Législatives partielles : une affaire de symbole !
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En Charente, dans le Pas-de-Calais et dans la Marne, trois députés ont vu leur élection annulée et doivent à nouveau se présenter devant leurs électeurs. Hasard total, trois partis sont concernés : Horizons et son désormais ex-député Thomas Mesnier (majorité) en Charente, le PS avec Bertrand Petit (NUPES) dans le Pas-de-Calais et le RN avec la députée Anne-Sophie Frigout dans la Marne.
L’abstention : seule certitude !
C’est une constante dans l’histoire de la Ve République : l’abstention a toujours été la grande gagnante de ces élections. « On est à six mois des élections législatives et les gens ne sont généralement pas au courant », note un secrétaire de fédération du RN. La dernière en date, en octobre 2022, dans la deuxième circonscription des Yvelines, n’avait mobilisé que 22,17 % du corps électoral, contre 58,37 % lors du premier tour des élections législatives, le 19 juin 2022.
Pour le RN, confirmer et progresser
Ils ne sont désormais que 88 à siéger dans le groupe. L’annulation de l’élection d’Anne-Sophie Frigout avait été jusqu’à chambouler la niche parlementaire du 12 janvier dernier puisque, la proposition de loi visant à supprimer les zones à faibles émissions devant être rapportée par la députée sortante, cela a obligé son collègue du Gard, Pierre Meurin, à prendre la suite. Mais les fameuses ZFE demeurent l’axe principal de la campagne de la récente ex-députée. Celle-ci a d’ailleurs reçu la visite du président du RN Jordan Bardella, qui a choisi sa circonscription pour rencontrer un boulanger. Difficile d’anticiper les résultats. La députée RN avait, au printemps 2022, profité de l’affaiblissement de la favorite Laure Miller (Renaissance) due à la candidature dissidente de la représentante d’Horizons Aina Kuric. Cette fois, la candidate Renaissance est bien la seule à concourir. Pour autant, rien n’est joué car la candidate Renaissance (et ceux des deux autres circonscriptions) se présentent devant leurs électeurs en soutenant la déjà très impopulaire réforme des retraites rejetée par plus de 70 % de la population. Une donnée soulignée par le député Horizons sortant Thomas Mesnier, en Charente, qui, lors du premier scrutin, n'a remporté son élection face au candidat NUPES qu'avec une avance de… 24 voix ! Face à lui, la candidate RN avait été éliminée dès le premier tour avec 11 points de retard. Difficile, dans ces conditions, pour le RN d’espérer. Le candidat maison Florent Benetreau, pour ce scrutin, a reçu le soutien de Sébastien Chenu, vice-président de l’Assemblée nationale. Mais peu d’espoir particulier sur cette élection.
Dans le Pas-de-Calais, en revanche, le candidat RN Auguste Évrard (22 ans) a des raisons d’espérer. Battu de dix points par le sortant socialiste en 2022, il voit dans le climat social une sorte de tremplin pour faire progresser son score. « Le travail que mènent nos députés depuis six mois nous est très favorable : le RN se bat pour le pouvoir d’achat des Français », affirme-t-il au Monde. « 75 % des duels LFI-RN ont tourné à notre avantage », affirme un député du groupe RN. « Si de telles configurations ont lieu à nouveau, cela sent bon pour nous. » Dans le Pas-de-Calais, en tout cas, cela se vérifiera très vite.
C’est tout l’intérêt d’une législative partielle : rarement marquée par une mobilisation massive dans les urnes, elle constitue un signal direct envoyé à l’Assemblée nationale. Si certains groupes s'en trouvent renforcés, y voyant une confirmation du bien-fondé de leur stratégie politique, d’autres risquent de voir le moral chuter, d’autant que, quel que soit le résultat, le climat social du pays arrive au point d’embrasement. Et ce ne sont pas trois députés de plus ou de moins pour la majorité ou les oppositions qui calmeront ou exciteront les tensions.
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9 commentaires
Affaire à suivre attentivement .
Espérons surtout que ces partielles verront un début de rapprochement entre les partis patriotes. Car comment Le RN, Reconquête , DLR, Via etc peuvent -ils tenter de nous faire croire qu’il sont tous patriotes s’ils sont incapables de s’unir pour la défense de la nation ?
Oui
La réalité est que chacun défend ses intérêts propres et a peur de perdre ses avantages en s’unissant avec des groupes aux idées quasi similaires.
Reconquête a quand même essayé. Bardella a probablement de grandes ambitions (justifiées) et n’a pas envie d’avoir Zemmour et/ou Marion Maréchal dans les jambes. Dommage.
++++
Tout à fait d’accord avec vous
+++++++
Un ou deux députés RN élus , une belle claque pour Macron&Co !