Le Waterloo des maths dans le primaire !
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Rien ne va plus dans l’enseignement des maths en primaire en France. Les chiffres sont catastrophiques et font froid dans le dos : 69 % des enfants réussissent les additions en 2017, contre 90 % en 1987, 64 % les soustractions, contre 87 % et - le plus terrible - 34 % les divisions en 2017, contre 74 % en 1987.
Or, manquer le coche en primaire est dramatique. En sixième et en cinquième, même si on revient sur les opérations, on étudie d'autres notions, si bien que le temps passé à compter est réduit. Cet analphabétisme numérique aura des conséquences tout au long de la vie : les calculettes et les ordinateurs peuvent aider, mais comment tenir un budget, prendre des décisions rationnelles pour son argent si on ne sait ni additionner ni multiplier ni avoir une idée de la grandeur des nombres ? Comment former suffisamment d’ingénieurs si le vivier d’étudiants à l’aise dans les matières scientifiques est réduit ? Certes, les mathématiques nécessitent un « don ». Les humains ne sont pas tous égaux devant elles, loin de là. Ceux qui prétendent que l’essentiel vient de l’enseignement et qu’il suffit de rendre les maths claires pour que tout le monde puisse les dominer totalement ne sont que des charlatans et des affabulateurs. Mais, à partir de son « capital de base » dans cette matière, on peut travailler, le faire fructifier et atteindre un niveau acceptable quel que soit son point de départ. Et acquérir des compétences suffisantes dans les opérations (ce qui n’est pas la même chose que de comprendre l’abstraction mathématique) est à la portée de 99 % des humains, surtout si l’instituteur utilise des techniques d’apprentissage adéquates.
Sous l’impulsion de Cédric Villani, dont on peut certes critiquer l’orientation politique, mais qui est un très grand mathématicien (seuls des cracks dans cette matière obtiennent la médaille Fields), on s’achemine vers une réforme cohérente de l’apprentissage des mathématiques. D’abord, on va augmenter les temps de formation des professeurs des écoles. Souvent issus de filières littéraires, qui parfois n’ont plus fait de maths depuis la première, ils n’ont actuellement que 60 heures de formation dans cette matière, contre 400 heures il y a quelques années. Comment enseigner correctement le calcul si son niveau, en cette matière, ne dépasse pas celui d’un élève de primaire ? La France va également adopter la méthode dite de Singapour. Celle-ci a été inventée dans la ville-État et a fait preuve de son efficacité. Elle consiste à manipuler des objets pour comprendre les nombres et pour passer du concret à l’abstrait. Pour donner un exemple, l’élève étudie le chiffre 9 en utilisant 9 petits cubes. Il peut les regrouper de plusieurs façons (1 + 8, 2 + 7, 3 + 6, 4 + 5, 3 × 3). L’enfant apprivoise ainsi ce chiffre et le démythifie. Mais, bien entendu, pour enseigner la méthode de Singapour, il faut avoir suivi une formation adéquate et pointue.
Je propose, pour compléter ces mesures, de réformer le concours de professeur des écoles, de le rendre moins théorique (les dissertations sur les méthodes pseudo-pédagogiques sont à fuir) et de donner les plus gros coefficients à l’orthographe, à la grammaire et au calcul. Il est grand temps de réagir, sinon la France va régresser, voire plonger dans le sous-développement si elle continue à mal former les enfants du primaire !
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