Les retraites et la dette, un défi conjugué
3 minutes de lecture
Le nouveau gouvernement à peine constitué, la question des retraites revient dans l’actualité par la mauvaise porte, celle de la polémique politicienne. Le vrai débat ne devrait pas se nouer autour de l’abolition, ou non, de la réforme Borne, qui ne résout d’ailleurs pas durablement les défis démographiques et financiers, mais concerne la part que prennent les retraites au déficit public.
Avec 338 milliards d’euros en 2023, elles constituent près du quart de la dépense publique. Malgré cela, à en croire les « projections » fournies par le Conseil d’orientation des retraites (COR), organisme de pilotage dépendant de Matignon, leur solde aurait été positif de 3 milliards d’euros en 2023 et deviendrait déficitaire de 5,8 milliards en 2024. Mais, ces dernières années, différentes personnalités, dont le haut-commissaire au Plan François Bayrou, l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, le professeur Rémi Pellet, membre du Conseil des prélèvements obligatoires, ou l’ancien inspecteur général des finances et directeur général des Impôts Jean-Pascal Beaufret, ont battu en brèche ces prévisions optimistes. Il ressort de leurs diverses interventions que le déficit annuel réel des retraites tourne autour de 70 milliards d’euros par an. Et qu’il creuse ainsi dangereusement la dette publique : « De 2012 à 2017, les retraites ont contribué à 434 milliards d’euros de déficit, soit 78 % des déficits de la période », écrit Beaufret, dans un article publié par la revue Commentaire.
En théorie, dans un système par répartition, les pensions de retraite servies aux plus âgés devraient être financées par les cotisations prélevées sur les actifs. Mais la réalité française est beaucoup plus complexe. Comme l’observe encore Jean-Pascal Beaufret, les cotisations ne couvrent en réalité que 66 % du total des retraites. Le reste est financé pour 14 % par des impôts transférés et, à hauteur de 20 %, par l’État, ses opérateurs (notamment les entreprises publiques), les collectivités locales, les hôpitaux publics et les autres branches de la protection sociale. Les régimes de fonctionnaires bénéficient ainsi de 49 milliards d’euros, sous forme de surcotisations ; les autres régimes spéciaux, de 8 milliards d’euros ; et le régime général des salariés du privé (CNAV) de 18 milliards d’euros par le biais d’exonérations de cotisations et de transferts des autres branches de la Sécurité sociale (famille et chômage).
Rappelons que la CNAV gère 22,3 millions d’actifs cotisants et 15,3 millions de pensionnés, tandis que les régimes spéciaux, fonctionnaires compris, regroupent 4,5 millions d’actifs cotisants et 4,4 millions de pensionnés. La part des subventions octroyées à ces derniers (57 milliards d’euros au total) est donc considérable en proportion du nombre de pensionnés.
Le travestissement par l’État des subventions en pseudo-cotisations conduit en outre à des aberrations. Ainsi, la subvention d’équilibre au régime des pensions civiles et militaires de retraite est-elle calculée au taux de 98 % des traitements, alors que pour les salariés privé, le taux de cotisation en vigueur (bien réel, lui !) est de 28 %.
Ces artifices dissimulent une vérité dérangeante : contrairement à ce que prétend la doxa officielle, une grande partie du système de retraite français – la plus coûteuse – ne fonctionne pas par répartition. « Parler d’un système de retraite est d’ailleurs mensonger, car les régimes diffèrent si profondément les uns des autres qu’il faut parler de plusieurs systèmes qui co-existent », explique l’association Sauvegarde Retraites. « Ceux des fonctionnaires ne peuvent même pas être qualifiés de régimes de retraite : il s’agit en réalité de traitements à vie, financés par l’impôt et dont le niveau est garanti par l’État à 75 % au minimum du dernier salaire, indépendamment des cotisations, qui sont fictives. »
Il faut savoir gré à Jean-Pascal Beaufret de tirer la sonnette d’alarme. Faute d’une réforme de fond, la dette publique continuer à galoper et les générations montantes devront en payer les intérêts, tout en finançant les retraites de leurs aînés et le coût prévisible de la grande vieillesse. Un vrai défi !
Thématiques :
Réforme des retraites
38 commentaires
Les retraités ont cotisé toute une vie et n’ont donc pas volé leur retraite . Par contre combien nous coute les prisonniers , les clandestins et les MNO , jamais personne n’évoque ces chiffres . Ce sont à ceux là et à nos élus qui il faut d’abord réduire les frais de fonctionnement et le cout .
Effrayant
La dette? Voici 2 chiffres à prendre en compte. 3000 milliard et 1600 milliards.
Je vous laisse creuser et sans doute la recherche de la réponse vous aura permis de comprendre ce qu’est en réalité cette dette.
La contribution de tous gains financiers doivent aux aussi contribuer à payer les retraites et ceux là sont énormes
que l’on commencent a ne plus donner de retraites aux étranger qui non jamais cotiser
Tout est à revoir par table rase. Nous n’en sortirons que par le chaos général d’un guerre civile qui se profile de jour en jour. C’est devenu inévitable. Trop de conflits à tous les points se vue. Trop de subventions à tord et à travers. Trop d’obstacles juridictionnels pour appliquer la Loi , trop de laxisme à tous les niveaux. Trop c’est trop et ça finit par exploser.
Que deviennent les fonds de la réserve retraite institués par Jospin, plusieurs dizaines de milliards, et le fond de remboursement de la dette de la sécurité sociale abondé par la CRDS, etc, tout cela bien placé fait plus de 120 milliards, où sont ils dans vos calculs?
Finalement ce sont les nouveaux immigrés qui vont grandement payer en même temps les retraites et les dettes des français vieillissants?
On supprime les dépenses de ceux qui n’ont rien à faire chez nous et déjà le ciel s’éclairera.
Faut dire qu’en Algérie et ailleurs certains vivent très vieux de génération en génération
J’ai lu et relu, j’ai pas réussi à tout bien comprendre. J’ai saisi que sncf reçoit des subventions colossales et se permet tout. Une entreprise aux mains des syndicats de gauche est morte sauf si…
Il n y a qu’à plus payer les retraites au dessus de 5000e ça suffît largement aux vieux pour vivre , en échange , les soins et les transports gratuits et on commence par les nantis de la politique
Retraite moi même, je précise que je suis très loin du montant indiqué. D’accord avec vous pour plafonner les retraites, sachez toutefois que cela est déjà bien engagé, mais alors il plafonner les cotisations et pas avoir un barème progressif. Voilà 43 ans que nos politiques de gauche et de droite accusent les riches qui ont bon dos ils stigmatisant certaines catégories socio-professionnelles par pure électoralisme et probablement aussi afin d’harmoniser les salaires et la compétitivité entre pays européens tirant ainsi le niveau scolaire et les salaires vers le bas. Nous commençons à en voir le résultat: la faillite. Mon voisin a deux voitures j’en possède qu’une seule est il pour autant riche? C’est quoi un riche? Quelqu’un qui paye des impôts et 20% minimum sur tout ce qu’il achète, mais surtout quelqu’un qui ne laisse pas la collectivité régler la facture a sa place, nous sommes tous les riches ou les pauvres de quelqu’un. Pour nos politiques c’est une autre affaire, saviez-vous qu’à salaire identique, ils peuvent payer deux fois moins d’impôts qu’un salairie du privé, ils sont loin d’être isolés à bénéficier de certains avantages ou déductions fiscales. Le problème ne sont pas les riches pas en France du moins vue le niveau de prélements et d’impôts en tout genre, tout au contraire ils n’y en a plus assez pour pouvoir payer et boucher les trous de la gestion pitoyable de nos politiques ou du social distribué au monde entier.
Suis complètement d’accord !
le délire de la réforme des retraites, on devait supprimer les régimes spéciaux, cela n’a pas été fait, et cerise sur le gâteau la SNCF pour les JO a accordé à son personnel un favoritisme sur les retraites qui met la réforme des retraites au placard, le privé sur les retraites n’est pas en déficit, voyez avec les régimes spéciaux, notamment toutes ces retraites comme celle de président de la République et qui cumule avec l’indemnité de député, voir Hollande entre autres.
et les haut fonctionnaires qui sont des milliers ect un coup de balais s’impose dans se milieu
Les retraites, la dette et les retards dans les investissement et la maintenance des hôpitaux, des routes, des ponts, des ports, des aéroports, des écoles, des centrales nucléaires…
mais ils distribuent l’argent comme aucun pays ils sont la pour sauver leurs poste mais ignorent la nation depuis des décennies
Déjà dans un modèle » par répartition,tout le monde [ hors penibilite] devrait être mofe à la même enseigne,et cotiser de la même façon,avec les mêmés droits..nous en sommes très loin..il suffit de consulter par exemple,le régime particulier des députés et senateurs,sans parler des ministres,même en cdd de « courte duree »..alors quand j’entends le premier ministre parler de ne pas toucher a ceux qui travaillent et les » plus pauvres » veut il s’en prendre aux pension de ceux qui ont travaillé souvent plus de 45 ans pour avoir une retraite??? A défaut de rendre tout ça beaucoup plus égalitaire.il s’agirait d’un vol pur et simple.
Absolument !
On sent déjà le froid calcul qui découlera de cette situation : le gel des retraites pendant X années pour soi-disant s’attaquer aux déficits exorbitants. Les vieux, c’est bien connu, ça ne se chauffent pas et ça ne consomment pas. Mais quel coût pour la société ! Heureusement que dans les cartons, il y a le dossier « aide à mourir ». C’est cynique mais ça a le mérite d’être clair et de correspondre à l’air du temps.
On balance 40 milliards par an par les fenêtres.
Assez pour payer les retraites .
Supprimons le droit d’asile et les aides aux étrangers, les aides de l’afd .
Les subventions a la presse et les associations et ong .la fraude sociale .
Réduire la participation a l’UE qui gaspille le pognon du contribuable.
Lire le livre NDA 40 milliards d’économies possible .