Les Français de plus en plus hostiles aux logements sociaux : étonnant, non ?

@Airair/Wikimedia Commons
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Trop, c’est trop. La coupe est pleine. Selon une récente étude publiée par l’institut Hexagone, les Français tolèrent de moins en moins la création de nouveaux logements sociaux près de chez eux. « Les crispations augmentent », note Le Figaro. Ce sont désormais 44 % des personnes sondées qui se disent opposées à la création de nouveaux logements sociaux dans leur voisinage, contre 25 % en 2005. « Il y a une vraie évolution avec un triplement en moins de 20 ans de ceux qui s’y opposent, relève François Pierrard, créateur d’Hexagone. Ce rejet est net aussi chez les propriétaires, 50 % et il atteint même 53 % chez les 25-34 ans, ce qui pourrait attester en creux d’une droitisation des idées de cette jeunesse. »

 

 

Comment expliquer cette évolution ? Peut-être les Français ont-ils pris conscience que le logement social leur coûte un bras. Avec un parc permettant d’héberger environ 10 millions de personnes, la France compte à elle seule un quart des logements sociaux de toute l’Europe. Elle y engloutit 38 milliards d’euros par an, soit presque quatre fois le budget de la Justice.

Un vecteur d’insécurité

Les Français se sont également aperçus que l’implantation de logements sociaux allait de pair avec une augmentation de la délinquance. En effet, un rapport commandé en 2002 par Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d’État au Logement, confirmait déjà que l’insécurité est plus forte dans les logements HLM qu’ailleurs. Quelques 28 % des occupants d’un logement social reconnaissent avoir souffert de plusieurs actes de délinquance, plus ou moins graves, au cours des derniers douze mois. Le pourcentage tombe à 22 % pour les habitants du privé.

Encore plus que l’insécurité physique, l’insécurité culturelle taraude les Français. Ces derniers ont bien compris que, si 70 % des ménages sont théoriquement éligibles au parc social, ce sont avant tout les immigrés et descendants d’immigrés qui en profitent. Publié en avril 2024 par la Fondapol, un rapport édifiant rédigé par le préfet Michel Aubouin, ancien inspecteur général de l’administration et directeur de l’accueil et de l’intégration des étrangers confirme la surreprésentation des extra-Européens parmi les bénéficiaires de HLM. Ainsi, seuls 11 % des Français non immigrés bénéficiraient aujourd’hui d’un logement social, contre 35 % des immigrés. Certaines populations sont particulièrement privilégiées, à l’image des étrangers et descendants d’étrangers en provenance d’Afrique sahélienne (Cameroun, Mali, Nigéria, Sénégal…) : 57 % d’entre eux résident en logement social ! En clair, une famille qui vient d'arriver en France avec de nombreux enfants a plus de chances d'obtenir un logement qu'un foyer autochtone qui cotise et finance le système HLM depuis plusieurs générations. Un scandale rappelé il y a quelques jours à peine par Marion Maréchal. « Ce sont des logements qui ne bénéficient pas aux Français, a-t-elle dénoncé lundi 21 octobre, pendant la matinale de Frontières. Voilà typiquement une politique qu’il faut remettre en cause. »

 

 

Accusé de « parquer » les immigrés dans les banlieues malfamées, l’État s’évertue depuis plusieurs décennies à mélanger les différentes populations cohabitant sur le territoire national. Il s’y emploie à l’aide de sa loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, couramment appelée loi « SRU », qui impose un minimum de 20 % de logements sociaux aux communes urbaines. Si l’objectif affiché était de dynamiser la « mixité sociale », c’est plutôt la mixité ethnique que nos instances dirigeantes ont de fait instaurée… avec le risque de générer des tensions entre des citoyens aux modes de vie incompatibles, d'épandre la délinquance des quartiers « sensibles » sur le reste du territoire, de faire fuir les premiers arrivés et ainsi multiplier les quartiers communautarisés. Si on ajoute à cela que les bailleurs sociaux sont exemptés de taxe foncière (seule recette fiscale des communes depuis la suppression de la taxe d'habitation) pendant les 15 ou 20 ans qui suivent la construction de nouveaux logements sociaux...

Voilà pourquoi certains Français ne veulent plus entendre parler de nouveaux logements sociaux. Ils ne sont ni fous, ni idiots.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

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