L’Élysée est, en principe, la maison de tous les Français, mais…
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On a appris qu'une projection du film de BHL - La Bataille de Mossoul - avait été organisée le 18 juillet à l'Élysée en présence du Président, de son chef de cabinet militaire, du réalisateur et d'une délégation de combattants kurdes emmenée par Sirwan Barzani, général de brigade peshmerga. En plus - c'est le point qui m'intéresse -, Christine Angot, Fred Vargas et Jean Nouvel.
Je ne sais pas qui, à l'Élysée, compose ce type de soirées mais qui que ce soit, on a le droit de s'étonner de l'honneur qui est fait à certains.
Je ne discuterai pas Jean Nouvel, grand architecte et auquel, de toutes manières, on ne fait manquer aucune de ces soirées, sous toutes les latitudes politiques.
Fred Vargas est portée aux nues comme auteur de romans policiers, mais je n'oublie pas qu'elle a défendu scandaleusement la cause de l'assassin et complice d'assassinats Cesare Battisti. Un titre indéniable, sans doute, pour être conviée à célébrer le courage des combattants kurdes !
Et Christine Angot. Avec elle, rien n'y fait. Plus elle est discutable - c'est un euphémisme -, plus on la veut ! Elle peut tout se permettre (le pire, surtout) et on se félicite d'avoir une telle personnalité à l'Élysée. Je ne sais pas ce qu'elle y apporte. En tout cas, ça marche puisqu'on lui pardonne tout. Son attitude ignominieuse face à François Fillon, son mépris et son contentement de soi dans le portrait qui vient de lui être consacré. Ses audaces prudentes, puisqu'elle n'ose pas donner le nom d'un personnage officiel, qu'elle tourne en dérision, dans le monde des lettres ! On ne sait jamais : inutile d'insulter l'avenir !
Elle a tout à fait le droit de se moquer de Guillaume Musso et de Marc Lévy, qui ne seraient pas des écrivains et qui auraient un succès injustifié. Comme si elle-même était un exemple en littérature, quand on songe à son style pauvre et à ses histoires obsessionnelles.
Ainsi l'Élysée s'ouvre, au cours d'une soirée consacrée au film de BHL, à cette merveille d'humanité.
Sous François Hollande, Julie Gayet avait offert JoeyStarr à l'Élysée !
Chez soi, on n'aurait pas voulu de l'une et de l'autre. Il est vrai qu'ils ne seraient pas venus !
Il ne serait pas honteux de ressentir un étonnement triste face à une telle peopolisation à l'œuvre, avec si peu de lucide discrimination. Du lustre rajouté à de la vulgarité. De la lumière à l'usurpation.
Je ne me fais pas de souci pour tous ceux qui, un jour ou l'autre, seront conviés. Dans les arts et le divertissement, par exemple. Le couple présidentiel adore ! Mais je rêverais d'une démocratie des privilèges, d'une égalité des chances, en quelque sorte. Trouver le moyen, un soir, de faire participer Dupont et Mohamed. Pour sortir de ce petit monde s'ébattant entre soi dans la maison de tous les Français.
Le Président Giscard d'Estaing, qu'on réhabilite heureusement, avait pris le petit déjeuner avec des éboueurs et, régulièrement, allait dîner dans des familles. Il y aurait peut-être un juste milieu à instaurer. En tout cas, il avait compris le problème qui était de donner corps et substance à un authentique rapprochement entre les citoyens et le Président. Pour avoir été qualifiée de ridicule, sa démarche s'efforçait toutefois de casser des codes et c'était bien.
Un conseil. La prochaine fois, solliciter Guillaume Musso ou Marc Lévy.
L'Élysée est, en principe, la maison de tous les Français mais on devrait déjà être plus rigoureux dans la sélection des happy few.
Pour ne pas désobliger le peuple.
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