Lecture de l’été : Le Bon Cœur, de Michel Bernard, 2018

le bon coeur

Peut-on encore écrire une biographie de Jeanne d’Arc ? Tout a été dit sur la Pucelle, notre héroïne nationale, pour qui chaque Français a sans doute, et devrait certainement avoir, une tendresse particulière.

Michel Bernard, avec Le Bon Cœur, n’a pas la prétention d’ajouter quelque chose à cette vie exceptionnelle. Il a juste raconté une histoire, avec simplicité et talent.

Le roman, le récit devrait-on dire, commence par une gifle. Celle de Robert de Baudricourt à cette petite paysanne qui lui donne l’ordre de l’emmener voir le futur Charles VII. Il la croit arrogante, mais il n’a pas encore compris : il s’agit d’une foi inébranlable en sa mission. Elle ne fait qu’exécuter un ordre, reçu de très haut.

Un de ses lieutenants, Jean de Metz, s’est mis à son service. « Le garçon avait le poignet solide et la tête bien faite. Il s’était battu, il avait vu le sang et la mort autour de lui. Ce genre de réalités vous prémunit des contes de bonne femme. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu lui raconter ? »

Baudricourt finit par se laisser convaincre : « Il y avait quelque chose en elle de mystérieux. »

Alors nous suivons Jeanne sur les routes, sa rencontre avec le « gentil dauphin ». Les autres l’appellent Sire, pas elle : il manque le sacre. Découragé, il retrouve l’espoir : « Il l’admirait. Aux conseillers qui objectaient à son avis et lui opposaient le leur, il l’avait entendue rétorquer que ce qu’elle disait n’était ni un avis ni une recommandation, mais la communication de la volonté de Dieu, telle qu’elle lui avait été révélée. »

Et c’est Orléans, sa première mission. La bataille est magnifique et la suite s’impose : « Orléans, comme elle l’avait annoncé, était délivré. Et pas par magie, ni par ruse ou par tromperie, mais par la force, l’habileté, la persévérance, et le courage des hommes qu’elle avait entraînés. Cela était une réalité, une éclatante réalité. Elle avait donné le signe réclamé par les docteurs. À nouveau la voix de Jeanne désignait l’inconnu : elle montrait la route de Reims... »

Et les victoires s’enchaînent : « La Pucelle avait levé le charme fatal, les soldats du roi avaient forcé les Anglais à lever le siège. Dieu souriait de nouveau à la France. La fièvre de l’action avait saisi le pays. Il était ardent. »

Jusqu’à l’issue fatale, le récit nous entraîne dans cette aventure à nulle autre pareille.

Après s’être intéressé au Tour de France, à la guerre de 14 ou à Claude Monet, Michel Bernard nous fait partager sa passion pour Jeanne, et c’est un vrai moment de bonheur et d’émotion littéraire.

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Antoine de Lacoste
Conférencier spécialiste du Moyen-Orient

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