Les syndicats et Marine Le Pen : je t’aime, moi non plus…

MARINE LE PEN

Le syndicalisme français a-t-il une dent contre Marine Le Pen ? Il semblerait que oui, si l’on en croit la note de la fondation Jean-Jaurès, publiée ce 10 mars, qui s’inquiète du programme de Marine Le Pen concernant les syndicats. De son côté, la Confédération française démocratique du travail (CFDT), qui organisait une rencontre avec les différents candidats à la présidentielle, a décidé d’évincer la candidate du Rassemblement national ainsi qu’Éric Zemmour de leur rassemblement. Le vaillant syndicat veut « faire barrage aux partis d’extrême droite qui ne sont pas des partis comme les autres et représentent un réel péril pour la démocratie », écrit Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT, dans Syndicalisme Hebdo.

Même si la « doit nationale » n’a jamais été aussi puissante, avec plus de 30 % des intentions de vote, l’étude de la fondation Jean-Jaurès abonde, bien sûr, dans le sens du syndicat. Sa position est claire : « La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme. » Selon l’étude, « le RN, comme le FN, est un parti purement nationaliste. Dans sa logique, la nationalité française repose sur une base fondamentalement ethnique. ». Vu comme ça...

De son côté, le parti à la flamme n’a pas changé de point de vue sur les corps intermédiaires. Marine Le Pen considère que le monopole syndical est une entrave à la liberté de choix des salariés. Le monopole syndical signifie qu’au premier tour des élections des délégués du personnel, chaque syndicat représentatif donne sa liste de candidats. « Nous travaillons toujours, en interne, à la libéralisation syndicale, explique un membre de la campagne au journal L’Opinion. À peine 8 % des salariés sont syndiqués. La preuve que les syndicats sont en crise. Permettre la création d’autres organisations peut améliorer cette situation. Nous savons que nos propositions vont être accueillies fraîchement par les syndicats, mais c’est comme ça. » Pour Alain Olive, membre de l’Observatoire du dialogue social de la fondation Jean-Jaurès, la proposition du RN est typique de l’extrême droite. « Dans le monde autoritaire dont elle rêve, les syndicats n’ont pas leur place car le conflit ne doit pas exister, sur le mode : “Nous sommes tous de la même famille”. »

Si elle est élue, Marine Le Pen promet d’abaisser l’âge de départ à la retraite. Pour cela, elle indique qu’elle mènera une simple consultation des partenaires sociaux et mettra sa réforme en route quelles que soient les critiques. Pas de quoi apaiser les ressentiments syndicaux…

Picture of Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Tous ces commentaires sont attristants et stériles. Les syndicats ne représentent plus les ouvriers au sens large et ils collaborent avec la main qui les nourrit. Même sans adhérents ils continueraient d’exister.
    il ne faut pas accuser la droite de vouloir faire disparaître les syndicats. Ce sont ces syndicats qui sont responsables de leur mort.

    • Ils sont loin d’être morts. leur survie est assurée en se partageant (système mafieux) les présidences des différentes caisses des organismes sociaux.

  2. Il s’agit là d’une décision de la nomenklatura , celle des feignants permanents de la cfdt et des autres centrales syndicales , l’élite de l’élite en somme
    Ils devraient , s’ils étaient un tant soit peu courageux , sonder leurs troupes et chercher à savoir pour qui ils votent …..mais ils connaissent déjà la réponse

  3. Dans une période que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaitre, ce syndicat qui s’appelait CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens) a fait scission dont une partie anticléricale et  » laïque » est devenue CFDT (Confédération Française Des Travailleurs) s’est à nouveau transformée, par progressisme sans doute, en  » Confédération française démocratique du travail (CFDT) »
    C’est ça la démocratie, Charles …

  4. Les syndicalistes ne sont que de gros fainéants à l’image de ceux qu’ils défendent les services public et à engranger l’argent public. Ils ne sont pas mieux que la majorité du gros troupeau de politiques dont la République en est un des champion du monde.

  5. La CFDT bouffe à tous les râteliers pour obtenir des subventions publiques des syndicats, et oui, les journaux, les partis politiques et les syndicats touchent des subventions publiques de l’état, certaines mauvaises langues diront que c’est de la corruption légale. La CFDT a exploité tous les filons porteurs du moment les Chrétiens, puis la CGT, puis l’UNEF, le MEDEf, , Le RPR, le Parti Socialiste, LAREM… aujourd’hui c’est contre le Rassemblement National, demain ce sera contre Poutine…

  6. Macron durant tout 2021 : 24% . Camp national (4 candidats =35% minimum 40% maxi ; en 2017 : 27%)
    Schéma de second tour
    1/ Camp national : 35% mini + 50% de Pécresse =7%, + env. 33% des voix de gauche (si c’est MLP) = 7%
    Total 2e tour : 35+7+7 = 49%2/ Macron : 28% *+ 50% de Pécresse =7%, + 33% des voix degauche =7%
    Total 2e tour : 28+7+7 = 42% Macron battu

    • Je vais reprendre vos chiffres et les jouer au loto
      Blague à part c’est une simulation intéressante

      • Les sondages du Figaro de ce jour disent la même chose : seuls 44% souhaitent sa réélection

  7. Si, du temps de Germinal ou il y a encore 1 siècle, les syndicats attiraient les meilleurs salariés, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les syndicalistes recherchent plus des avantages (pouvoir ou congés supplémentaires) que de la volonté de défendre véritablement les salariés. D’où un noyautage intellectuel par la gauche qui existe toujours et n’ai pas contrarié par les « meilleurs salariés » qui, eux trouvent ailleurs que dans la vie collective, les envies et motivations.

  8. Imaginons l’inverse : que MLP et/ou EZ refusent de débattre avec les syndicats… Quel scandale ! Les fachos ne sont pas là où on nous le dit.

  9. Dialoguer avec les syndicats ne sert plus à rien . Les syndicats ne défendent plus les salariés dans les entreprises .Ils sont achetés par les dirigeants et les macronistes .

  10. Il y a déjà un certain temps que les syndicats ne servent plus à rien et que les salariés n’adhèrent plus à leur « salade ». Les ententes entre patrons et syndicalistes, les magouilles entre copains ne font plus recettes. Pourquoi payer une cotisation pour ne pas être défendu ?

    • « Il y a déjà un certain temps que les syndicats ne servent plus à rien » Inutiles mais dispendieux : quel solide appétit devant la mangeoire des subventions gouvernementales.

  11. Les syndicats au fonctionnement mafieux ne représentent qu’eux-mêmes et n’oeuvrent que pour leur maintien comme « partenaire social ». Expression creuse qui n’a de valeur que par leur capacité de nuisance que les politiciens entretiennent faute de devoir trancher dans le vif.

  12. Les syndicats ne sont pas représentatifs et trop politisé , un phénomène qui n’est pas nouveau, et qui explique que le taux de syndiqué en France est très faible . le de taux de syndiqués est de 8 % environ dans le privé, contre 19 % dans le public . MPLP propose la retraite à 60 ans si 40 ans de cotisation. Une mesure qui devrait rassurer les syndicats , leur opposition est purement politique . Une posture qui explique le faible taux de syndiqués.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois