Lectures de l’été : Les Buddenbrook, de Thomas Mann, 1901
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Ce roman retrace l’apogée et le déclin d’une dynastie allemande : les Buddenbrook. Ce sont des bourgeois protestants du Nord, de Lübeck, précisément. Johann, le fondateur, a fait fortune dans le commerce de gros à la fin du XVIIIe siècle. Jean lui succède avec brio, et puis Thomas, qui ne pourra empêcher le déclin et la chute.
C’est surtout ce déclin que Thomas Mann a choisi de nous raconter. Le livre débute par un repas de famille qui se tient dans la récente et cossue demeure familiale, dont le luxe permet de démontrer à tous la réussite des Buddenbrook. C’est un long repas qui est l’occasion pour l’auteur de camper ses personnages. Johann est déjà âgé, Jean lui survivra finalement peu et Thomas arrive aux affaires.
Il s’y jette avec courage et intelligence. Mais tout est contre lui : sa sœur rate totalement ses mariages, son frère est un coûteux incapable et sa femme, sérieuse mais distante, ne vit que pour la musique. C’est donc un homme seul, qui ne pourra surmonter les obstacles successifs et s’avouera vaincu avec une lucidité désespérée.
Comme annoncé dès le titre original : Buddenbrooks: Verfall einer Familie, la chute d’une famille, le lecteur connaît l’issue fatale. Son intérêt se porte donc sur l’enchaînement des causes qui se succèdent inexorablement.
Thomas Mann raconte parfaitement cette histoire et son talent éclate dans les remarquables analyses psychologiques des personnages. Le lecteur suit les péripéties familiales avec intensité et accompagne volontiers Thomas dans ses réussites et ses échecs.
On se prend à réfléchir avec l’auteur sur le destin de cette famille, exemple emblématique d’une catastrophe qui n’avait sans doute rien d’inéluctable mais qu’un certain comportement familial a rendu possible.
Découvrez Les Buddenbrook, c’est une belle promenade littéraire.
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