Les prochaines élections européennes seront transnationales, vive la post-démocratie !

Les députés européens ont voté, ce mardi 3 mai, le principe de listes transnationales aux prochaines élections européennes. Un pas supplémentaire a donc été franchi dans la mise en place de ce qu’on peut appeler (pour ne pas trop choquer) la société post-démocratique.
Depuis quelques années, « grâce » à François Mitterrand (traité de Maastricht), Nicolas Sarkozy (traité de Lisbonne) et l’ensemble de la classe politique française, le peuple ne peut plus décider de rien du tout, tout en conservant le droit de vote.
En effet, la feuille de route imposée aux peuples a été arrêtée une fois pour toutes dans le texte de traités. Par ailleurs, a été opéré un transfert de la compétence des institutions nationales traditionnelles (gouvernements, parlements) vers des institutions sui generis elles-mêmes chargées de dire aux gouvernements ce qu’ils doivent faire. Gouvernements pouvant partager leurs prérogatives avec des organismes privés par un simple contrat (McKinsey il y a peu, et demain, pourquoi pas, « forum de Davos » ou toute autre structure regroupant les représentants d’intérêts financiers, industriels, commerciaux, médiatiques…).
Et ce qui doit être fait, c’est (traités et décisions des organismes « européens ») : faire fonctionner un système dans lequel capitaux, marchandises, individus circulent librement sur un immense territoire (sous suzeraineté américaine). Sur lequel les institutions nationales sont priées d’utiliser leurs compétences résiduelles pour déréglementer ce qui faisait l’objet d’une réglementation : droit du travail, droit de la fonction publique – avec des fonctionnaires considérés comme des salariés comme les autres (voir, à cet égard, les réformes des corps des ambassadeurs et des préfets et la suppression de l’ENA). Donner au privé ce qui appartenait aux personnes publiques (services publics). Et, de manière générale, favoriser les affaires, indépendamment de toute considération d’intérêt national (vente d’Alstom, entre autres).
Mais pour le fonctionnement de cette société nouvelle, les élections conservent évidemment une partie de leur utilité. Certes, beaucoup de gens ont compris que l’usage du bulletin de vote était devenue une « plaisanterie » : forts pourcentages d’abstention et de votes blancs ou nuls ; propositions de mandat impératif/de révocation d’un élu en cours de mandat, de référendum d’initiative citoyenne, de remplacement de l’élection par un tirage au sort, etc.
Mais la plupart des citoyens croient encore à l’équation : élection = (forcément) démocratie. Surtout ceux (à peu près tout le monde) qui n’ont pas lu les traités ci-dessus (ni quelques autres). Citoyens qui ne ne sont pas aperçus que ces textes les avaient dépouillés de la possibilité d’influer sur la politique. Citoyens, ou plutôt « sujets », aidés dans la pratique de l’ignorance par une propagande habilement menée qui leur fait croire que l’idée de vivre en Europe selon d’autres règles que les règles actuelles est une monstruosité intellectuelle (cf. les discours des « principaux » candidats à l’élection présidentielle).
Mettre en place des listes « européennes » permet donc de déconnecter encore un peu plus « l’électeur » de « l’élu ». Déjà, avec les listes nationales pour les élections européennes, on ne voyait pas comment il pouvait bien exister un lien « physique » ou de quelque nature que ce soit entre le citoyen et les quelques dizaines de personnes qui allaient faire le travail que les traités leur demandaient de faire (et, pour certaines, qui avaient besoin d’un « job » dans la politique en attendant de redevenir député ou ministre). Avec les listes « européennes », les Français seront « représentés » tant par des Français qu’ils ne connaissent pas que des Allemands, des Polonais ou des politiciens désignés par d’autres chefs de partis, qu’ils connaissent – si l’on peut dire - encore moins.
Ce sera la négation totale de la notion de « représentation », mais les acteurs de la mise en œuvre de la politique non critiquable, non amendable, bénéficieront d’une légitimité, certes factice, mais opérationnelle. Pour faire fonctionner un régime qui n’est plus celui du peuple, par le peuple, pour le peuple.
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27 commentaires
Excellente analyse , texte très instructf ;
Ce n ‘est même plus de la post-démocratie mais de la NON-démocratie ;
Le suffrage universel n ‘est plus qu ‘ un leurre pour entretenir le » sujet » dans son idée que son vote a toujours de l ‘ imprtance ;
L ‘Europe décide de tout à notre place , y compris la réélection de Macron .
Heureux Anglais …
« Ce n ‘est même plus de la post-démocratie mais de la NON-démocratie ; » Et en français moderne, qu’est-ce que c’est la non-démocratie?
La dictature ?
Une tambouille électorale du même style que les découpages des cantons pour favoriser telle ou telle tendance, sans doute. Mon prochain vote dans ces élections sera toujours celui qui s’oppose le plus à ce barnum.
Comment réagir collectivement contre ce coup fourré à l’élection nationale ?
Il n’y a plus que l’abstention totale pour faire bouger les choses
On vote pour chaque niveau politique et cela ne questionne personne de voter pour un candidat de la municipalité, puis un candidat pour la Région, puis le national et donc, on arrive au niveau fédéral, on l’a accepté et c’est alors logique. Ou bien il ne fallait pas faire cela. Le jour où il y aura des élections pour la présidence de l’Europe il faudra que tout européen puisse logiqueme voter pour le candidat qu’il veut dans l’importe quel pays, c’est la suite logique ou alors il faut arrêter…
Votre dernière solution est la bonne : il faut arrêter.
Au point où on est, on devrait supprimer toutes les élections ! Fini la mascarade et pourquoi pas, sur décision de l’Europe, consacrer l’argent ainsi économisé à accueillir encore plus de « richesses » extra-communautaires ? Il fut un temps où les traitres étaient passés par les armes ….
Nous avançons de plus en plus vers le principe de cooptation, qui déjà remplace l’élection pour les membres de la Commission Européenne. C’est si pratique de se passer de ces ******** d’électeurs
On est en train de tuer notre pays …
J’apprécie le réalisme de cet article. Merci
Stratégie des petits pas, dans l’indifférence générale…
La France vient de perdre une fois de plus au premier tour la possibilité de mettre un frein à toute cette expansion destructrice de notre culture. Alors Français ne râlez pas c’est vous les responsables.
Pour le coup je suis d’accord avec Florient Philipot, FREXIT. Cordialement.
On peut imaginer la suite: disparition des pièces d’identité nationales , carte d’identité européenne sans doute rédigée en anglais, obligation des états d’accepter des enseignants, des policiers ( pourquoi pas) de tous horizons, disparition des drapeaux nationaux, et, selon moi, disparition de la langue françaises remplacée non pas par l’esperanto, mais par un globish de banlieue.
;.
Les progressistes européens vont aligner la valeur d’un bulletin de vote à la hauteur des auto-attestations que nous devions nous délivrer à nous-mêmes pour circuler librement lors de la crise du COVID.
bienvenue chez les fous !
Je l’écris avec force : MERCI AUX ELECTEURS DE MACRON.
Les français viennent de perdre leur liberté et leur pays.
Grand merci aux médias qui êtes responsables du sabordage de la France car c’est de cela qu’il s’agit.
D’abord merci à Chirac et re-merci à Sarkosy.
Oui COM, c’est bien de cela qu’il s’agit…Mais les français ne le voient pas. Ils ne voient que le pouvoir d’achat. Enfin, on leur a dit « ne pensez que pouvoir d’achat » et surtout pas à votre liberté et à votre indépendance, l’UE s’en occupe. Pas de souci. L’avenir n’est pas en UE. L’avenir est noir en UE.
Et merci aussi aux abstentionnistes qui croient s’opposer par leur non-vote.
Ceci étant, il semble que des processus frauduleux étaient mis en place et ont été activés quand les résultats des DOM sont sortis
« il semble »…doux euphémisme.