Les habitants de Rognac (Bouches-du-Rhône) élisent un maire RN

Christophe Gonzales, nouveau maire de Rognac, et le député Romain Tonussi.
Christophe Gonzales, nouveau maire de Rognac, et le député Romain Tonussi.

La ville de Rognac (12 000 habitants), dans les Bouches-du-Rhône, dispose d'un nouveau maire depuis ce dimanche 24 novembre : Christophe Gonzales, élu RN l'emporte avec 38,2 % des voix devant la liste divers-droite de l’ex-adjoint à la sécurité, Willy Nicollet (34,7 %). La maire sortante, Sylvie Miceli-Houdais (UDI), a terminé troisième avec 13,8 % et reste simple conseillère municipale d’opposition. Une quatrième liste citoyenne, constituée quelques semaines avant l’élection, est arrivée juste derrière avec 13 %.  Au premier tour, le 17 novembre, le nouveau maire était déjà arrivé en tête avec 33 % des voix. Les autres listes s’étaient maintenues, donnant lieu à une quadrangulaire ! Mais la participation est restée à seulement 52 % au second tour, si bien que « le sursaut républicain » n’a pas eu lieu. Ce n’est pas faute d’avoir essayé puisque Renaud Muselier, président (Renaissance) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Martine Vassal, présidente (Divers droite) du Conseil départemental avaient appelé Mme Miceli-Houdais à se retirer. La gauche locale, dont la liste n’a pas réussi à se maintenir, avait lancé un appel brûlant le 22 novembre à un « sursaut démocratique » face « au risque de voir l’extrême droite l’emporter ». Le sursaut n'a pas eu lieu.

Une victoire logique

La victoire de Christophe Gonzales était attendue, ou espérée, même s’il a rejoint le RN il y a seulement un an et qu’il est un novice de la politique, car de nombreuses conditions étaient réunies pour ce succès. D’abord une union des droites avec la liste RN-RPR. Ce mouvement (Rassemblement pour Reconstruire), destiné à faciliter l'union des droites, a été créé en juin 2023 par Franck Allisio, conseiller politique de Marine Le Pen. En juin dernier, les résultats des législatives étaient particulièrement favorables au RN dans ce département, avec plus d’un élu sur deux. Enfin, l’absence de front républicain a permis au scrutin de se dérouler de manière démocratique. Normalement prévues en 2026, les élections ont dû être avancées à cause du mandat interrompu de la maire sortante Les soupçons de dérives de cette maire sortante dans la gestion des personnels et des fonds municipaux ont évidemment joué, même si l’enquête menée par le parquet d’Aix-en-Provence est encore en cours. « Quand tout le monde se maintient avec ses convictions et ne fait pas semblant de s’allier, nos idées gagnent », conclut Franck Allisio.

Cette victoire lors de municipales partielles s’inscrit dans la dynamique des législatives anticipées qui avait vu le RN truster pas moins de neuf des seize circonscriptions des Bouches-du-Rhône. Nouvelle ère ? Depuis 1997, année où le FN avait remporté Marignane et Vitrolles, le FN-RN n'avait plus réussi à décrocher de mairie dans ce département.

Le soir-même, M. Gonzalez, un natif de la ville et novice en politique, déclare visiblement ému au micro de France Bleu : « Les Rognacais ont élu un Rognacais, candidat du Rassemblement national et du RPR, ils n'ont pas eu peur malgré l'appel à un micro-barrage. Je travaillerai avec tout le monde.» Le nouveau maire était directement soutenu par un autre député des Bouches-du-Rhône, Romain Tonussi.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

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