d'écran SMV Marseille
Capture d'écran SMV Marseille

Chaque année, près de cent jeunes de 18 à 25 ans, en grande majorité sans diplôme, intègrent l’antenne marseillaise du service militaire volontaire au quartier Rendu, dans le IXe arrondissement. Ils y suivent une formation de 8 à 12 mois.

L’objectif de celle-ci est d’apprendre à des jeunes en difficulté les bases d’un métier en tension. L'adjudant-chef Benjamin R., chargé du recrutement, explique à BV : « Pour la promotion d’octobre, ce sont les métiers de la sécurité, de la logistique et de la restauration. » Les stagiaires recrutés suivent, dans un premier temps, une formation militaire d’un mois qui leur permet d’acquérir un certain « savoir être ». Au programme : garde à vous, lever à 6 heures, discipline, lit au carré, vie en collectivité et tout ce qui est le quotidien des militaires, excepté le maniement de l’arme. Vient, ensuite, le temps de la remise à niveau. Durant trois mois, les élèves suivent des cours de français et de mathématiques pour obtenir un certificat de formation générale. Enfin, ils partent en formation professionnelle dans la branche qui les intéresse. Le service militaire volontaire s'achève lorsque les stagiaires trouvent un emploi.

La discipline au cœur de la méthode

Les profils sont variés. Les promotions sont composées à 70 % de garçons et à 30 % de filles. L'adjudant-chef donne des précisions : « Il y a des jeunes qui ont des difficultés familiales et pour qui l’internat est une bonne solution pour en sortir, il y a ceux qui sont perdus et qui cherchent une première expérience militaire et ceux qui veulent passer le permis de conduire gratuitement. » En plus d’être nourris, logés, blanchis, payés environ 500 euros par mois, de bénéficier d’une réduction de 75 % à la SNCF et d’avoir un statut militaire, les élèves passent, gratuitement, brevet de secourisme et permis de conduire.

Le service militaire volontaire a des avantages indéniables pour les stagiaires, mais qu’en est-il pour l’armée ? L’adjudant-chef confie : « L’intérêt de l’armée, c’est d’aider l’État à réinsérer des jeunes en difficulté. » La démarche est avant tout altruiste. L’armée a pour mission d’élever des jeunes en perdition, de leur apprendre à « savoir se tenir », de faire d’eux des personnes sur qui les chefs d’entreprise pourront compter.

Remise sur le droit chemin

C’est aussi un moyen pour la grande muette de faire découvrir son univers, voire de faire quelques adeptes. « Cela permet à des jeunes de découvrir l’armée avec un engagement court », rapporte Benjamin R. « 15 % des stagiaires s'insèrent dans les armées. » Ce n’est pas la majorité, mais c’est toujours ça de pris. L’autre bonne nouvelle est que 95 % des jeunes qui vont au bout de la formation sont recrutés dans des entreprises locales.

Le service militaire volontaire remplit parfaitement sa mission : recruter, former et réinsérer. Il aide des jeunes, qui ont pris un mauvais chemin mais qui souhaitent mettre leur passé derrière eux, à tourner la page, à devenir des personnes respectables et respectées. Dans toutes les circonstances, les Français peuvent compter sur l’armée.

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Plutôt que d’avoir supprimer le Service Militaire en son temps, pour faire plaisir à la gauche…
    Il eût fallu plutôt l’étendre au sexe féminin.
    À voir les résultats des athlètes ayx JO, des hommes et des femmes qui sont sous les drapeaux, c’est plutôt rassurant, et ça devrait faire école.

  2. Pourquoi « volontaire » ??? Restaurer le Service militaire obligatoire de 12 mois serait l’occasion inespéré de redresser une certaine jeunesse tordue et renforcerait grandement les « valeurs républicaines » …Ah ouiii …Mais ça c’est une idée facho !

    • Oui mais laquelle de  » Jeunesse » ? Vous savez bien comme moi qu’il y a de faux « français », et qu’ils semaient déjà la pagaille, faute de prisons adaptées..

  3. J’ai fait mon service en 1987, les voyous étaient tous réformés P4, pour ne pas bloquer le fonctionnement de l’institution. L’armée n’était pas courageuse? Pourquoi ne pas faire mieux maintenant? Si certaines têtes brûlées trouvent une vocation tant mieux. N’oublions pas l’exemple de la Légion étrangère.

  4. Ces jeunes là sont les vraies et les seules victimes de l’éducation nationale ! Ces jeunes là ne sont pas issus de la pègre délinquante professionnelle. Ils ont le mérite de vouloir s’en sortir honnêtement et ce ne sont pas eux le souci de la France.
    Ceux qu’il faudrait rééduquer ce sont ces barbares qui vivent d’aides sociales, de trafics et de délinquance ; ceux qui dorment le jour et sortent le soir pour casser, voler, violer, agresser, voire même assassiner. Mais sont-ils rééducables ? Sinon, tant pis pour eux. La priorité est de les empêcher de nuire à des innocents : soit en les enfermant sans pitié aucune, soit en les renvoyant dans leurs pays ; concernant les mineurs isolés, l’humanisme exigerait qu’on les rende illico presto à leurs parents qui doivent être désespérés d’être séparés de leurs petits anges mineurs.

  5. Si cela peut canaliser certain jeunes et leur apprendre à contrôler leur agressivité naturelle et la rendre positive pour l’ensemble du groupe et ensuite dans l’entreprise, pourquoi pas ? L’important, c’est le basique : lire écrire et parler correctement, car quand on ne sait pas s’exprimer verbalement, ce sont les poings qui parlent. J’ai connu à l’armée quelques « gros caractères », comme on disait à l’époque ! Au bout de quelques mois, ils étaient devenus des gars à qui on pouvait confier sa vie ! Ils avaient trouvé en face d’eux des caractère encore plus gros, mais qui leur apprenaient le respect envers les autres et envers eux-mêmes. L’école d’aujourd’hui ne peut (ne veut) plus faire cela et les familles sont souvent défaillantes ; alors, si on peut en sortir quelques uns de la mauvaise pente, c’est bon à prendre…

  6. C’est très bien mais ce n’est pas le rôle de l’armée de former des non-combattants. Ne serait-ce pas plutôt celui de l’Education dite nationale ? Mais certes pour cela, il faudrait des professeurs « qui en veulent » et non des bêtement syndiqués qui préfèrent éternellement et à tout bout de champ élucubrer d’inutiles plans sur la comète et revendiquer sur leur fausse désolante situation.

  7. Il ne faut pas oublier que la base de l’éducation devrait être le milieu familial. IL faut arrêter de tout mettre sur le dos de l’éducation national, bien que l’orientation qu’on lui a donnée ne soit pas ce qui est de meilleur.

  8. Comment peut on se réjouir de cette action quand on sait que c’est dû à l’échec de l’éducation nationale. L’armée n’a pas vocation à la remplacer ceci est indéniable.

  9. Si l’on approfondit la chose on se rend compte que certains jeunes profitent une fois de plus du système pour bénéficier de certains avantages . Et après ces grandes vacances payées par le contribuable ils quittent l’armée et ne nous pourrons jamais compter sur eux pour défendre ce pays . L’armée se substitue à une garderie pour ados rebelles .

    • C’est mieux que de ne rien faire, évidemment le déchet doit être important j’ai connu ça lorsque je faisais des cours aux chômeurs créateurs d’entreprise au début ils étaient 20 au bout de 3 mois ils n’étaient plus que 6 ou 8 et seulement la moitié réussissait et s’en sortaient, on peut dire que c’est mieux que rien (mes interventions n’étaient pas rémunérées conformément à la déontologie de mon ordre professionnel) mais ça coûte cher à la société, c’est aussi le rôle de l’état de ne pas laisser les gens sur le bord du chemin si on peut les sortir de là. Ceux qui sortiront de l’armée n’en sortiront pas indemnes, ils auront quand même progressé pour vivre en société.

    • Ce n’est pas nouveau, ce programme me rappelle les trés couteux « stage JET » des années 1980 et plus, de l’amiral Bracq de la Peyrière en liaison avec l’administration pénitentiaire, qui furent un échec total, malgré les discours officiels !

  10. Absurde. L’armée n’est pas une poubelle, non plus une usine à recaser des cassoc’.

    On a besoin de vrais professionnels, même chez les soldats du rang. À moins de considérer ceux-ci comme de la chair à canon..

  11. Je fais partie d’une génération pour laquelle le service militaire était obligatoire… Et j’en suis fier.. L’armée a toujours été une école du savoir vivre et du savoir être et accessoirement, du savoir faire. Mais c’était une époque où la société n’était divisée que par les classes sociales et non par des communautés étrangères dont les fidélités sont tournées vers d’autres priorités… En tout état de cause, avant d’être un palliatif aux multiples défaillances de l’éducation familiale et nationale, l’armée doit rester l’institution qui forme avant tout, des combattants, prêts à défendre leur pays….

    • Je suis ni fier, ni pas fier d’avoir fait mon service militaire, c’était obligatoire on ne s’y soustrait pas point. Après on est là on fait de son mieux puisqu’on ne peut pas en sortir en ce qui me concerne ça a brisé un peu mes études et mon avenir professionnel quand même, j’y ai perdu mon temps même si j’ai fait un travail utile et intéressant je n’ai d’ailleurs pas pris toutes mes perms pour ne pas mettre mon service en difficulté, enfin mon affectation était dans un service spécial et on était choisi 1 an avant à cause de l’enquête de moralité qui était longue et complète. Aujourd’hui l’armée a du mal à recruter et à fidéliser le personnel et attache une grande importance à la réserve, alors il y a les actions pour ses jeunes en difficulté, et des stages pour des étudiants des grandes écoles comme à St Cyr avec un double diplôme sur un an, des stages de 8 jours à la légion pour apprendre l’effort et le commandement et ça révèle des orientations professionnelles pour certains.

  12. L’armée a besoin de gens compétents, surs, dévoués à leur pays et à ses citoyens, des techniciens de haut niveau, pour les défendre et non de repris de justice ou de marginaux inadaptés qui eux relèvent plutôt d’un système éducatif spécialisés.
    Cette idée farfelue qu’on aurait là le moyen de résoudre les problèmes de la société est le fruit de la cogitation simpliste de politiciens complètement ignorants du vrai monde.

    • Je ne suis pas d’accord avec vous, j’ai effectué mon service militaire dans un régiment commando d’infanterie en 1978 et j’ai vu comment des fortes têtes pouvaient devenir d’excellents soldats.
      Je pense que la vocation de notre armée est de défendre les intérêts de la France et non d’aller guerroyer à droite à gauche pour faire plaisir aux Américains.
      La conscription avait tout son sens et était le ciment de la nation française, ce fut une grave erreur de Chirac d’y avoir mis fin.

      • J’ai fait l’armée en 1976, et si effectivement on peut considérer que ça remet dans le bon axe certains,je remarque qu’il n’est pas question de maniement des armes pour apprendre à défendre la nation, c’est pour dire la confiance.De plus, 500€/mois correspond en gros à plus du tiers du SMIC, alors qu’il à l’époque je ne touchais que 210 francs, soit l’équIvalent de 15% du SMIC. De plus,le régiment où j’étais compte tenu des nombreux exercices ne m’a pas fait grossir.On n’était pas chez notre mémé.L’armee n’a pas à être un supplétif des carences de l’état en matière d’éducation,de correction.C’est pareil pour la police, nationale ou municipale, dont le rôle est d’assurer la sécurité et la tranquillité et non pas d’aller jouer au foot avec les « jeunes » pour se faire bien voir d’eux car rendue incapable partiellement de faire son métier complètement.Qu’on arrête donc avec le « social » à tout va et que l’état remette les choses à leur vraie place.

      • La conscription n’aurait pas grand sens aujourd’hui, déjà lorsque la conscription était obligatoire, évidemment après la guerre d’Algérie, on réformait à tour de bras, il fallait vraiment ne pas avoir de relations ou en vouloir pour être appelé, et moi qui ai fait mon service bien avant, il y avait des sections avec des spécificités comme des sections de corses commandées en corse, des sections de réunionnais commandées en créole, alors il faut s’imaginer aujourd’hui, en plus il y a en outre une frange de la population que les militaires ne souhaitent pas former de peur qu’un jour ça puisse se retourner contre nous, déjà certains engagés contestent les ordres. Le ciment de la nation française est une image d’Epinal, c’était le cas lorsque qu’on lit le nom sur les monuments aux morts, mais ces noms là disparaissent et les illettrés qui sortent de la France profonde et qui découvrent la vie grâce à l’armée c’était il y a 70 ans.

  13. Pourquoi « volontaire » ? Non, ce n’est pas la mission de l’Armée, de faire garderie et de remplacer les internats, les camps de redressement, les écoles râtées et les camps scouts. Est-ce que le souhait de « tourner la page » est sincère, d’ailleurs ?  » Respectables et respectés »: soyons prudent et clairvoyants (déjà dans le réservoir actif…bref). Un vivier pour recruter des ex-vauriens ? Certain(e)s ont déjà connu, vécu, subi…

    • Tout à fait . Les méthodes militaires imposées à ces jeunes pourraient être appliquées par des éducateurs spécialisés dans des camps de redressement, juste une question

      • Tout à fait, mais l’armée a du mal à recruter et à fidéliser les militaires là-dessous c’est aussi un moyen de recruter

  14. Ces informations sont très intéressantes.
    À une époque où la bonne tenue, la politesse, le respect, le goût pour le travail se font rares, le coût de cette formation est un investissement.

    • ça ne coûte pas tellement puisque de toute manière les militaires toucheraient leur solde. J’ai un proche qui fait une grande école, il y a un partenariat avec la légion étrangère pour apprendre aux étudiants l’effort et le commandement ça a un réel succès, les étudiants qu’on ne ménage pas puisqu’ils sont là pour ça sont ravis et les militaires aussi, l’étudiant qui m’est proche n’a plus qu’une idée en tête : entrer à la légion. Ses parents disent qu’ils ne paient pas des études coûteuses pour qu’avec un bac + 5 en parlant 7 langues étrangères il entre à la légion. C’est pour dire le succès que ces stages ont.

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