Les retraités, proies faciles de délinquants invulnérables

© capture d'ecran BFMTV
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Samedi 1er février, le petit-fils de Jean et Mireille retrouvait ses grands-parents dans leur propriété située à Salon-de-Provence. L’homme de 84 ans et sa femme de 81 ans avaient perdu la vie, assassinés. Un crime d’une « extrême violence », pour reprendre les mots du procureur d’Aix-en-Provence. Jean a été retrouvé dans son garage, le corps inerte de Mireille, dénudé, gisait dans le salon. Les deux victimes ont été martyrisées à coups d’objets tranchants portés sur le visage, la tête et le cou. Le 4 février, un homme se présentait au commissariat de Noailles, à Marseille, pour s’accuser du meurtre des deux octogénaires.

Loin d’être isolée, cette histoire dramatique fait écho à une liste interminable d’autres affaires, relatant invariablement l’agression sauvage de retraités par des « jeunes », motivés par leurs biens ou simplement tentés de commettre, gratuitement, des actes d’une impensable cruauté. On pense ainsi à Angèle, cette vieille dame résidant à Cannes, agressée par un trio de lycéens alors qu’elle rentrait tranquillement chez elle, en pleine journée. Frappée par derrière, l’octogénaire s’était écroulée et avait été transportée aux urgences par les pompiers. Si elle a réchappé physiquement de son agression, sa vie en a toutefois été irrémédiablement bouleversée : « Elle ne sort presque plus toute seule de chez elle, témoigne son avocat, elle ne sort plus après 16 h, elle a des comportements qu'elle n'avait pas avant. Il y a une forme d'insécurité et d'angoisse perpétuelle. Dans la rue, elle se retourne toutes les deux minutes même si elle est accompagnée. » L'avocat conclut : « Aucune somme d'argent ne pourra rétablir Madame Houin. On ne peut pas rendre une vie brisée. » Cette vie brisée, c’est le fruit des agissements d’écoliers âgés de 13 à 15 ans.

En janvier 2022, deux septuagénaires subissaient la brutalité de trois malfaiteurs à Bessancourt (Val-d’Oise). Forçant la porte de leur appartement, les malfrats étaient entrés de force, menaçant les habitants avec un couteau, avant de les ligoter puis de les bâillonner avec du ruban adhésif. Ils étaient partis avec de l’argent en espèces et des bijoux. En juillet 2021, un couple se faisait violenter dans sa cave par une bande de cinq jeunes. Bousculée, la femme de 75 ans s’était gravement blessée à la tête. Une semaine plus tard, elle succombait à ses blessures.

À quoi imputer cette escalade de violence, sinon au sentiment d’impunité qui ne cesse de s’accroître au fil des ans ? Comment ne pas rester coi de stupeur en regardant les peines de prison dont écopent aujourd’hui des délinquants au pedigree pourtant plus que fourni ? Récemment se tenait, à Lyon, le procès du meurtrier d’Axelle Dorier. La jeune fille avait perdu la vie dans des circonstances dramatiques, traînée sur 800 mètres sous la voiture de Youcef Tebbal. Alors que l’avocat général avait requis une peine de 16 ans pour le coupable, celui-ci a finalement écopé de 12 ans de prison au vu de son regret « profond ». Et que dire de son avocat qui annonçait fièrement, au lendemain du procès, que son client bénéficierait certainement d’un aménagement de peine au terme d’un an seulement de réclusion ?

Les prisons débordent, la surpopulation carcérale est un problème endémique que certains prétendent endiguer par des remises en liberté toujours plus précoces. Depuis le 1erjanvier, tout condamné à moins de deux ans de détention sera ainsi libéré trois mois avant la fin de sa peine, dans le but de vider les prisons. De son côté, le procureur général de Paris préconise « le recours au travail d’intérêt général, en baisse anormale », qui mérite selon lui « d’être redynamisé ». Une augmentation « d’aménagements en semi-liberté » lui paraît également souhaitable.

Il y a fort à penser que ni les TIG ni les bracelets électroniques ne régleront quelque problème que ce soit. Tant qu’aucun plan de sécurité nationale ne sera mis en place et appliqué drastiquement, les délinquants continueront à récidiver et les familles des victimes continueront à pleurer.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Puisque l’on est actuellement dans la simplification du vocabulaire français, j’aimerais que l’on remplace les termes : « jeunes » « délinquants » etc… par un seul : « VOYOUS ».

  2. On a des politiques qui se flattent d’être complètement amoraux. D’où les réformes sociétales qui ne tiennent absolument pas compte des clauses de conscience des maires, des juges, des policiers et des médecins (IVG sans limite, mariage homosexuel, PMA, GPA, exécution de 98 % des trisomiques, suicide assisté, euthanasie). Il ne faut donc pas s’étonner de la mollesse du pouvoir régalien – sauf pour réprimer les manifestations éventuelles. Et ce n’est pas les « sages » du Conseil d’Etat , du Conseil Constitutionnel ou de la CEDH, qui agiront pour défendre les Français !

  3. sauf que les peines à de la prison ferme de moins de 5 ans ne font pratiquement jamais l’objet d’incarcération

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