L’État craint-il les bistrots ?
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Quels sont les seuls lieux où les Français peuvent se parler en toute liberté ? Et sur tout sujet, voire sur n’importe lequel, même entre personnes qui ne se connaissaient pas la seconde précédente… Des lieux où tout quidam peut partager des idées sur le « foot », une idole, la météo… Mais où tout bon Français ou le moins bon peut aussi aborder librement des sujets - et c’est là où le bât blesse - sur le climat… politique du moment ! Avec une seule autre personne ou un groupe bien fourni en opinions… contradictoires ! Opinions échangées calmement ou vigoureusement avec renfort d’arguments sérieux et même de sérieux arguments !
Et ces lieux, ce ne sont… ni les supermarchés où, au contraire, toutes les autres personnes sont des « ennemis » voulant passer avant, voire devant nous… ni les petites épiceries où vous vous retrouvez seul sans pouvoir échanger le moindre mot, sinon avec la dinde qui attire votre regard, du moins sa cuisse… sur l’étagère… ni au salon de coiffure où la seule autre personne se préoccupe plus de votre poil que de vos mots : vous monologuez et cette personne fait celle qui vous écoute en évitant d’émettre une opinion différente : « Mais oui, vous avez parfaitement raison… » Alors que ni son « oui » ni son « parfaitement » ni le mot « raison » n’ont de sens dans sa pensée… ni dans une librairie dont l’atmosphère vous incite à susurrer, même s’il n’y a que la libraire, de peur de déranger l’âme des poètes disparus risquant, sinon, de fondre du haut des rayons sur vous, vous aspergeant de la poussière de l’oubli s’étant accumulée sur eux durant les interminables minables mois de sommeil imposé par les mesures anti-co… mmerces… ni le télétravail qui tue les discussions autour de la machine à café !
Quels sont donc ces lieux dans lesquels refont, sinon le monde du moins la France, les arrière-arrière-etc.-petits-enfants des Jacques, surnom donné aux paysans par les nobles des XIVe et XVe siècles ?
Ces lieux, vous l’avez deviné, ce sont nos sympathiques… bistrots ! Ceux du moindre hameau, du plus isolé bourg, du lointain village ! Ces bistrots que sont aussi les buvettes et les troquets. Ou, là-bas, « en ville », les cafés ou bars. Et « dans la grande ville » si noble, à savoir « la capitale », on en trouve même baptisés brasseries ou encore cabarets ! Sans oublier ceux qui sont partout : les… RES-TAU-RANTS ! Ces lieux honnis, en notre France gastronome, par de mauvaises langues manquant de… palais ! Surtout quand on en occupe un, en cette « capitale », près de « Champs » qui ne voient jamais un seul de nos nobles paysans…
Or, si certains craignent qu’en ces lieux fermentent des jacqueries, on comprend alors leur insistance à maintenir de tels lieux… fermés ! Ad vitam aeternam ? Puisqu'on vient d'apprendre, par la voix de Jean Castex, le 7 janvier, que la perspective d'une réouverture des cafés et restaurants s'éloigne de plus en plus...
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