Les non-vœux de Macron

Précisément 11.830 mots pour ne rien souhaiter qui vaille. 11.830 dont un tiers, exactement, concernaient le Covid ! Sont-ce des vœux que de dresser le bilan sanitaire de la France ? Mais le thaumaturge qui en fait le bilan de santé était content de lui, comme un chef de service dans sa visite matinale auprès de son patient préféré, sinon le plus rentable.
D’usage, on dit « Bonne année, bonne santé et le paradis à la fin de vos jours ». Nous n’attendions pas cela, mais tout de même… Si l’on souhaite un prompt rétablissement à quelque ami dont la santé est chancelante, on se montre discret, laissant au véritable médecin de définir les soins. Mais non ! Cette fois, nous eûmes droit à ce bavardage bien inutile, bavardage qui fait l’essentiel de la communication gouvernementale et présidentielle depuis bientôt deux ans. Deux ans sur cinq… Ce n’est pas rien ! Deux ans consacrés à rien, sinon fournir des masques et des vaccins. Tu parles d’une mission remplie… Au moins, cela leur donne du grain à mal moudre tous les jours. Mais ces « vœux » auprès du malade, Macron entendait les faire en tant que médecin-chef, et c’est bien ce qu’on peut lui reprocher car son rôle est tout autre.
Son rôle en ce dernier soir de 2021 était-il de faire un bilan de l’action gouvernementale en forme de satisfecit jusqu’à citer, ô merveille des merveilles ! la fin des emballages plastique ? Ricanons un peu. C’est permis. Mais rions tristement qu’il s’arroge une quelconque amélioration de notre Éducation nationale dont les classements PISA montrent la décrépitude. Rions aussi tristement qu’il vante des mesures visant à une plus grande équité sociale quand le revenu des classes les plus aisées s’est accru de 4,1 % durant son quinquennat et que celui des classes moyennes et les plus défavorisées s’est affaissé sous le poids des impôts et des dépenses obligatoires : énergie, alimentation, etc.
Les gilets-jaunes lui pardonneront-ils les petites phrases de son quinquennat : « Ceux qui ne sont rien », etc. ? Accepteront-ils les 40 % de son allocution – pardon : de ses vœux ! - consacrés au bilan d’actions dont il s’attribue le mérite ? Cela est peu certain.
Quant aux chrétiens, ils trouveront outrageant, quoique sa phrase ne signifie strictement rien, qu’il prétende être « du côté de la vie », voulant peut-être parodier (très mal) François Mitterrand et ses « forces de l'esprit » au soir de ses derniers vœux aux Français, après avoir prolongé les délais d’avortement et laissé libre cours aux expériences à base de chimères – au sens propre.
Et son outrageant sentimentalisme ? Le cœur peut parler, mais on ne peut le feindre. Lui qui ni ne connaît la France ni n’en aime l’Histoire et la culture – souvenons-nous du « Il n’y a pas de culture française » et de son art français qu’il n’a jamais vu ! -, oser dire que rien ne saura la déraciner de son cœur en même temps qu’il retire le drapeau français de l’Arc de Triomphe… Quelle farce ! Quelle mauvaise farce ! Quel piètre acteur ! Tout sonne faux, chez cet homme-là.
Mais nous sommes bien gouvernés ! Une courte phrase au sujet de l’islamisme et de l’insécurité (169 mots, 1,4 % de son propos) était bien là pour nous rassurer de la profonde conscience qu’il a de nos maux…
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