Le train de vie de l’Élysée ? Ça coûte un pognon de dingue !
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Récemment, Emmanuel Macron stigmatisait une nouvelle fois le peuple français, le jugeant « trop négatif » à son goût. Mais peut-être faisait-il aussi allusion à cette Cour des comptes émettant un jugement tout aussi « négatif » quant au train de vie élyséen.
108,88 millions d’euros, c’est donc ce que le Château a coûté au contribuable pour l’année 2018. C’est beaucoup et, surtout, c’est déficitaire, avec 3,81 millions d’euros de trou dans les caisses. « Un prélèvement sur trésorerie de près de six millions d’euros a été nécessaire pour assurer l’équilibre budgétaire », précisent les magistrats.
À l’origine de cette dérive ? Les déplacements en avion – le fameux « Air Sarko One », un Airbus A330, sans oublier six jets Falcon – dont la facture globale, en augmentation de 7 %, s’élèverait à 7,9 millions d’euros. Pour résumer, quand François Hollande, en 2015, a voyagé 87 heures dans le navire-amiral sarkozien, Emmanuel Macron totalisait, trois ans plus tard, 213 heures de vol au compteur, passant de 6,3 millions à 7,9 millions d’euros. Un pognon de dingue, on vous dit.
Mais il est vrai qu’en bon « Gaulois réfractaire », l’actuel Président l’est justement un peu, réfractaire, à ces vols commerciaux dévolus au vulgum pecus ; d’où cette facture aérienne de 13.518 euros pour un seul week-end de la Toussaint passé à Honfleur avec sa reine-mère, Brigitte Macron.
Et comme le gouvernement a, lui aussi, besoin de voyager, histoire d’expliquer aux mêmes « Gaulois réfractaires » qu’il convient de se serrer la ceinture, quand on cumule tous ces déplacements aériens, du premier des Français au Premier des ministres, tout en ne négligeant pas les autres, de ministres, la facture totale, en augmentation de 2,5 %, est donc passée de 11,9 à 12,2 millions d’euros pour la seule année 2018. Et encore, on fera grâce au lecteur de l’addition du bilan carbone de cette véritable frénésie aéronautique. Certes, si les voyages forment la jeunesse, ils creusent également les déficits des comptes publics.
Quand on revient sur le plancher des vaches, la douloureuse s’annonce tout aussi salée. À l’Élysée, la masse salariale des 816 employés à demeure vient, ainsi, de grimper de 4,2 %. Et la Cour des comptes de constater : « La présidence ne peut déterminer précisément la part de la hausse des effectifs et celle de la rémunération dans cette évolution, faute de suivi des effectifs en équivalent temps plein travaillé. » Bref, si ce n’est pas le foutoir comptable, ça y ressemble bigrement.
Si cet activisme itinérant portait au moins ses fruits en matière de représentation de la France à l’étranger, cela demeurerait évidemment dans l’ordre du plausible et du respectable. Mais tel ne semble pas être véritablement le cas, la France ne cessant de s’abaisser sur la scène internationale, malgré quelques brillants coups de communication, tels la visite impromptue de Mohammad Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères iranien à Biarritz, lors du dernier sommet du G7, ou cet entretien accordé à The Economist, à l’occasion duquel Emmanuel Macron prenait acte de « la mort cérébrale de l’OTAN », pour être aussitôt désavoué par Angela Merkel, la Folcoche berlinoise qu’on sait.
Brasser du vent fait, certes, partie, depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, de l’exercice politique. Mais, quitte à ne rien faire, pourquoi tout cela devrait-il coûter aussi cher ?
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