Les bons cadeaux de Noël pour un éveil féministe et transgenre dans le respect des gestes barrière
Noël approche. Un Noël spécial où il faudra éviter de s’embrasser, parler à voix basse, ouvrir les fenêtres, faire un trou dans le masque pour siroter le champagne avec une paille, se laver les mains avant et après l’ouverture des cadeaux, faire du ski de fond sur le tapis du salon et suivre la messe de minuit avec zoom depuis le canapé.
On nous le dit aussi, si nous voulons être de bons citoyens, nous devons consommer. En cela la publicité nous aide grandement. On y voit plus encore qu’à l’accoutumée, pourtant déjà riche, une abondance de niaiseries dont je m’étonne qu’elles ne dérangent pas nos féministes aux aguets. On y met pourtant en scène le plus souvent des gamines juste pubères qui se tortillent comme des gogo danseuses, avançant à coups d’œil charbonneux et poses lascives vers un mâle prêt à succomber à leur parfum au charme vénéneux. Il est vrai qu’elles le jettent généralement au petit matin, ou même avant consommation… donc c’est bien.
J’ai cependant relevé une nouveauté, sorte d’ode LGBTQI+, par une marque connue. Nous sommes dans un intérieur bourgeois-branché, mamie appelle son petit-fils à l’écart pour lui offrir discrètement le cadeau qui va le combler de joie. Le grand ado aux cheveux longs, silhouette longiligne, ouvre la boîte magique : un coffret de maquillage ! Eperdu de bonheur il se jette au cou de mamie sans respect des gestes barrière.
Dans la lignée politiquement correcte de ce drôle de Noël 2020, RTL propose ainsi « un cadeau à la fois beau, sérieux, et engagé ». C’est possible, écrit sur sa page Marie Zafimehy, qui a sélectionné des « bandes-dessinées féministes pour éveiller vos proches ».
Mlle Zafimehy est déjà très éveillée. Cela transparaît dans son commentaire où, en toute neutralité journalistique bien sûr, elle évoque les nécessaires combats de l’année qui s’achève : « Du “On se lève et on se casse” d'Adèle Haenel aux César, aux manifestations contre les nominations de Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti au gouvernement, en passant par la mobilisation annuelle du 8 mars, 2020 a été une année où le combat féministe n'a cessé de montrer sa nécessité ». S’ensuit la promotion des livres d’Alice Coffin et Pauline Harmange : Le Génie Lesbien (Grasset) et Moi les hommes, je les déteste (Seuil), des œuvres au « succès mondial » dit-elle, qui « méritent leur place aux pieds (sic) du sapin. »
Bref, si donc vous avez « besoin d'idées pour vos proches en plein éveil féministe », voici les incontournables du moment.
Les titres sont charmeurs, ces deux-là sont mes préférés : « Baiser après #MeToo » (Ovidie et Diglee, Marabout), BD où sont relatées mauvaises expériences, forcément mauvaises, « trop souvent vécues par les femmes en relations hétérosexuelles ». Contrairement aux relations homos qui, elles, sont évidemment sans nuages…
Toutefois la plus tentante est sans conteste « M'explique pas la vie, mec ! », texte de Rokhaya Diallo et dessins de Blachette (Marabout), une BD qui « donne les outils et les pistes de réflexion nécessaires pour mettre fin au sexisme ordinaire ». Il s’agit d’en finir avec les concepts de mansplaining, de manterrupting et de manspreading, résultant d’un patriarcat bien ancré dans la société, dit la fiche sur Instagram. Autrement dit il convient de faire maintenant la chasse au “pénispliquer”, verbe nouvellement entré au dictionnaire du féminisme, et d’éradiquer cette tendance insupportable de certains hommes à s’asseoir les jambes écartées dans les transports en commun (manspreading).
Bon, résumons : le monde change mais rien ne change. Les femmes sont toujours de petites choses fragiles qui couchent avec tout le monde et particulièrement des brutes mal dégrossies parce qu’elles ne savent pas se défendre vu qu’elles ont un tout petit cerveau et les cuisses accueillantes à l’insu de leur plein gré. Heureusement, les hommes, enfin castrés, croiseront bientôt les jambes comme il faut.
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