Les WC publics à la lyonnaise : écologiques, inclusifs et… démonstratifs !

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Lors d’un séjour en Chine profonde, voilà dix ans, nous avons eu l’occasion de découvrir dans un village le concept le plus abouti des WC publics : un lieu pour tous, visible de tous afin que nul n’ignore qui et quand allait y faire ses besoins.

La place du village était en effet un grand bassin au milieu duquel trônait une cabane sur pilotis à laquelle on accédait par une passerelle. Évacuation directe dans le bassin qui servait aussi de lavoir municipal…

Curieusement, le maire écologiste de Lyon semble s’en être inspiré. Comme Mme Hidalgo avant lui, d’ailleurs, qui installa des « uritrottoirs » à fleurs dans la capitale, permettant ainsi à chacun de contempler l’anatomie de l’usager pressé.

Grégory Doucet, le maire de Lyon, est plein d’idées et n’a pas manqué, depuis son élection en 2020, de défrayer la chronique. Entre budget genré et dénonciation du Tour de France « machiste et polluant », les Lyonnais lui reprochent surtout d’avoir abandonné le centre historique aux rodéos urbains, les policiers ayant même consigne de ne pas intervenir pour éviter que la situation ne s’envenime…

Pourtant, le maire est soucieux de la bonne santé de ses concitoyens. C’est pour cela qu’il a fait installer des sanitaires « hygiéniques, écologiques et inclusifs » afin de remédier au manque de WC publics dans la ville. Disons-le, c’est une bonne idée en soi. Sauf qu’installer le trône au milieu des places historiques afin, comme dans mon village chinois, que nul n’ignore qui et quand y va faire ses besoins, ça n’est pas vraiment dans nos mœurs…

Certes, tout cela s’inscrit dans la philosophie verte et « wokiste », celle qui veut par exemple que « les personnes ayant des menstrues » puissent ouvertement le revendiquer, comme il faut revendiquer tout ce que l’on voulait taire hier au nom de la pudeur. Et donc, au nom de la bonne nature, il faut maintenant faire ses besoins en public.

Les Lyonnais ont donc à disposition seize lieux d’aisance, dont sept cabines réservées aux femmes. Pour les messieurs ou assimilés, des urinoirs en porcelaine blanche, et pour les dames ou assimilées, une cabine de chantier améliorée et fleurie.

En service depuis une semaine, les nouveaux équipements sont la risée des Lyonnais, lesquels préfèrent garder leur envie pressante plutôt que se donner en spectacle. 20 Minutes est allé à la rencontre des passants qui, s’ils reconnaissent que la ville « manquait d’endroits pour que les femmes puissent aller aux toilettes », déplorent toutefois que « ces urinoirs sont vraiment en plein milieu de la place ou des berges, donc c’est gênant d’y aller devant tout le monde ». Quant aux hommes, l’avis est unanime : ils n’ont « pas envie de pisser à la vue de tous ». Et l’un d’ajouter, hilare : « Je voudrais bien voir le maire venir les inaugurer, ça serait sympa, non ? »

L’expérience, puisque c’en est une, doit durer jusqu’en septembre, après quoi la mairie opérera des « réajustements ». La métropole précise que « les urinoirs pour hommes vont être prochainement “tournés” de sorte à préserver davantage l’intimité des utilisateurs ».

Et pour ce qui concerne le choix des implantations (les quais du Rhône, le parc Blandan, la place Louis-Pradel et le quartier de la gare Saint-Paul), certains de ces lieux étant classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, la mairie réplique que les sanitaires « sont des structures amovibles qui ne sont reliées à rien. Il n’y a donc pas besoin d’une autorisation [de l’architecte des bâtiments de France]. »

Enfin, les pissoires écologiques « n’utilisent pas d’eau et leur entretien sera assuré par des agents circulant à vélo ». Avec leur petit balai sur le dos. Le pipi sera récupéré pour être utilisé, « après transformation de la matière première, comme fertilisant pour l’agriculture locale ». Que du bonheur !

Picture of Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

63 commentaires

  1. Lyon est proche de « Clochemerle en Beaujolais » village rendu célèbre par sa pissotière! Grégory Doucet a dû piquer l’idée de Gabriel Chevallier !!

  2. Doucet a-t-il fait breveter sa pitoyable invention ? Ca sent le retour à la préhistoire. L’invention qui date du 19e siècle était plus ingénieuse et dure encore mais à LYON, y’a un p’tit génie qui veut laisser sa trace dans l’histoire mais qui ne va certainement pas durer tant elle est nulle ! Il devrait envisager de collecter l’urine non pas pour fertiliser les sols mais comme agent fixant pour les teintures comme à l’époque de VESPASIEN par exemple, c’est ECOLO et JADOT sera ravi !

  3. Attendons nos élections, nos bobos reviendront bien avec le l’emmerdeur Macron. Mille excuses pour le l’emmerdeur mais j’utilise les mots de notre destructeur de la France.

  4. Dans notre société où sévit le culte de la nouveauté obligatoire ( imposé par la consommation de masse : acheté-demodé-jeté ) toute innovation aussi saugrenue soit elle est bien accueillie par l’esprit wokiste .

  5. Et pour la récolte des “numbers two”, ils y vont avec la brouette de papy et directo aux jardin pour fumer les tomates ? Comme au bon vieux temps ! On avance … on avance !

  6. Tous ces maires sont minoritaires et ne sont en place que grâce à des alliances minables qui disqualifient ceux qui s’y plient. Ils n’y trouvent que leur propre intérêt, celui du maintien de leurs prébendes. Les cons sont d’abord et surtout ceux qui votent sans oser « casser la baraque ».

  7. Ces écolos sont de délirants barjots , des dangereux qui utilisent leur propagande avec l’argent des contribuables , encore une fois , si les lyonnais étaient allés voter , ces créatures ne seraient pas là aujourd’hui .

  8. Je suis loin d’être du bois dont on fait ces écolos.Mais pouvoir pisser en ville , sans risquer une contravention ,est indispensable. A défaut ,une porte cochère , entre deux voitures , même dans la rigole à la vue de tous si la loi l’autorisait me conviendrait . Développant des calculs rénaux , je dois boire beaucoup , et en conséquence….laissez pisser l’infirme!

  9. C’est systématiquement débile, mais c’est toujours inattendu. Et ça, c’est très important pour la santé du cigare.
    Arthur

  10. Pas sûr que ça ne plaise pas aux écolos bobos urbains qui ont mis les pastèques à la mairie ….

  11. Merci pour l’info.
    C’est décidé, Lyon, Paris, Bordeaux et autres cités indigènes primates se passeront de mes visites.
    J’avoue préférer les bonnes anciennes pissotières métalliques façon kiosque à musique peintes en vert kaki ; au moins les spectateurs n’apercevaient que les chaussures et chaussettes de ceux qui se soulageaient…
    Quelle bande de guignols.

  12. Puisse que l’on est dans l’écologie, pourquoi ne pas équiper les urinoirs de petites roues afin de produire de l’électricité ?

  13. Ah les « Zexpériences «  je n’ai jamais vu en France une expérience qui ne soit un succès au yeux de son promoteur

Commentaires fermés.

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