Les Ukrainiens retournent chez eux : des réfugiés pas comme les autres

© Geoffroy Antoine
© Geoffroy Antoine

Alors que la guerre se poursuit en Ukraine et que le Conseil de défense français vient d'annoncer de nouvelles mesures contre Vladimir Poutine, c'est une surprenante nouvelle que nous apprenait le Point du 10 octobre. Jugez plutôt : 10.000 réfugiés ukrainiens ont déjà quitté la France... pour rentrer chez eux.

Ça, c'est pas banal. Je croyais pourtant que les réfugiés venus de pays en guerre (comme l'Algérie, le Sénégal ou l'Albanie) et installés en France ne pouvaient pas repartir comme ça, que la situation n'était pas stabilisée et que leur séjour définitif chez nous était la meilleure chose pour tout le monde. Apparemment, il y a des guerres moins dangereuses que d'autres. En Afghanistan ou au Soudan, hors de question, mais en Ukraine, bien que les frappes russes touchent, en ce moment même, les centres névralgiques et les infrastructures critiques du pays, ça va.

On se souvient peut-être que les deux tiers des Italiens venus en France au début du siècle dernier étaient repartis en Italie. Ainsi des Ukrainiens, donc, qui ne venaient même pas chercher un avenir meilleur, eux, mais juste se mettre à l'abri. Peut-être ces peuples qui viennent, puis repartent, ne viennent-ils pas, eux, dans le but de profiter de nos aides si généreuses ? Peut-être que la présence quasi exclusive de femmes et d'enfants parmi eux est à mettre en relation avec les bateaux d'hommes seuls qui débarquent, presque chaque jour, sur les côtes européennes ? Peut-être que les Ukrainiens sont de vrais réfugiés, en un mot.

Il y aurait bien une hypothèse complémentaire, qui ne serait pas à notre avantage : peut-être que l'Ukraine, même dans un état de guerre et de désolation, vaut mieux, aux yeux des réfugiés, que la France sale, dangereuse, envahie, ses écoles de plus en plus nulles, ses agressions permanentes, ses services publics tracassiers, ses grèves à répétition et son peuple hébété, incapable de révolte. C'est juste une hypothèse.

Je souhaite un bon retour chez eux à ces Ukrainiens. J'espère, sans trop y croire, que de nombreux autres réfugiés, venus de pays beaucoup moins en guerre, auront le même réflexe...

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Il y a sûrement des Ukrainiens qui rentrent au pays, comme il y en a d’autres qui doivent la quitter.D’ailleurs connait-on le profil de ceux qui quittent la France?Et les raisons pour lesquelles ils quittent? J’ai lu hier qu’en Allemagne, sur près d’un million de réfugiés Ukrainiens il y a autour de 162.000 d’hommes âgés entre 18 et 60 ans. C’est la réponse du gouvernement allemand suite à une question d’un député de l’AFD .Pourtant ce n’est pas l’image qu’on a du réfugié ukrainien. Comme quoi les informations qui circulent ne sont pas toujours fiables.Le chef de la CDU allemande a même parlé du tourisme social(Ukraine-Allemagne-Ukraine) avant de s’excuser à cause du tollé que ça a provoqué !

  2. C’est là que l’on voit le courage de ces gens, ils ne sont pas venus profiter de notre système ou des allocations, un peu de répit et vu l’aggravation des conditions de guerre, ils repartent défendre leur pays. Soutien au peuple ukrainien.
    Pas comme ces pleutres de migrants illégaux à majorité musulmane qui nous envahissent. J’attend 2027 pour, je l’espère, élire un président qui verra aux intérêts des français et au remigrement.

  3. Zemmour avait encore raison, et bien avant les autres…Toujours comme le GDG qui a très largement participé à sauver la France, et la France dans l’U.E., mais pas celle là, pas avec ceux qui sont au Pouvoir avec leurs Juges, et contre le référendum de 2005 des Français…

  4. Je crois, avec assez peu de chance de me tromper, que ces personnes venues se réfugier – l’acception du terme est bien choisie en occurrence – ont vite constaté le niveau scolaire de nos chères têtes « blondes » (là, le contexte fait mentir mon adjectif dans bien des cas!), et entre deux risques ont dû choisir le moindre?
    Non là, mon sarcasme dépasse mon sentiment; j’ai de l’admiration pour ce peuple qui témoigne de beaucoup de courage, dans ces circonstances.

  5. C’est bien dommage qu’ils repartent car ce sont bien les seuls immigrés travailleurs dont nous aurions besoin pour « repeupler nos campagnes » . Les autres, ceux dont nous n’avons pas besoin, restent voire envahissent le Palais Hidalgo de Paris

  6. Ici en Grèce il y a deux catégories de migrants ukrainiens.
    La première catégories a (paraît-il) fuit la guerre, arrivant pour une grande majorité d’entre eux au volant de voitures neuves, ceux-là ont pris le travail saisonnier des grecs locaux à bon compte… Logements gratuits, nourriture, écoles, etc.
    La seconde catégorie, et plus scandaleuse, des avions en provenance régulière d’Ukraine remplis de vacanciers !
    Tout ça ne passe pas très bien ici, d’autant que la première catégorie se plaint du manque de travail hors saison !
    Cherchez l’erreur !

  7. Quand ils découvrent l’insécurité prégnante régnant sur notre sol, sans doute que ces réfugiés de guerre sont persuadés qu’au final, ils risquent beaucoup moins dans leur pays bombardé que dans nos villes aux mains de la malfaisance exotique. Entre le coup de surin au détour d’une rue ou la balle perdue d’une kalachnikov maniée par une racaille, ils choisissent les risques du missile explosant au hasard dans un quartier de leur ville. Un choix peut-être pas si mauvais?

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