Les réquisitions contre Marine Le Pen enflamment la classe politique

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Onde de choc dans la sphère politique depuis ce mercredi soir. Le Parquet de Paris a requis cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme, à l’encontre de Marine Le Pen, dans le procès des assistants parlementaires, ainsi qu’une peine de non éligibilité pendant cinq ans, assortie d’une exécution provisoire. Une demande qui n’a pas manqué de faire réagir à droite comme à gauche, et même à l’international.

La droite alerte sur une « atteinte à la démocratie »

Le président du premier parti de France, Jordan Bardella, stigmatise sur X des réquisitions « scandaleuses » qui « visent à priver des millions Français de leur vote en 2027 ». Comme de nombreux élus du RN, il dénonce « une atteinte à la démocratie ». Marine Le Pen a pu compter sur l’appui de l’ensemble du Rassemblement national qui s’est fortement mobilisé contre le réquisitoire de l’accusation avec l’hashtag #JeSoutiensMarine, abondamment relayé depuis ce mercredi soir sur le réseau social X.

Mais le soutien à droite ne s’est pas limité aux seuls membres du RN. « Nouveau déni de démocratie » pour Marion Maréchal, musèlement du peuple français pour Nicolas Dupont-Aignan, « un scandale » pour Sarah Knafo, autant de réactions qui témoignent de la crainte d’un « gouvernement des juges sans précédent », comme le dénonce Éric Zemmour. « Quels que soient nos désaccords, ce n’est sûrement pas à la justice de décider de qui peut être candidat à l’élection présidentielle », ajoute-t-il. Éric Ciotti s’est déclaré du même avis, signalant que « le cours de la démocratie ne [devait] pas être à nouveau confisqué aux électeurs », rappelant ainsi l’affaire des emplois fictifs qui avait marqué la défaite de François Fillon en 2017.

Un constat que partage, contre toute attente, l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui a qualifié de « profondément choquante » cette réquisition, si elle devait être confirmée par une décision judiciaire. « Si le tribunal juge qu’elle doit être condamnée, elle ne peut l’être électoralement, sans l’expression du peuple », a-t-il déclaré, attirant ainsi les remontrances de Xavier Bertrand qui a tenu à rappeler que si ces peines existent, les décisions judiciaires doivent être respectées.

Du côté des LR, à l'heure où nous publions, Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy n'ont pas réagi.

En revanche, Christian Estrosi, maire de Nice et vice-président du parti Horizons!, a publié sa réaction sur X : « Il est temps que le Parlement se saisisse sérieusement de l'automaticité des peines d’inéligibilité. C'est un principe dangereux, qui ampute le débat démocratique. Je suis un adversaire résolu de Marine Le Pen, mais elle doit être défaite dans les urnes, pas dans les prétoires. Si elle doit être condamnée, qu’elle le soit, mais qu’on n’empêche pas le débat démocratique ».

 


Vague de soutien européen

A l’international, les voix des partis de droite sont également venues en soutien à celle que Le Point a déclaré « personnalité préférée des Français », selon un sondage publié justement ce mercredi 13 novembre. Après Santiago Abascal, président du parti conservateur espagnol Vox, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a vu dans ce réquisitoire la même implication politique des juges qu’il dénonce dans son pays : « Même en France, ils tentent par tous les moyens d’arrêter la volonté populaire et le vent démocratique du changement », a-t-il déclaré. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, l’a appuyé en rappelant le « harcèlement judicaire » qu’a dû affronter Donald Trump avant sa victoire, comme un encouragement pour la longue bataille qui s’annonce.

Mélenchon reste prudent mais met en garde

A gauche, peu se sont encore exprimés sur le sujet mais la réaction de Jean-Luc Mélenchon témoigne de la sévérité de ce réquisitoire. S’il ne remet pas en cause « l’appréciation » des juges dans cette affaire, il rappelle qu’une « peine d’inéligibilité ne doit pas être appliquée avant expiration de tous les recours prévus par la loi », comme il est demandé par le Parquet de Paris à l’encontre de l’ancienne présidente du Rassemblement national. Et d’ajouter : « Sinon, la crise politique serait aggravée sans aucun avantage pour la société ». Un commentaire qui, venant de l’un des plus farouches adversaires de Marine Le Pen, en dit long sur ce qui beaucoup considèrent comme une possible ingérence judiciaire dans le processus démocratique.

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