Les acteurs de la série Fauda sous les drapeaux. À quand Kassovitz et Omar Sy ?
4 minutes de lecture
Imaginez une minute : après une série d’attentats terroristes, Mathieu Kassovitz rejoint l’armée pour défendre la France contre l’islamisme. Omar Sy pose à son tour en treillis avant de partir au front. Sur les réseaux sociaux, ils annoncent fièrement leur engagement pour leur « cher pays ». Ce ne serait pas la première fois qu’on les verrait en uniforme : le premier jouait dans Le Bureau des Légendes (série mettant en scène la DGSE au Moyen-Orient) et tous deux dans Le Chant du Loup, long-métrage tourné dans un sous-marin lanceur d’engins de la Marine nationale. Mais cette fois, ce serait « pour de vrai ».
Quand les poules auront des dents
Au vu de leurs options politiques d’extrême gauche assumées et proclamées, tout cela n’est évidemment que pure science-fiction. Éventuellement, quand les poules auront des dents...
Pourtant, mutatis mutandis, c’est bien ce qui est en train de se passer en Israël : Lior Raz, qui a co-écrit la série Fauda, a servi, jadis, dans une unité d’élite israélienne. Dans Fauda, il campe le personnage principal : Doron, commandant d'une unité des forces spéciales de Tsahal infiltrée. Il y a quelques jours, à l’âge de 51 ans, Lior Raz a repris du service, contribuant à une mission de sauvetages de deux familles dans le sud d’Israël (notons au passage qu’il est français par sa mère).
Quant à Idan Amedi, célèbre acteur également de la même série (il joue le tireur d’élite Sagi Tzur), il vient de faire de passer un message depuis le front aux « habitants de son cher pays » : « Nous sommes ici pour défendre nos enfants, nos familles et nos maisons », « Ce n’est pas une scène de Fauda mais la réalité ».
"Nous sommes ici pour défendre nos enfants, nos familles et nos maisons." | Idan Amedi, célèbre acteur de Fauda, est actuellement sur le front. Il a un message à faire passer.
Vidéo traduite par @Shofar_officiel pic.twitter.com/rJynvkIFgP
— Ambassade d'Israël en France (@IsraelenFrance) October 12, 2023
Sur le compte X (anciennement Twitter) officiel de Fauda, on trouve aussi le plaidoyer de Itzik Cohen - alias capitaine Gabi Ayub - pour Israël ou encore celui de l’actrice et mannequin Rona-Lee Shim'on - Nurit, dans la série, compagnon d’armes et compagne tout court de Sagi Tziur.
Bien sûr, il n’a échappé à personne que la série Fauda - qui signifie « chaos », en arabe - participe très largement du soft power israélien. C’est l’Américain Joseph Nye, spécialiste des relations internationales, qui, dans les années 90, a développé ce concept géopolitique de « doux pouvoir » culturel. Les États-Unis, avec Hollywood, ont été les pionniers et en restent les leaders. Mais depuis les années 90, l’offre, avec la multiplication des séries et leur diffusion mondialisée, s’est évidemment diversifiée et étendue : Netflix est disponible dans plus de 190 pays. Chacune des séries distribuées par ce canal, si elle est bien ficelée, si le scénariste n’a pas de trop gros sabots, et si l'on ne voit pas arriver le storytelling téléguidé comme un éléphant au milieu du couloir, offre une vitrine maîtrisée du pays susceptible d’en influencer la perception à l’extérieur.
En Israël, Fauda, à l’instar de Harutim, dont les Américains se sont inspirés pour le scénario de Homeland, fait partie de ces productions. Humaine, point trop manichéenne même si avantageuse pour les Israéliens, elle a suscité notamment l’empathie des téléspectateurs français : ils y ont découvert des terroristes islamistes similaires aux leurs, des dilemmes, des affres et un combat communs : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Une manche a été gagnée pour Israël. Ils ont convaincu que leur cause n’était pas propre à leur territoire mais à tout l’Occident.
Soft power
À leur façon les séries Cœurs noirs (on y voit les forces spéciales françaises en Irak aux prises avec Daech), Le Bureau des légendes ou encore le film Le Chant du Loup - qui a intégré, pour un temps, via Netflix, les catalogues nord-américains, latino-américains, espagnols, scandinaves, et a été diffusé en salle en Allemagne, au Japon, au Moyen-Orient ou encore à Hong Kong - s’inscrivent dans un timide soft power à la française. Mais la comparaison s’arrête là.
Après le meurtre d’Arras, « Unis et debout ! » a été l’élément de langage que l’on a retrouvé dans toutes les déclarations du gouvernement, d’Emmanuel Macron aux obscurs secrétaires d’État. Une devise ad hoc pour Israël, qui peut être divisé politiquement mais fait face collectivement. Certainement pas pour la France qui est, hélas, déjà fracturée et à genoux.
Sur les réseaux sociaux, une petite vidéo circule. On y voit en rase campagne des soldats israéliens (sans doute aussi français) chanter « La Marseillaise » en hommage au professeur Dominique Bernard. D’aucuns diront que cela fait partie, aussi, de la stratégie de communication israélienne : garder le trait d’union. Votre combat est le nôtre. Notre combat est le vôtre. Sans doute. Mais cette vision martiale, cette « Marseillaise » chantée avec panache, redonnent un peu de fierté française dans un pays écrasé par les incantations, les émotions et les vraies fausses résolutions dont chacun sait en son for intérieur qu'elles ne seront jamais exécutées. Même s'ils viennent égorger dans nos bras nos fils et nos compagnes.
Des soldats israéliens chantent la marseillaise, avant la bataille, en hommage à Dominique Bernard, le professeur égorgé à Arras pic.twitter.com/A4BTol3O5G
— Pierre Sautarel (@FrDesouche) October 15, 2023
Le 9 janvier 2024, Idan Amedi a été gravement blessé à Gaza, mais selon son père ses jours ne sont pas en danger.
Thématiques :
FaudaPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
37 commentaires
On ne peut que constater la lâcheté d’une majorité de Français, ils le regretteront un jour.
Mais pourquoi ne pas demander des milliards à Macron ?
L’obtention de la nationalité Française se doit d’être revue. De même, la loi doit prévoir de la retirer. Ce ne serait qu’après avoir fait preuve de son adhésion au roman national qu’on deviendrait Français. Or tous nos pseudos artistes aiment bien la France pour ce quelle leur offre, mais s’installe à l’étranger pour la critiquer dès qu’ils réussissent.
exact pas de danger de voir des Mbappé et consort se muer en défenseur de la France, pourtant sans elle ils ne seraient rien tous ceux là. pour les séries télés nous avons aussi nos « filières » sur le service public c’est surtout des immigrés dans le sujet qu’il faut sauver.
Aux armes citoyens pour eux n’es pas que du pipeau. Évitez l’hymne Algérien. Vous vous ferez peut-être une idée du futur.
« Qu’un sang impur » ? Mais Arabes et Juifs sont de même sang, comme du reste les gens de Kiev et Moscou .
Ne recommencez pas ce débat à la Jamel DEBOUZE à propos du « sang impur ». Ce qui compte, c’est que des combattants loin de chez nous aient une pensée pour lee victimes du drame auquel nous avons assisté, eux qui en vivent un autre, combien plus important, tous les jours.
Oh, que oui !
Replacez la Marseillaise dans son époque. Vous aurez l’explication du sang impur.
L’infiltration d’ennemis sur le sol français n’est elle pas une bonne stratégie pour organiser une solidarité qui n’aurait probablement pas eu lieu sans. La guerre entre sémites ne concerne pas vraiment les Français.
Elle ne vous concerne pas vous. Parce que vous ne vous sentez pas concerné…Mais parlez-en aux familles françaises de toutes leurs victimes…
Il y a, hélas, plus de patriotes français chez les Israéliens que dans notre propre pays. Et dire que certains veulent remettre le service militaire en place ! Ce serait former et armer des bataillons de vrais-faux français qui prendraient les armes contre nous. La preuve par les émeutes de juillet de seulement quelques dizaine de milliers de ces lascars qui ont fait la démonstration de leur nuisance.
Parfaitement d’accord !
Oui pas de service militaire obligatoire. Ce serait leur donner légalement les armes pour qu’ils nous tuent, ils en possèdent déjà suffisamment quand nous nous n’en avons aucune.
S’il fallait qu’ils servent sous un drapeau ce ne serait probablement pas sous l’étendard tricolore
Bien vu !
Nos poeple, médias ne sont que ce qu’ils sont des comédiens interprétants des rôles sans jamais se confronter à la réalité et d’avoir le courage de leurs mots !!!!
La grande différence c’est qu’ils patriotes et de vrais hommes pas des pantins parvenus qui font de la morale aux autres derrière une caméra de télévision ou l’écran d,un mobile sur Tweeter. La grande différence c’est qu’ils vont appliquer ce qu’il représente dans leur fiction et non se réfugier dans un autre pays grâce à leur millions d’euros. Israël terre de combattants, France terre de couards.
Disons que contrairement à nos guignols que sont Sy et Kassovitz, ces acteurs Israéliens ont fait leurs armes sur le terrain, et ont surtout un très fort sens National, eux aiment leur pays.
N’est pas Jean Marie LE PEN qui veut. Il avait troqué son écharpe de député pour le treillis du 1er REP lors des évènements d’Algérie.
Israël peut être fière de compter dans ses rangs de tels citoyens patriotes. J’espère de tout cœur que ces hommes et femmes courageux reviendront indemnes du combat.
On attend aussi que Benzema et consorts se précipitent pour défendre les populations palestiniennes.