Le « trop catho » lycée Stanislas : Pap Ndiaye se soumet à Mediapart

Stanislas

Le prestigieux lycée Stanislas dans le viseur de Pap Ndiaye ? Près d’un an après les articles à charge de L’Express et Mediapart accusant l’établissement parisien d’inculquer à ses élèves une éducation « sexiste, homophobe et autoritaire », le ministre de l’Éducation nationale a fini par se soumettre aux injonctions des journalistes d’Edwy Plenel. Relancée à maintes reprises par la rédaction de Mediapart, la rue de Grenelle a décidé de saisir l’Inspection générale afin d’ouvrir une enquête visant l’établissement privé.

« Pap Ndiaye se soumet aux journalistes »

Selon les informations de Mediapart, cette enquête administrative aurait débuté « après les vacances de février ». « Elle suit actuellement son cours avec les différentes auditions habituelles », précise le service de presse de l’Éducation nationale. Cette enquête a été lancée après la publication, en juin 2022, d’articles à charge contre l’établissement catholique. Sur la base d’une quinzaine de témoignages anonymes, Mediapart accuse le groupe scolaire Stanislas de véhiculer une vision sexiste et homophobe de la société. En cause : l’existence de classes non mixtes au collège – précisons qu’il existe également deux classes mixtes par niveau -, un règlement vestimentaire strict et la transmission de l’anthropologie catholique sur la sexualité.

Ces accusations ont été démenties par la direction de l’établissement qui rappelait, l’été dernier, que « Stanislas est vigoureusement attaché à un effort constant de lutte contre les pratiques éducatives qui sur la forme ou le fond seraient une atteinte à la dignité des personnes et contraires à l’Évangile ». Il y a quelques mois encore, le rectorat soulignait que « lors des inspections menées par les inspecteurs de l’Éducation nationale au sein du groupe scolaire Stanislas […], aucune remontée liée à des discriminations n’a été signalée ». Aujourd’hui, l’établissement, contacté par BV, se garde pour le moment de tout commentaire et laisse l’enquête suivre son cours.

L’enseignement catholique menacé

Derrière cette charge contre ce lycée parisien se cache une volonté de déconstruire l’enseignement catholique sous contrat. De la même manière qu’un seul témoignage avait permis de diligenter une enquête contre le lycée Gerson (Paris XVIe) qui avait eu le malheur d’inviter des intervenants d’Alliance VITA, association proche de la Manif pour tous, sur les heures de catéchèse, une quinzaine de témoignages anonymes ont suffi pour convaincre Pap Ndiaye de s’intéresser à Stanislas. « Le ministre a été lâche et s’est soumis aux journalistes », s’indigne un membre de l’Enseignement catholique de Paris joint par BV.

Il faut dire que les arguments avancés par Mediapart semblent bien faibles pour justifier l’ouverture d’une enquête. Le modèle éducatif proposé par Stanislas représenterait un « danger » pour ses élèves. En cause : la transmission des fondements de l’anthropologie chrétienne, l’interdiction des flirts au sein de l’établissement, la présence d’aumôniers conservateurs, des intervenants proches de la Manif pour tous… En réalité, Stanislas est l’un des derniers établissements catholiques sous contrat à résister à la doxa woke. Par peur de voir leur nom affiché dans la presse, nombre d’établissements privés ont en effet préféré se soumettre à la théorie du genre et aux idéologies LGBT. De la « couardise », regrette François-Xavier Clément, ancien chef d’établissement et fondateur du réseau Saint Joseph Éducation. Comme il le souligne auprès de BV« il faut désormais beaucoup de courage pour assumer ses convictions chrétiennes et leurs conséquences dans une responsabilité éducative ». Pour ce philosophe de formation, « il n'est pas normal que les établissements scolaires qui tentent d'assumer leur mission ecclésiale en même temps que le service d’éducation soient devenus des exceptions dans le paysage national ». Et de conclure : « Si la majorité des établissements catholiques privés sous contrat présentait à ses élèves la pensée de l’Église, alors nous n’aurions pas à déplorer une enquête administrative contre tel ou tel établissement qui a le courage de le faire dans la fidélité à l’Évangile. »

Pour l'heure, Stanislas, au nom de la liberté de doctrine permise par la loi Debré, poursuit sa mission : faire de ses élèves des « Français sans peur, chrétiens sans reproche ». Mais alors que Pap Ndiaye doit annoncer, ce 11 mai, des mesures pour la mixité sociale dans le privé, comment ne pas s'inquiéter de l'avenir de l’enseignement catholique sous contrat.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Les lycées musulmans et autres madrassas ouvertement en contradiction avec toutes nos lois , aucun problème

  2. C’est bien dans le tiroir de la macronie que cet incompétent de ministre a été trouvé.
    Décidément, ce pays va à vau l’eau.

  3. Ce ministre aura bientôt fini sa mission de destruction que lui a confié macron, il pourra donc quitter son poste, mais malheureusement (qui sait) il pourrait aller sévir ailleurs…

  4. Mais que personne n’oublie que ce ministre totalement irresponsable et frappé au wokisme américain n’est que le  » tout petit mercenaire » de Macron et de sa volonté affirmée de détruire la France, cette nation qui depuis plusieurs siècles empêche volontairement le monde anglo-saxon de tourner en rond et lui interdisait de faire la loi.

  5. La décomposition de la société française n »étant pas assez rapide, il convenait de mettre un accélérateur à la tête du ministère de l’éducation nationale.

  6. L’institution Stanislas existe aussi dans d’autres villes. Je connais le Stanislas de Cannes pour y avoir mis mon fils. C’est catholique mais libre d’aller au catéchisme, à l’église, et accepte d’autres religions. Avec obligation de tenue correcte et enseignement qui aboutit au succès sans arnaque sur les notes… on n’est pas au niveau, on redouble et si toujours pas, on doit partir.
    Ce qui est loin d’être le cas dans le public!

  7. A soixante quinze ans je reste toujours marqué par les dix années passées à Stan. Il semblerait donc que je sois un dangereux homophobe, raciste, fasciste, « macho » de la plus sinistre espèce…. IL n’en est rien, je suis resté fidèle à notre belle devise « Français sans peur, chrétien sans reproche ». Nos remarquables professeurs, nos confesseurs, tous les prêtres qui nous entouraient nous ont inculqué un immense respect de la vie (sous toutes ses forme), de nos frères humains (quels qu’ils soient) et de notre pays et de son drapeau! Certes j’ai pu, durant ces soixante quinze années, avoir quelques faiblesses, m’être éloigné de la religion, mais avec l’âge tout refait surface et ce que Stan nous a appris survit à jamais. Ces valeurs sont indestructibles et nous ne laisserons pas un ministricule les mettre à mal!

  8. Une enquête basée sur une quinzaine de témoignages? De qui? De petits gosses de riches élevés dans la ouate et qui découvrent qu on peut leur dire non? Que leurs parents, forcément débiles, les ont mis dans cette école stricte pour les embêter ? Alors que non, ces parents veulent juste faire de leurs enfants des adultes responsables. Mais voilà le wokisme en déclarant que tout caprice est légitime est bien plus séduisant et last but not least, dans l air du temps, et source s inspiration. Soyons honnêtes, je ne vois pas les parents mettant leurs enfants dans cette école dénoncer ses pratiques. Par contre les petits gâtés pourris si, ils forment déjà une bonne partie des blacks blocks, alors un peu plus un peu moins, que ne ferait on pas pour avoir l air cool…

  9. En France, tout ce qui fonctionne bien ou, à peut près bien, est démonté, pillé, saccagé par des têtes comme cet hurluberlu de Pap Ndiaye pour l’école privée. J’en pleure.

  10. Ce pap de l’éducation nationale ferait bien de consulter ses cardinaux avant toute décision hasardeuse qu’il considère comme juste étant le fruit mûr de ses réflexions. L’éducation nationale n’est pas la déconstruction nationale au cas où il n’aurait pas bien lu.

  11. Décidément, les personnalités qui transforment la France, pas forcément dans le bon sens, il semble qu’ils nous viennent d’ailleurs, avec leur idées pas forcément dans l’intérêt du pays qu’ils ont chois consciemment.

  12. L’inspection générale, une bande de copains et de coquins, beaucoup de recasés à l’occasion des changements ministériels. Sur place elle entendra bien quelques « bruits de chiottes » qui lui permettront de rendre un rapport conforme aux souhaits du ministre. Lire « Stupéfiant voyage à travers l’Education nationale »

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