Lelouch, Polanski, Costa-Gavras : le retour de la… Nouvelle Vague
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On ne peut pas vraiment dire que ce soit le retour de la Nouvelle Vague dans le cinéma, mais avec Lelouch, qui tourne sur son smartphone La Vertu des impondérables, en attendant, annonce-t-il, de faire le tour du monde, Polanski qui, avec J’accuse, se prend à son tour pour Zola et signe un énième film sur l’affaire Dreyfus, comme si le sujet n’avait jamais été traité, sans oublier – mais je l’avais gardé pour la bonne bouche - le Franco-Grec Costa-Gavras qui, arrivé au bout de l’alphabet, renoue avec le cinéma militant… subventionné ! Les « temps sont difficiles », comme chanterait Ferré.
« La Grèce m’a insulté de la pire manière. » L’affaire fait grand bruit en Grèce dans le Landerneau culturel et politique athénien qui reproche à Costa-Gavras d’avoir perçu 630.000 euros de subventions du gouvernement de Tsípras pour réaliser son nouveau film, une adaptation du livre du fringuant Yánis Varoufákis, ex-ministre des Finances, Conversations entre adultes. La subvention allouée au cinéaste ne représenterait que 35 % des dépenses du tournage de Costa-Gavras en Grèce. Après la publication, la semaine dernière, de l’annonce de ce financement, de nombreux médias grecs opposés à Aléxis Tsípras s’en sont pris au cinéaste. Le réalisateur de Z, de L’Aveu, qui à 85 ans n’avait jamais tourné en Grèce, participerait ainsi à « l’autopromotion », selon la droite grecque, du gouvernement d’Aléxis Tsípras. La presse reproche au réalisateur d’avoir accepté une aide de l’État pour mettre en scène le livre de Yánis Varoufákis Conversations entre adultes, dans lequel cet ancien ministre des Finances raconte les « coulisses » de la crise grecque de 2015. Et en particulier son bras de fer avec les créanciers de l'Union européenne et du FMI, dont l’intransigeance le conduisit à démissionner et la Grèce, au bord d’un défaut de paiement, à accepter de nouvelles mesures d’austérité en échange d’un nouveau prêt international.
La carrière de Costa-Gavras, longue de 50 ans, qui lui a valu des récompenses, des honneurs, une reconnaissance internationale, méritait sans doute mieux que cette vaine polémique. Et le budget plus que confortable qu’il s’est attribué, pour ce qui ressemble plus à un documentaire qu’à une fiction, laissera sans doute de… marbre la petite équipe que j’avais réunie pour tourner, monter et mixer sur ce même thème un court-métrage sur la Grèce : les bienfaits de la crise – pour un budget de moins de 2.000 euros( hors bénévolat).
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