Les crèches trouveront toujours une place… à la barre des tribunaux !
4 minutes de lecture
Si elles ne sont pas les bienvenues dans les halls de mairies ou autres espaces publics, il semble bien que les crèches trouveront toujours une place, à Noël, dans les prétoires, les palais de justice et à la barre des tribunaux !
Dans un intéressant article du Journal du droit administratif, paru en 2017, le professeur et avocat Alexandre Ciaudo revenait sur le contentieux des crèches dans l’espace public. Son texte retrace cette nouvelle tradition de Noël qui a débuté par le recours d’un particulier à l’encontre de la commune de Montiers (Oise) décidant d’aménager une crèche sur la place du village en 2010. Suivi par deux associations qui lui ont ensuite emboîté le pas : la Fédération de la libre pensée et la Ligue des droits de l’homme. « La première a sollicité la désinstallation de la crèche siégeant depuis 1985 dans le hall de l’hôtel du département de Vendée [...] La seconde à l’encontre de la municipalité de Béziers [...] s’agissant de la crèche installée dans le hall de l’hôtel de ville. »
Conception apaisée de la laïcité contre idéologie anticléricale
Après moult polémiques stériles, indignations sélectives et jurisprudences contradictoires, au terme de coûteux effets de manche, procédures d’urgence et mesures d’astreintes, l’embouteillage judiciaire a abouti à cet arrêt du Conseil d’État en 2015, rappelé par Maître Ciaudo qui établit que « par principe, une crèche ne peut être installée dans un bâtiment public constituant le siège d’une collectivité ou d’un service public, sauf circonstances particulières permettant de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif. En dehors de ces bâtiments, l’installation à cette occasion d’une crèche de Noël par une personne publique est possible, dès lors qu’elle ne constitue pas un acte de prosélytisme ou de revendication d’une opinion religieuse. »
Ainsi, alors que certains l’invitaient à retenir une conception extrême de la laïcité visant à la disparition du fait religieux dans l’espace public, le Conseil d’État a renouvelé sa conception souple et apaisée de cette notion. Un éclairage utile qui pourrait éteindre les nouvelles « affaires » 2022 des affiches de Vendée, et des crèches de Béziers, Beaucaire ou Perpignan ! Mais ce serait sans aller au terme de l’analyse, car Maître Ciaudo souligne que si « l’affaire des crèches de Noël sur le domaine public ne constitue que l’aboutissement d’une conception apaisée de la laïcité, elle s’avère néanmoins révélatrice d’une certaine idéologie contentieuse associative, véhiculant un double discours en prétendant défendre la liberté de conscience ».
Deux associations impliquées dans la quasi-totalité des recours
En cause, deux associations impliquées dans la quasi-totalité des recours : la Fédération de la libre pensée et la Ligue des droits de l’homme. L’attitude de cette dernière s’avère clairement ambivalente car elle propose, en réalité, une idéologie contentieuse fondée sur une vision de la laïcité à géométrie variable. D’un côté, elle prône une « laïcité ouverte respectant les traditions communautaires », soutenant le port du voile islamique à l’école, les écrits de Tariq Ramadan et le port du burkini sur les plages ; d’un autre côté, « elle conteste les accords internationaux d’équivalence de diplôme avec le Vatican et la présence de crèches de Noël sur le domaine public ». Le double discours « manque de crédibilité » et « surprend par une action apparaissant antichrétienne et pro-islamique, alors qu’elle se couvre des vertus de la laïcité. »
Quant à la première, ladite Libre Pensée, si on peut lui reconnaître une certaine cohérence et une réelle constance, elle méconnaît les débats autour de la loi de 1905, en oublie ses auteurs tels qu’Aristide Briand et ne retient qu’une vision étroite de la laïcité dont l’esprit n’est pas la disparition des religions mais leur coexistence pacifique dans et avec l’espace public. Maître Ciaudo rappelle : « Sauf à dire que la crèche de Noël constitue un emblème religieux visant à opprimer la foi des non-chrétiens, alors que, rappelons-le, elle symbolise la naissance d’un enfant, elle ne peut objectivement être considérée au XXIe siècle comme un signe visant à mettre une religion en valeur. »
S’il leur est trop difficile de constater sans écumer l’humilité paisible de l’enfant de la crèche, que les libres penseurs et autres droit-de-l'hommistes s’identifient aux figures qui leur seront peut-être plus familières de l’âne et du bœuf endormis au fond de l’étable.
21 commentaires
Les crèches n’ont fait aucun acte de Terrorisme ! Elles mettent en avant le rôle de la Femme par la très sainte Vierge ! Elles sont pour rappeler les racines judéo chrétiennes de l’Europe…
3 Europes se dessinent à l’Horizon : 1 la judéo chrétienne, 2 la Wokiste, 3/ les autres, avec l’Islam conquérant.
Ces pseudos « libres penseurs » encombrent les tribunaux avec leurs sornettes, non contents de se faire engraisser avec nos impôts ils doivent encore passer à la caisse lors des « jugements » prononcés par des juges très orientés…
Que la France vive libre avec ses traditions !