Les Français peuvent-ils « faire confiance » à Emmanuel Macron ?
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« Faites-moi confiance », a répété le chef de l'État, dans un entretien accordé à TF1, en appelant à la responsabilité des Français pour lutter contre la pandémie. Encore faudrait-il qu'il fût digne de confiance.
Malheureusement pour sa crédibilité, son passé ne plaide pas en sa faveur. Peut-on accorder quelque crédit à un homme dont la première action d'éclat fut de trahir le président de la République qui l'avait nommé conseiller, puis ministre de l'Économie ? Certes, François Hollande n'était pas dénué de défauts, mais il n'est pas très glorieux de participer au pouvoir, tant que cela sert ses intérêts, et de cracher ensuite dans la soupe.
Peut-on faire confiance à un homme qui a montré, en de multiples occasions, son arrogance, prononçant de petites phrases dont il s'est rarement repenti ? Son humour déplacé pour un jeune chômeur qui peine à obtenir un travail : « Je traverse la rue, je vous en trouve. » Son dénigrement des Français devant la reine du Danemark, où il compare les Danois, « peuple luthérien » ouvert aux transformations, aux Français, des « Gaulois réfractaires au changement ». Son mépris de classe, quand il encense « les premiers de cordée » et distingue « les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien ».
Peut-on faire confiance à un homme qui n'a pas de ligne politique, ou plutôt qui l'adapte sans cesse à ses intérêts, s'appuyant tantôt sur la gauche, qui lui a permis d'accéder au pouvoir, tantôt sur la droite, qu'il cherche à corrompre ou à séduire pour sauver sa réélection ? Peut-on faire confiance à celui qui salit le passé de son pays en qualifiant la colonisation de « crime contre l'humanité » et n'en démord pas, qui parle plus de souveraineté européenne que de souveraineté française, qui fait des mamours à Donald Trump avant de cajoler Joe Biden ?
Peut-on faire confiance à un homme qui laisse son ministre de l'Intérieur monter au créneau pour dénoncer l'islamisme, tout en se gardant lui-même de s'engager personnellement ? Qui vise tous les cultes pour ne pas être accusé de s'en prendre spécialement aux dérives de la religion musulmane, qui veut faire croire que la tentation du séparatisme n'est pas propre aux islamistes, menace de dissolution une association comme Génération identitaire mais hésite à s'attaquer aux groupes qui propagent, en toute impunité, la haine de la France ?
Les Français lui pardonneraient peut-être s'il ne se contentait pas, quand il est pris en flagrant délit d'impéritie, de concéder momentanément qu'il n'est pas infaillible, pour recommencer la même politique dès que le vent lui semble plus favorable. Dans la gestion de la crise sanitaire, il se montre égal à lui-même, se retranchant derrière les avis d'un Conseil scientifique, reprenant la main quand ses ministres faillissent, sans les désavouer, incapable de prendre ses responsabilités et de fixer un cap par crainte de compromettre ses chances en 2022.
Loin d'expliquer clairement s'il faut ou non procéder à un nouveau confinement, il tergiverse, tourne autour du pot pour essayer de se dédouaner, en appelle à « notre responsabilité individuelle et collective », annonce qu'il essaiera « de prendre à chaque étape les décisions les plus adaptées pour tenir ensemble tous ces objectifs pour notre pays ». Mais beaucoup de Français estiment qu'il n'est pas fiable, qu'il ne pense qu'à sa réélection, qu'il est prêt à tout pour atteindre cet objectif. Ce n'est sans doute pas le moment de lui faire prendre la porte mais, en 2022, se laisseront-ils abuser une seconde fois ?
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