Les pétitionnaires du cannabis : le retour pendant la crise sanitaire !
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Les cannabinophiles impénitents viennent à nouveau de frapper : à la porte du gouvernement, cette fois !
Faisant feu de toute herbe, c’est sur celui de la coronarovirose et du drame qui frappe nos EHPAD, qu’ils viennent réchauffer leur vieille gamelle.
Ils s’adressent au Premier ministre ainsi qu’au ministre de la Santé qui était, il y a peu, fervent défenseur du cannabis dit « thérapeutique » ; on peut même se demander s’il ne leur a pas suggéré l’idée de venir l’interpeller. Cela prend la forme, dans L'Obs, d’une tribune intitulée « Donnons du cannabis médical à nos aînés qui en ont besoin pour passer la période de confinement », parue ce 23 avril.
Avec des trémolos, ils requièrent de toute urgence la mise à disposition du « cannabis médical » pour nos seniors confinés dans les EHPAD. « Nous le devons bien à celles et ceux qui ont déjà payé un si lourd tribut à la pandémie et qui vivent dans l’angoisse et le désespoir. » Pour éviter d’être grossier, je ne qualifierais pas leur rouerie, qui me donne la nausée.
Ne pas citer les noms de ces miles militis du chichon les priverait d’une des rares occasions qu’ils ont encore de faire parler d’eux ; donnons-leur cette satisfaction, mais ce sera vraiment la seule.
Parmi la quinzaine de signataires, certains excipent de leur titre de médecin. Espérons qu’ils se souviennent mieux de leur formation médicale que du serment d’Hippocrate, qu’ils ont manifestement oublié. Un professeur d’addictologie fraîchement nommé, Amine Benyamina ; un ancien président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, Didier Jayle (qui n’a toujours pas réalisé que, dans l’intitulé de sa mission, il y avait le mot lutte) ; Bernard Kouchner, ancien ministre, ancien de beaucoup d’autres fonctions ayant laissé des souvenirs variés ; William Lowenstein ; Bertrand Leibovici et comparses.
Pour apaiser le chaland, ils indiquent qu’il s’agirait d’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation).
Pour justifier leur demande, ils prétendent que le cannabidiol/CBD pourrait avoir un intérêt dans la forme terminale du Covid-19. La preuve, disent-ils, c’est qu’un centre médical israélien vient de lancer une étude ! Cela rappelle l’histoire de celui qui n’était jamais allé aux États-Unis mais qui avait vu le paquebot qui y allait. Ils n’éludent pas le fait que, le CBD n’ayant pas les effets addictifs du THC, le compte n’y serait pas pour ceux qui voudraient être shootés. Aussi, nos pétitionnaires ont prévu la mise à disposition d’associations de CBD et de THC ; sauvés !
Cet effet putatif du CBD dans la coronarovirose, c’est nouveau, ça vient de sortir, on n’en sait rien mais « nos » médecins y croient.
Ce qui est avéré, par contre, c’est que le THC, lui, est dépresseur de l’immunité et qu’ainsi, il diminue les défenses que l’organisme peut opposer au virus. Dans cette logique, le ministère a recommandé de s’abstenir des anti-inflammatoires non stéroïdiens ainsi que des corticoïdes en cas d’infection par le Covid-19. Il eût fallu tordre le bras du ministre pour qu’il ajoute, à ces contre-indications, le cannabis et son THC. C’eût été trop lui demander quand, trois mois avant d’être ministre, il était, à l’Assemblée nationale, la figure de proue du « cannabis médical ». C’eût été aussi trop demander à nos pétitionnaires d’intégrer cette contre-indication dans leur raisonnement.
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