Les Gaulois réfractaires relèvent la tête !
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Quelle joie de constater que les Français ont encore un esprit rebelle ! Les gilets jaunes démontrent que la flamme de la vitalité populaire n’est pas éteinte.
Malgré plusieurs décennies de léthargie et de culpabilisation, les Français ne sont pas tous anesthésiés ! Une immense partie d’entre eux qui n’est ni entendue ni représentée ne veut plus subir. La France qui avait dit non au traité de Maastricht ; celle qui, en 2005, avait dit non à 54,68 % à une Constitution pour l’Europe ; celle des onze millions d’électeurs qui a opté pour une politique radicalement différente de celle du candidat Macron, en 2017, est laissée pour compte. L’État ne protège plus contre les dangers de la jungle économique. Mais le peuple ne se plie pas docilement au nouvel ordre mondial, fondé sur le capitalisme triomphant dans un monde sans frontières.
Consciemment ou intuitivement, une partie plus ou moins grande de la société refuse cette mondialisation forcée qui leur donne le sentiment de perdre en identité et en considération ou, pire, de disparaître. Ces classes dites « moyennes » ressentent un déclassement et une humiliation sourde. Un déclassement par rapport à la prospérité connue sous les Trente Glorieuses, dont ont largement bénéficié les soixante-huitards - aujourd’hui frileux et conservateurs - opposés à remettre en cause le système qui les a grassement nourris, mais qui déshérite leurs enfants.
Humiliées, car l’élite dirigeante n’a cessé de culpabiliser les autochtones hostiles à l’immigration ressentie comme une dépossession territoriale et culturelle. Humiliées par l’attitude des responsables politiques, enclins à diaboliser le Français moyen, toujours écrasé par davantage de charges, et traité ouvertement ou allusivement de « Dupont Lajoie » parce qu’il a l’audace de vouloir vivre selon les us et coutumes de ses ancêtres.
Quarante ans après la fin des Trente Glorieuses, une génération entière en a assez des leçons moralisatrices. Les gilets jaunes, n’en déplaise à la bourgeoisie des beaux quartiers, ont de la gueule et du panache. Leur courroux est encore mesuré. Les gilets jaunes ne sont ni des nervis ni des factieux ni des révolutionnaires. Ils sont les laissés-pour-compte d’une marche forcée vers une société française en voie de tiers-mondisation conséquente au nouvel ordre mondial (que je nomme ironiquement « nouvel ordre infernal ») voulue par une superclasse transnationale. Ce sont des Français honnêtes, souvent pères de famille, qui veulent être respectés et qui désirent simplement vivre dans un pays qui les protège. Je le sais parce que j’y étais… Ce sont les Gaulois réfractaires qui relèvent la tête !
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