Le traitement de la campagne présidentielle aux États-Unis par la presse française
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À voir comment BFM TV, première chaîne info de France, s'immisce et traite de la campagne présidentielle aux États Unis, il y a vraiment de quoi se faire du souci pour notre présidentielle de 2022. BFM a diffusé, lundi soir, un reportage d'une heure sur la présidence Trump, un véritable brûlot contre le locataire actuel de la Maison-Blanche, en fait.
Sur tout le temps qu'a duré ce reportage, pas la moindre action positive n'a été mise au crédit de Trump. Rien. Même pas les spectaculaires résultats économiques qu'il a engrangés avant la pandémie, jamais évoqués. Comme, d'ailleurs, ses succès entrepreneuriaux. Toute sa vie n'aurait été qu'une succession de mensonges (15.437 depuis qu'il est à la Maison-Blanche, paraît-il), de coups médiatiques, de vulgarités, de bravades, d'approximations. Trump serait stupide, vulgaire, inculte, despotique, mufle, jouisseur, inconvenant et même brutal avec les femmes. Et pour cause : toute l'émission repose sur des ragots, des on-dit et surtout une série de témoignages de gens qui lui sont hostiles, ou avec qui il a eu maille à partir - de nombreux conseillers qu'il a licenciés, entre autres ; on comprend qu'ils lui en veuillent et le critiquent vertement. Un témoin l'a même traité de « connard », sans plus d'explication, juste une diatribe sur sa façon de déstabiliser les gens qui l'entourent.
Parmi le flot des critiques qui se sont abattues sur le président américain, une a retenu mon attention, pour prouver à quel point ce reportage est orienté. Il a été dit, avec insistance, que Trump serait une girouette capable de changer d'avis dans la minute, et parfois juste pour envoyer un tweet bien balancé... Girouette, Trump ? N'avait-il pas annoncé, durant la campagne, les baisses d’impôts, les barrières protectionnistes contre la Chine, la lutte contre l'invasion migratoire ? Et n'a-t-il pas appliqué à la lettre ce programme, au moins essayé, avec plus ou poins de bonheur, certes, plus ou moins d'opposition ou de difficultés, mais peut-on dire qu'il n'a pas répondu aux attentes de son électorat ? Qu'il a changé d'avis, évolué au gré de l'opinion publique, abandonné la partie à la première difficulté ? Trump a démontré qu'il était loin d’être un simple velléitaire.
Et pour une chaîne qui soutient à bout de bras Macron, entré à l'Élysée mondialiste, et désormais souverainiste par pur intérêt électoral, c'est assez gonflé. C'est, d'ailleurs, du fait de sa détermination que son électorat résiste, comme l'ont constaté, désappointés, les commentateurs en plateau, Ulysse Gosset, François Durpaire, Anna Cabana et Jean-Bernard Cadier Un soutien indéfectible que les quatre ont eu l'air de mettre sur le compte d'une base électorale plus que rustique, cette middle class américaine dont ils ont eu du mal à cacher le mépris qu'elle leur inspire. Anna Cabana a même dit que plus les journalistes le critiquent et plus cela renforce le soutien de son électorat : elle devrait se poser des questions sur la crédibilité de sa profession plutôt que sur le niveau de la population, mais l'idée ne l'effleure pas une seconde. Et, de fait, les journalistes se sont inquiétés de la remontée de Trump, de la faiblesse de Biden qu'il aura du mal à cacher jusqu'au bout de la campagne. François Durpaire, qui avait annoncé la victoire certaine de Hillary deux heures avant qu'elle-même ne reconnaisse officiellement sa défaite, s'est montré cette fois un peu plus prudent, mais chacun a bien pu sentir que le temps lui semble long et qu'il a hâte de voir Trump quitter le Bureau ovale.
« Tout ce qui est excessif est insignifiant. » Espérons, après un tel déferlement de haine, que les téléspectateurs français auront un peu plus de mesure, de lucidité, et comprendront que si Trump est à ce point vilipendé par la caste, c'est uniquement parce qu'il gêne ses intérêts et son idéologie.
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