L’Espagne supprime la TVA sur les produits de base : pour Darmanin, c’était impossible !

En période d’inflation, faut-il supprimer la TVA sur les produits de première nécessité ? Hier 27 décembre, le gouvernement espagnol de gauche a annoncé la suppression de la TVA sur les denrées de première nécessité afin de lutter contre l’inflation qui frappe de plein fouet le pays et ses habitants : le prix des produits alimentaires a augmenté de 15,3 % en un an. Durant les six prochains mois, « la TVA baissera de 4 % à 0 % pour toutes les denrées de première nécessité », a ajouté le Premier ministre Pedro Sánchez. La TVA sur l'huile et les pâtes passera, elle, de 10 % à 5 %. Les produits concernés par la suppression de la TVA sont principalement le pain, le lait, le fromage, les fruits, les légumes ou les céréales. À cela vient s’ajouter une aide de 200 euros pour les familles les plus modestes. Ce coup de pouce coûtera 10 milliards d’euros.

La mesure de soutien au pouvoir d'achat du gouvernement espagnol n’est pas sans rappeler une proposition de Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle. La candidate proposait d'abroger la TVA sur un panier de 100 produits de première nécessité comprenant des produits alimentaires et d’hygiène. « Sortie du marché européen de l’électricité, suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, a énuméré la patronne du groupe RN à l’Assemblée, via Twitter. L’Espagne applique ces mesures de bon sens que nous préconisons depuis des mois pour faire face efficacement à l’inflation. Il est urgent que le gouvernement nous entende. »

Sortie du marché européen de l’électricité, suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. L’Espagne applique ces mesures de bon sens que nous préconisons depuis des mois pour faire face efficacement à l’inflation. Il est urgent que le gouvernement nous entende. https://t.co/puKmZbbczk

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) December 28, 2022

Pour la Macronie, cette mesure était tout simplement... impossible à mettre en place. Entre autres parce que cela ferait perdre beaucoup d'argent aux finances publiques, d'une part, et, d'autre part, parce que l'Union européenne (encore elle...) a fixé un seuil minimal de TVA (hors « taux spéciaux ») à 5 % pour tenter d'harmoniser les pratiques entre pays membres. Dans le JDD, en avril 2019, Gérald Darmanin tirait le rideau : « Il faudrait en débattre des années avec la Commission européenne, car instaurer une TVA à 0 % n'est pas possible dans le cadre des règles actuelles. » Pas de chance, donc, l'Espagne l'a fait...

Dans certains territoires pauvres du nord de la France, un élu de terrain du RN accueille l'exemple espagnol avec entrain. « C’est une décision juste et de bon sens que nous demandons depuis des mois », lance le député RN de l’Aisne. Nicolas Dragon est conscient qu’une telle mesure ne résoudra pas tous les problèmes des Français, mais il pense que cela leur permettra de respirer financièrement. Sur son territoire, autour de Laon (Aisne), l’élu dit avoir « rencontré des gens qui se considéraient de la classe moyenne et qui, maintenant, sont obligés de compter leurs sous ». L’Aisne est l’un des départements les plus pauvres de France avec 18,5 % de la population sous le seuil de pauvreté. L’inflation touche durement les Français vivant dans ces endroits déclassés. « Je vois les gens souffrir, poursuit Nicolas Dragon. Mes administrés me disent qu’ils ne peuvent plus joindre les deux bouts. Ce sont des gens qui travaillent mais qui ne peuvent plus assumer l’augmentation des prix. » Ils ne sortent plus, arrêtent les loisirs et, parfois, ne se chauffent plus. « Je suis rentré dans des habitations où il faisait 15 degrés ! » Il espère que la France s’inspirera de l'Espagne.

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