L’État ne dirige plus, il se couche

république française

Nous assistons aujourd'hui en France à une guerre des symboles. L’État n'est pas seulement attaqué sur ce plan, il organise lui-même son affaiblissement symbolique. Il faut expliquer pourquoi.

A Montpellier, ces derniers jours, Emmanuel Macron est allé faire des courbettes et s'abaisser devant une jeune intelligentsia gauchiste africaine qui lui demande de « demander pardon » pour les crimes de la colonisation. J'avais eu l'occasion d'expliquer précédemment que « le but des revendications concernant la "condition noire" n'est pas une demande de justice mais un processus d'affirmation politique de forces anti-États », et également, à la suite de David Galula, que « l'essentiel de la guerre, avant d'être militaire, est politique et symbolique ». De fait, nous subissons cette guerre des symboles :

- par rapport aux « indigénistes », qui nous somment de reconnaître les « crimes » de l'esclavage et de la colonisation, de déboulonner les statues « controversées » et d'expurger les grandes œuvres et les manuels scolaires ;
- par rapport aux lobbies féministes et LGBT, qui exigent d'aller jusqu'à modifier notre écriture ;
- par rapport aux « Khmers verts », qui veulent que nous changions nos modes alimentaires pour ne plus consommer de viande !

Souvent, ces exigences sont si radicales qu'on ne peut y voir autre chose qu'un « processus d'affirmation politique », et non pas une « demande de justice », d'autant plus que ces groupes de pression sont lilliputiens et qu'il sont bien loin de représenter la masse de ceux dont ils se revendiquent. C'est pour leur auto-affirmation qu'ils se battent en réalité, et non pas pour leur cause.

On comprend que cela ébranle un État faible comme le nôtre, qui n'y résiste que bien peu. Mais pourquoi l’État lui-même « en rajoute-t-il » ? Pourquoi prête-t-il la main à sa propre destruction ?

En effet, il faut bien reconnaître que l’État fait bien plus que subir : il accompagne. Du Vagin de la reine du château de Versailles au cheval de Napoléon pendu au-dessus de son tombeau en passant par l'« l'emballage » de l'Arc de Triomphe, où se trouve la tombe sacrée du Soldat inconnu, des déclarations sur le fait que « la culture française n'existe pas » à celles affirmant que la France commet, avec la colonisation, un « crime contre l'humanité », pourquoi l’État s'acharne-t-il à détruire lui-même sa propre puissance symbolique ? Il y a deux raisons principales à cela, qui tiennent toutes deux à la nature aujourd'hui oligarchique de notre État :

- la première, c'est de choquer, autant que faire se peut, les Français patriotes (et surtout populaires) pour les repousser vers l'extrême droite, pour ensuite les fasciser et les « ghettoïser ». « Sans-dents » de Hollande, pour qualifier les pauvres, « fascistes en loden » d'Attali, pour qualifier les humbles petites mamans de la Manif pour tous, poussée systématique de l'islam, pour fragiliser les classes populaires : tout est fait pour cliver les Français. C'est sur ce système que la domination de l'oligarchie est assurée par l’État, qui est ainsi à son service.
- la seconde, c'est pour flatter les oligarchies. En s'affaiblissant ainsi volontairement, l’État sait ce qu'il fait. Il leur dit qu'il leur doit tout et qu'il est à leur service exclusif.

Nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus vouloir accepter ce spectacle effrayant et infâme. . Nous voulons un État qui dirige et non pas un État qui se couche.

 

François Martin
François Martin
Consultant et conseiller municipal - Membre du fonds de recherche Amitié Politique

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