Les funérailles du pape remettent l’Église au milieu du monde !

L’église au milieu du village, l'Église au milieu du monde : voilà qui est un bon début.
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On pourrait résumer la grandiose cérémonie des funérailles du pape par le célèbre lieu commun « entre tradition et modernité », avec un penchant plus marqué - et qui s’en plaindra ? - pour la tradition. Côté modernité, la prière universelle dans toutes les langues, les lectures lues par des laïcs (comme s’il n’y avait pas assez de prêtres dans l’assistance) et le sermon du cardinal Re, qui rappelle les grandes étapes du pontificat plutôt progressiste du défunt successeur de Pierre, qui voulait faire de l’Église catholique une « maison ouverte à tous ». C’est plutôt vrai puisque, du côté de la tradition et du respect des usages, les plus exigeants auront également été servis : la noblesse vaticane en frac, Melania Trump, la fille du président de la République italienne, la reine de Danemark en mantille, les monarchies catholiques au premier rang des chefs d’État, l’utilisation de la langue française (langue diplomatique du Vatican) pour le placement par ordre alphabétique des grands de ce monde… et l’usage du latin pour la célébration de la messe, comme une sorte de pied-de-nez posthume à ceux qui croyaient que le Vetus Ordo n’avait plus de raison d’être. « Pardon pour le latin », disait maladroitement le père Amar, sur TF1, mais on s’aperçoit quand même que pour parler au monde entier, on n’a pas trouvé mieux qu’une langue liturgique universelle. « Note pour plus tard », comme on dit. Sur la forme, donc, ce mixte de dépouillement évangélique (jusqu’au cercueil du pape) et de solennité liturgique est de très bon augure pour l’avenir du peuple de Dieu. On remet, selon l’expression populaire, « l’église au milieu du village ».

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Sur le fond, l’Église universelle a repris, aux yeux de tous, sa place éternelle. Notre amie Gabrielle Cluzel a expliqué, dans ces colonnes, pourquoi les drapeaux français étaient en berne et pourquoi c’était une bonne chose. Le pape est à la fois un chef d’État et un chef d’Église. C’est bien dans cet esprit que, pour un moment suspendu, dans un esprit qui remonte au milieu du Moyen Âge, on a vu comme une sorte de nouvelle trêve de Dieu sous le regard de l’Église. Comment ne pas penser à cet entretien bilatéral impromptu entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky - comme une réconciliation après l’humiliation publique subie à la Maison-Blanche par le chef de l’État ukrainien ? Ces images sont déjà en train de faire le tour du monde. Emmanuel Macron essaie de faire un peu la même chose, en prenant un café avec Zelensky après la cérémonie. Passons.

Le pape François n’a cessé de prier pour la paix, en nous, parmi nous et entre nous, conscient, comme Soljenitsyne, que la ligne de partage entre le bien et le mal traversait à la fois le monde entier et le cœur de chaque homme. C’est ce qu’il faut retenir de lui, à présent que son cercueil, au terme d’un parcours aussi symbolique que photogénique (château Saint-Ange, Panthéon, Colisée…), repose dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Il est sous le manteau de la Vierge, comme nous tous si nous le voulons bien. On pourra lui reprocher d’avoir eu des mots durs sur l’Europe, « vieille femme stérile », mais ne savait-il pas, en fin connaisseur de la Bible, que les vieilles femmes stériles, de Sarah à Élisabeth, sont souvent celles que choisit le Bon Dieu pour faire éclater Sa toute-puissance et régénérer des peuples que l’on disait foutus ?

À présent, la chrétienté entre dans le temps de l’élection. L’église au milieu du village, l’Église au milieu du monde : voilà qui est un bon début. Le pape François, mort à son poste après avoir lutté pour survivre jusqu’à Pâques, enterré un samedi, le jour de la Vierge Marie, n’a plus qu’à prier pour nous et pour son successeur.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Monsieur FLORAC fait « état » d’une rencontre : « Comment ne pas penser à cet entretien bilatéral impromptu, entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky – comme une réconciliation » … LOL
    « Juste » trois questions :
    – Est ce que le « pape Français » était d’accord avec les « fermes à bébés » qui se sont développées en Ukraine ? …
    – Est ce que le « pape François » était d’accord avec les volontés sociétales de Mr TRUMP ? …
    – Est ce que le « Pape François » était d’accord avec les lois sociétales de macron ( IVG ET Euthanasie ) veut laisser dans son sillage de « dirigeant » ? …
    Conclusion = Cette rencontre n’avait pas sa place durant le « temps de deuil et d’enterrement quoi que ce pape ait fait ! …
    Cette mascarade m’a fait penser au film « Le grand pardon » …
    A peine froid, le pape continue à croire que son « action » ( même son enterrement ! ? … ) va servir au Monde ! … Pour un gars qui se voulait « modeste » ! …

  2. « l’Europe, « vieille femme stérile », mais ne savait-il pas, en fin connaisseur de la Bible, que les vieilles femmes stériles, de Sarah à Elisabeth, sont souvent celles que choisit le Bon Dieu… ». Bravo pour ce rappel biblique qu’hélas, beaucoup ne comprendront pas ! Pour savoir qui est Sarah, la réponse se trouve dans la partie de la Bible consacrée à Abraham. Et pour Elisabeth, la réponse est dans l’Évangile, avant la naissance de Jésus.

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