Les thérapies de conversion à l’Assemblée nationale
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L’affaire était dans les tuyaux depuis quelques années. Le gouvernement a engagé la procédure accélérée sur ce texte le 14 septembre. L’Assemblée nationale examine, ce mardi, la proposition de loi n° 4021 destinée à sanctionner « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ».
Des « thérapies de conversion » destinées à « guérir » des jeunes de leur homosexualité seraient à rendre explicitement et spécifiquement illégales. En 2018, la députée Laurence Vanceunebrock-Mialon souhaitait déposer une proposition de loi en ce sens. Pourtant, de l’aveu même des zélateurs de l’homosexualisme si prompts à dénicher de l’homophobie partout, il est compliqué de recueillir le témoignage de l’existence de telles thérapies en France.
Juristes pour l’enfance nous alerte. Première pierre d’achoppement : qui détermine quelles sont les vraies et fausses identités de genre ? Le seul sujet concerné ? Ses parents ? Un docteur ? Un psychiatre ? Un psychologue ? Le délégué local du lobby LGBT-YUIOP ?
La dysphorie de genre existe. Son occurrence dans la population augmente, peut-être en partie par mimétisme. Le lobby précité souhaite imposer que rien ne s’oppose à la transition sociale et la transition physiologique qui a pourtant des conséquences médicales parfois funestes et irréversibles. Le législateur semble vouloir lui donner raison.
Si demain, après le vote de cette loi, vous dites par deux fois à un ado perturbé que sa perception d’un genre différent de son sexe biologique, c’est une connerie, et qu’il ferait mieux de passer à autre chose, vous seriez passible d’une peine d’emprisonnement de cinq ans assortie de 75.000 euros d’amende, nonobstant les dommages et intérêts que l’ado pourrait réclamer. Il lui suffira d’invoquer une altération de sa santé physique ou mentale.
Exeunt la médecine sérieuse, le diagnostic qui prend son temps, le soin des troubles psychiques par une psychothérapie. Boris Cyrulnik, qui affirmait « Je pense que le "genre" est une idéologie. Cette haine de la différence est celle des pervers, qui ne la supportent pas », sera viré de l’Ordre des médecins et ses livres brûlés dans un autodafé gigantesque. Des gamins seront condamnés à ne pas être correctement soignés, et ceux qui tenteraient de le faire subiront les foudres de la loi. Le serment d’Hippocrate, déjà malmené en ces temps de Covid, sera édulcoré pour permettre aux Diafoirus du « wokisme » de continuer à faire n’importe quoi (et surtout du pognon) sur les projets d’un monde transhumaniste, par nature irrespectueux de la dignité humaine. C’est détestable. C’est demain.
Rêvons, sans trop y croire, que le gouvernement interdise à ses députés de voter une proposition de loi idéologique, clivante et ne servant que des intérêts particuliers somme toute marginaux, au détriment du bien commun.