Le voile est une création du XXIe siècle

Sur le plateau très énervé de « La Grande Confrontation », mercredi soir, sur LCI, Philippe Val a dit une vérité éclatante : le voile est une invention du XXIe siècle. Je préciserais que c'est au lendemain du 11 septembre 2001 que, petit à petit, les femmes se sont voilées, voire parfois portent des burqas, malgré la loi, et sans pour autant être verbalisées, tant la peur du gouvernement est devenue endémique. Le voile est devenu, ainsi, une arme politique pour prouver au monde occidental que l'islam est désormais conquérant.

Le problème, avec ceux qui suivent Coran et hadiths à la lettre, c'est que la pratique est la même depuis que Mahomet a fondé cette religion, qui est aussi un système socio-politique. Par certains aspects, l'islam semble figé depuis sa fondation. C'est comme si les chrétiens avaient conservé la tenue vestimentaire des apôtres ou de la Vierge Marie. La pratique de la religion christique a su s'adapter à son temps à travers deux mille ans. Si nombre de nos grands-mères assistaient à la messe avec un foulard élégamment noué autour de leur visage, cette coutume ancestrale a disparu. Comme ont disparu les différents bonnets, fichus, quichenottes portés par des générations de paysannes selon la tradition vestimentaire en vigueur dans leurs régions respectives.

Nadine Morano a fait les frais de cette vérité en affirmant que, de son temps, dans la cité dans laquelle elle a été élevée, on ne voyait aucun voile. Il aura fallu qu'un journaliste aille démontrer, par un puissant montage, que, vingt ans après, les voiles n'étaient toujours pas visibles. Mais nous savons tous que ce marqueur de la foi musulmane est désormais partout. Quand des invités de David Pujadas, dont Me Francis Szpiner, mercredi soir, déclarent qu'en dehors de celles qui portent le voile de l'ennemi, c'est à dire l'abaya, ils ne voyaient aucun mal à voir tous ces voiles dans la rue, cela me choque ! Comme cela choque Alain Finkelkraut. Me Szipner s'est, d'ailleurs, rattrapé en souhaitant qu'une commission soit nommée pour régler les problèmes du vivre ensemble dans les piscines, les entreprises, les hôpitaux.

Lorsqu'on voit le combat que livrent des femmes dans des pays islamiques comme l'Iran et risquent la prison pour se promener la tête nue, comment peut-on accepter, en France, que des femmes se cachent les cheveux et parfois plus, alors qu'il y a vingt ans, elles n'auraient pas imaginé se transformer en... bonne sœur.

Et quel adjectif attribuer à celui qui ose comparer ce voile à la cornette portée, par exemple, par la religieuse du Gendarme de Saint-Tropez, ou à une soutane, et qui voudrait voir interdire ces habits véritablement religieux.

Il est un fait, en tout cas : ce voile islamique, signe d'une islamisation de notre société, envahit tous les débats de nos chaînes de télévision. Loin d'être un arrière-combat, il s'agit là d'une véritable bataille idéologique menée tambour battant, et souvent avec la complicité béate de certains médias mettant en péril notre civilisation et nos valeurs judéo-chrétiennes au profit d'une nouvelle et envahissante religion que nos lointains ancêtres ont combattue par le sang et que nous essayons, nous, modestement, de combattre avec l'encre de nos stylos afin que la France et l'Europe conservent leur identité originelle.

Alors, oui, Philippe Val, vous avez raison d'affirmer que ce voile est une invention du XXIe siècle, signe moderne d'une conquête de notre espace qui sera bien réelle dans deux ou trois décennies si nos gouvernants continuent à fermer les yeux devant cette rapide avancée d'une religion dans notre pays pourtant laïque.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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