Le « syndrome du héros » des médecins à l’ère du Covid, vu par un étudiant en médecine

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Nos sous-fifres chefs rayonnent, jour après jour. Minables désœuvrés, condamnés à une vie de second rôle, on leur offre leur quart d’heure warholien, comment voudriez-vous qu’ils refusent ? Alors, c’est un concert : de M. Salomon, docteur en santé publique, parent pauvre de la médecine, jour et nuit sur nos écrans, à M. Castex, maire sans histoire, propulsé chef d’un gouvernement pour surtout ne rien diriger, en passant par nos médecins généralistes, infirmières et chefs de service, probablement désœuvrés et surtout fatigués, qui voient là une occasion de vivre – puisque mourir pour ses idées n’est plus à la mode - en héros.

Ce sont, à mon humble avis d’étudiant carabin, naïf et idéaliste, ces derniers les plus décevants. On « fait médecine » pour soigner, pour aider, pour l’intérêt intellectuel et humain, potentiellement pour l’argent, mais jamais pour l’héroïsme. C’est à l’opposé du serment d’Hippocrate, le fameux sur lequel nombre de médecins médiatiques s’asseyent lorsqu’ils menacent de ne soigner que les patients qui obéissent aux directives gouvernementales.

De médecins, ils sont devenus gourous, étendant leur domaine de compétence d’un organe à la liberté individuelle, oubliant leur devoir de réserve, crachant sur leur principe de précaution et de rigueur scientifique.

Plus que d’avoir une intuition, qui reste l’apanage de tout bon médecin, ils veulent imposer. La première qualité d’un excellent médecin est d’écouter. Eux déblatèrent sans réfléchir, se contredisant sans sourciller, affirmant sans savoir, accusant et condamnant sans preuve, sans cesse, de peur qu’on ne leur retire la parole. Le Mr. Smith de Frank Capra, cramponné à son pupitre de sénateur durant vingt-quatre longues heures, récitant la Constitution pour ne pas se taire, et se sachant destiné à l’oubli s’il s’arrêtait un instant, apprécierait l’hommage.

Par leur seule qualité de blouse blanche – puisqu’il suffit de travailler à l’hôpital pour être « soignant », et donc héros de guerre –, ils se font juges et tribunaux d’une pandémie dont on ne connaît rien, si ce n’est son ridicule taux de mortalité.

Défilant, il y a un an, dans la rue pour lutter contre la fermeture des lits, le manque de personnel et le bras d’honneur inlassablement tendu aux hôpitaux par l’exécutif, ils se sont fait acheter, en mars, par un soutien présidentiel à ces « héros aux fronts » et quelques applaudissements, venus des mêmes bras qui se croisaient sur leur passage quatre mois auparavant. Trop lâches pour refuser le prétendu hommage, endormis par les éloges, ils se sont pris au jeu et ne veulent plus quitter le piédestal – artificiel – sur lequel on les a juchés.

Il est rabâché aux élèves de première année le « consentement éclairé » du patient, le droit de choisir son traitement, de le refuser, de ne rien faire, de mourir libre. Où donc se cache ce consentement éclairé dans l’obligation de port du masque, le confinement puis le couvre-feu ? Ne devrait-on pas laisser chaque citoyen, chaque patient potentiel, choisir ? De quel droit un médecin s’octroie-t-il le pouvoir d’imposer ces mesures ?

Mieux vaut mourir libre que vivre enchaîné ? Non seulement nous ne vivons plus, mais nous mourrons enchaînés.

Jean Guyot
Jean Guyot
Etudiant externe en 5ème année de médecine

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