Le triple culot de Gérald Darmanin

darmanin

La campagne bat son plein, de candidats mais aussi de petites phrases. Au lendemain de la visite d’Emmanuel Macron à Nice, sur les terres de Christian Estrosi - visite, on est bien d’accord, qui n’a rien à voir avec la campagne présidentielle -, Gérald Darmanin, ce mardi matin, était sur le plateau de RTL pour faire le service après-vente. Le ministre de l’Intérieur avait sorti, pour l'occasion, le nettoyeur à haute pression (faut plus dire « Kärcher™ », la maison titulaire du nom venant de sommer Valérie Pécresse de « cesser immédiatement tout usage de sa marque », on imagine que c’est valable pour tout le monde) contre ses anciens petits camarades de LR, Valérie Pécresse et Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui a boudé la visite présidentielle niçoise.

Faut s'attendre, effectivement à ce que la Macronie tape comme un sourd sur la candidate des LR, considérée comme une menace pour Macron si elle accédait au second tour. Cela dit, au dernier sondage, elle perdrait à 46 % face à Macron, ce qui n'est pas terrible pour quelqu'un qui, soi-disant, pourrait faire flancher le Président sortant. Il se peut, d'ailleurs, que l'on commence à se dire, ici et là, que Pécresse et Macron, c’est pareil, ou presque. On se souvient du sketch de Coluche : « Qu’est-ce que c’est qu’il y a comme différence entre Giscard et Chirac ? Y en a pas ! Mais Chirac le sait pas, lui ! Tandis que l’autre, il a bien vu que c’est le même… » Macron, tout comme Giscard, doit savoir...

Darmanin a donc sorti le nettoyeur à haute pression - ou, si vous préférez, la sulfateuse - et a fait preuve, comme à son habitude, d’un culot qui force le respect. « Nous continuons ce que l’on a fait depuis cinq ans […] Valérie Pécresse a supprimé quinze unités de forces mobiles. » C’était sous Sarkozy et Pécresse était ministre du Budget (en fait, elle le fut tout juste six mois : de juin 2011 à mai 2012). À l’époque, le jeune Darmanin était conseiller régional UMP et occupait les fonctions de chef de cabinet de David Douillet, secrétaire d’État des Français à l’étranger. C’est sans doute ce qui lui permet aujourd'hui d’être aussi critique envers la politique de son mentor, Nicolas Sarkozy.

Mais le culot de Gérald Darmanin ne s’arrête pas là. Du reste, on se demande, en la matière, ce qui l'arrête vraiment. Le boycott par Éric Ciotti de la petite sauterie sécuritaire du Président-pas-encore-candidat-mais-qui-fait-campagne-quand-même se devait d’être pointé du doigt : « Je regrette qu’on ait oublié la politesse, la coutume républicaine pour accueillir le président de la République. En même temps, c’est la campagne, cela laisse dire parfois n’importe quoi aux oppositions. » Effectivement, c’est la campagne et Emmanuel Macron ne se gêne pas pour utiliser toute la puissance de l’État pour faire la sienne. Ses annonces pour les prochaines années en matière de sécurité, notamment le doublement du nombre de policiers dans les transports, le budget augmenté de quinze milliards, raisonnent comme des promesses électorales et, d’ailleurs, au passage, soulignent en creux les manquements du mandat qui s’achève.

Et le comble du culot, évidemment, c'est d'oser parler de « politesse », certes « républicaine » (on imagine que cette politesse républicaine doit être à la politesse ce que la musique militaire est à la musique), alors qu’il y a tout juste une semaine, le président de la République se permettait de parler vulgairement dans un grand journal et d’assumer vouloir maltraiter des millions de Français. On ne doit pas avoir la même définition du mot « politesse ».

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

66 commentaires

  1. Darmanin parle de nettoyer les banlieues mais permet la ré ouverture de la mosquée de Beauvais le 22 décembre !
    Il n’est qu’un traître à la France , un opportuniste agressif envers les Français et si tendre avec les musulmans !!!

  2. Vous connaissez la célèbre réplique de Michel Audiard : les c..s, ça osent tout c’est même à cela qu’on les reconnait. Cette formule s’applique à merveille à Gérald Darmanin.

  3. Si j’appartenais à la société Kärcher, je ne m’offusquerais pas tant de l’utilisation politique imagée qui est fait de cette marque que du peu d’efficacité dont elle a fait preuve dans la réalité en ce qui concerne la sécurité des quartiers dits difficiles du temps de Sarko. Il faut espérer qu’un Kärcher débarrasse mieux un mur de sa crasse que les banlieues de leurs racailles.

  4. Oui, Darmanin est « culotté », grâce à la complaisance des journalistes, de se poser en observateur de sa propre défaillance. Ce matin sur SNEWS, la journaliste ne lui a pas fait observer que ces individus qui avaient « traîné » une personne de 65 ans étaient des récidivistes et qu’il était bien facile pour un Ministre de s’abriter derrière la justice qui ne fait qu’appliquer des lois qu’il pourrait réformer par des peines plancher.

  5. Rien n’empêche tous les médias de dénoncer l’emploi abusif que fait Macron des moyens de l’Etat pour sa (pré) campagne, et ces mêmes médias peuvent fort bien passer à la trappe les propos ou actions de Macron dans ce cadre-là. Ah si j’oubliais, la plupart des médias appartiennent à des copains de Macron ou sont aux ordres de l’ARCOM.

  6. Gérald nous la fait à l’adjudant d’opérette !
    Petite moustache pour faire viril, et nettoyeur à haute pression portable pour faire peur aux racailles d’extrême droite, les autres, telles les racailles antifas, elles sont laissées en liberté !
    Darmanin, une autre recrue des « Les Républicains (eux aussi) En Marche » qui ne donne vraiment pas l’envie de voter Valérie Pécron !
    Darmanin, un autre héritage de Sarko !

  7. « La politesse, coutume républicaine »…qu’en termes choisis ces choses là sont dites… par le ci-devant successeur de Fouquier-Tinville accusant la reine de France d’inceste…Au moins n’a-t-il pas choisi la prose fleurie du délicieux Hébert…Nous en resterons donc à des réparties si « cinglantes » qu’elles finissent par nous ennuyer…la « loi de l’emm…maximum », quoi !

  8. Les dirigeants de « Karcher » auraient mieux fait de s’écraser. Leur marque est devenu un nom commun comme  » un klaxon » ou « un frgidaire » ou « un bic ». En réagissant ainsi pour se mettre dans ce qu’ils pensent être « le camp du bien » il risque de leur arriver la même chose qu’à certains qui avaient eu la même réaction : Des clients se sont tournés vers d’autres marques et leur CA s’est cassé la figure…

    • Ach so ! Les patrons de Karcher n’ont jamais entendu parler de Monsieur Anton Nomaz ! Qui est le plus grand consultant en image de marque. Quand Monsieur Anton Nomaz conseille une entreprise, sa marque devient mondiale et donne son nom à tous les produits concurrents.

  9. Comment prendre au sérieux ce ministre avec une tête de garçon de café et en plus felon sans aucune vergogne ,il me fait vomir !!

  10. Une girouette comme tant d’autres , menteur , opportuniste , n’a plus sa place chez nous , à virer avec tout le lot de menteurs et d’incapables .

  11. Une théorie vérifiable sur le terrain dit que nôtres aspect est façonné de l’intérieur. C’est le cas de Darmanin et de nombre autres personnages politiques.

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